Eux, ils soignent
Tandis que nous chantons, certains soirs au balcon
Et que ceux qui comme moi, ne savent pas chanter
Essaient aussi parfois d’enchanter sans chanter
Pour que d’autres nous rejoignent…
Eux ils soignent
Et tandis qu’on dort même plus
Qu’on lit pour passer l’temps la Pest de Camus.
Tandis que nos enfants, coincés à la maison
Nous font prendre fermement la bonne résolution,
Qu’à la fin du printemps on fera sans façon
A tous les enseignants un bisou sur le front.
Parce que l’éducation par papa et maman
C’est une sacrée montagne
Eux ils soignent
Tandis que même passer dans les rues sans passants
Fait partie du passé.
Tandis qu’on n’a pas su, comment éviter ça
Ni comment s’en passer, qu’on n’a pas vu les signes.
Eux ils soignent
Et tandis qu’on se plaint des lacunes de Pékin
De la bourse en piqué, Des coop sans PQ,
Des journées sans copains, Sans sortie en campagne,
Sans soirée au champagne…
Eux ils soignent
Tandis que la nature prend enfin du bon temps
Un printemps dans le printemps, sans avions, sans voitures
Tandis qu’on se confine et qu’on se déconfit, quand la vieille voisine s’égosille
Et confie qu’il y a des cons finis, qui ignorent les consignes
Eux ils soignent
Ils soignent, ils suent
Ils soignent, ils souffrent
Subissent, supportent,
Mais sans cesse ils soignent.
Et grâce à eux au final
On gagne.
Source : RTS Culture. (Le Slam de Narcisse)