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17 août 2019 6 17 /08 /août /2019 15:59

15 aout 1944, le  débarquement de Provence

Troisième débarquement après ceux de Sicile et de Normandie, le Débarquement de Provence, le 15 août 1944 où 400 000 soldats y ont pris part est moins connu que le D-Day en Normandie. 

Ce débarquement revêt pourtant une importance stratégique et symbolique pour la France.

Le débarquement de Provence a été évoqué une première fois à la conférence de Casablanca (14-24 janvier 1943), par les chefs alliés Rooseveltet Churchill.

Winston Churchill était contre ce débarquement, plaidant pour un débarquement dans les Balkans afin d’ arriver à Berlin avant les Soviétiques... Mais le président américain avait imposé son choix de deux débarquements simultanés en France, en Normandie (l'opération Overlord)et en Provence l’opération Anvil (enclume en anglais),)… faute de moyens, il été décalé de quelques semaines.

Churchill s'oppose notamment à de Gaulle, qui menace de retirer les divisions françaises du front italien. Les objectifs étaient de libérer Toulon, Marseille puis de remonter le Rhône jusqu'à effectuer la jonction avec les forces de l'opération Overlord débarquées en Normandie.

En choisissant de rebaptiser l'opération Anvil-Dragoon, (en anglais dragooned !) le Premier ministre Anglais a voulu signifier qu'on l'a contraint, à cette opération 

L'opération Dragoon incluait un atterrissage de planeurs (opération Dove) et un faux débarquement dans le Nord de l'Italie (opération Span).

Pour les armées alliées le but d’Anvil-Dragoon et de prendre l'Allemagne en tenaille. 

Dragoon, co-dirigée par les Américains par le général Alexander Patch ( VIIe Arme américaine) et les Français par le général de Lattre de Tassigny , avec pour objectif de libérer les ports de Toulon (Var) et de Marseille (Bouches-du-Rhône), cruciaux pour organiser le ravitaillement des troupes et la reconquête totale de l'Hexagone. 

Le 14 août au soir, Radio Londres diffuse 12 messages codés pour la Résistance annonçant l'imminence du déploiement, dont les plus connus : « Nancy a le torticolis », « Gaby va se coucher dans l’herbe », « le chasseur est affalé ». Les résistants font sauter les vies de communication pour éviter tout repli de l’occupant.

Minuit passé, les premières bombes sont lâchées et des milliers de soldats sont parachutés dans l'arrière-pays varois, tandis que le reste des forces accostent entre Toulon et Cannes (Alpes-Maritimes). 

L’assaut naval à lieu sur les côtes varoises entre Toulon et Cannes, mobilisant 1370 navires pour le débarquement, 880 navires anglo-américains, 34 français et 115000 hommes.

Fréjus (Var) tombe le 16 août, Draguignan (Var) dans la foulée. Il faudra une petite semaine pour récupérer Toulon aux Allemands, tout comme Marseille, avant que les forces alliées ne remontent en suivant la Rhône pour finalement retrouver les régiments d'Overlord en Bourgogne.

L'assaut a été si rapide que les Allemands ont eu à peine le temps de réagir et le 19 août ils reçoivent l'ordre de se replier, (à l'exception des garnisons de Toulon et Marseille qui ont ordre de résister coûte que coûte).

Les Français peuvent se féliciter d'avoir atteint leurs objectifs 13 jours après le débarquement (le commandement allié avait planifié 40 jours !).

Dès le lendemain, le 29 août, le général de Monsabert, catholique fervent, fait célébrer un Te Deumdevant la basilique de Notre-Dame de la Garde et salue la Viergeen ces termes : « C'est elle qui a tout fait ! ».

Quant à De Lattre, il télégraphie au général de Gaulle un message plus prosaïque : « Aujourd'hui J+13, dans le secteur de mon armée, il ne reste plus un Allemand autre que mort ou captif. »

De Lattre, avec son armée va poursuivre sa marche triomphale vers le Rhin. 

Rebaptisée 1ère Armée françaisele 1er septembre 1944, elle va au fil de son avancée accueillir dans ses rangs des combattants FFI et doubler ses effectifs jusqu'à atteindre 400 000 hommes.

 Grâce à cette participation de l'armée française à la libération du continent, le général de Lattre ratifiera au nom de son pays la capitulation de l'Allemagne, le 8 mai 1945, à Berlin.

Dans le même temps, les soldats indigènes vont pour la plupart rentrer chez eux. L'Armée d'Afriquesera dès lors oubliée...

Ce débarquement revêt une importance pour la France, car elle a été très largement partie prenante. En juin, seuls 177 hommes du commando Kieffer avaient foulé les plages de Normandie. 

Sur les quelque 400 000 soldats participant à l'offensive provençale, environ 250 000 sont sous les couleurs de la France, dont une grande partie d'Algériens, Marocains, Tunisiens, ou Sénégalais.

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