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15 janvier 2022 6 15 /01 /janvier /2022 18:14
Le maréchal de Lattre et son fils

Surnommé « le roi Jean », le maréchal de Lattre de Tassigny s’est éteint il y a 70 ans, le 11 janvier 1952.

Entièrement dévoué au service de son pays, osant désobéir lorsque la situation l’exigeait, il a marqué l’armée française par son courage et son génie tactique.

Vendéen, il né le 2 février 1889 à Mouilleron-en-Pareds, et ironie de l’histoire… dans le même village que Clémenceau.

Si ces deux hommes ont en commun le courage, le patriotisme et le sens du devoir, le futur Maréchal de France se distingue du « Tigre » par ses origines aristocratiques et sa foi catholique.

 

1ère guerre mondiale

Jeune officier de dragons en 1914 lors de la Première Guerre mondiale, il est blessé par la lance d’un uhlan. Il se bat sur différents fronts, dont Verdun, blessé cinq fois, il termine la guerre avec huit citations, la Légion d'honneur et la Military Cross.

Entre les 2 guerres il participe à la guerre du Rif au Maroc, il est de nouveau blessé. Entre à l'École de Guerre. Il en sort premier et passe à l'état-major du général Weygand.

2ème guerre mondiale

Plus jeune général de France, au début de la Seconde Guerre mondiale, en mai-juin 1940, il commande la 14e division d'infanterie lors de la bataille de France. Il tient tête à la Wehrmacht à la bataille de Rethel, en Champagne et sur la Loire, il continue à se battre jusqu'à l'armistice du 22 juin 1940.

 

Le temps de Vichy

Sous le régime de Vichy, il reste dans l'armée d'armistice, occupant des postes de commandement à l'échelon régional, puis comme commandant en chef des troupes en Tunisie.

Commandant de la 16e division militaire à Montpellier, où il redresse le moral des hommes en vue de la revanche. Le 11 novembre 1942, lorsque la Wehrmacht envahit la « zone libre » il tente de passer dans la clandestinité.

Arrêté et condamné à dix ans de détention, pour avoir désobéi au gouvernement (Ce fut le général en activité à ordonner à ses troupes de s'opposer aux Allemands). Avec le concours de sa femme et de son jeune fils Bernard, il s'évade de la prison de Riom et rallie la France libre, fin 1943.

La France Libre

Après son ralliement à de Gaulle, il est entre 1943 et 1945 (avec le général Leclerc) l'un des grands chefs de l'Armée de Libération. S’illustrant à la tête de la 1re armée après le débarquement de Provence du 15 août 1944, il mène la campagne victorieuse, dite « Rhin et Danube », contre le Troisième Reich. Seul général français de la Seconde Guerre mondiale à avoir commandé de grandes unités américaines. Ses exploits lui valent l’honneur d’être le représentant français (imposé par de Gaulle) à la signature de la capitulation allemande à Berlin, le 8 mai 1945, aux côtés d'Eisenhower, Joukov et Montgomery.

Commandant en chef des forces françaises en Allemagne en 1945, il devient inspecteur général de l'Armée de terre et chef d’État-Major général de la Défense nationale en 1947.

Après la Libération, inspecteur général de l'armée, il organise la fusion des troupes d'Afrique du Nord et des FFI (résistants de l'intérieur), transfère l'école de Saint-Cyr à Coëtquidan, en Bretagne, dans un cadre plus propice à l'entraînement des futurs officiers.

De 1948 à 1950 auprès du maréchal Montgomery, il est le premier commandant en chef des Forces

Terrestres de l'OTAN, union défensive conclue par la France, le Royaume-Uni et le Benelux.

Face à l’aggravation de la situation indochinoise, où les troupes françaises luttent contre le Vietminh, Jean de Lattre est nommé en décembre 1950 haut-commissaire en Indochine et commandant en chef en Extrême-Orient.

 

La guerre d’Indochine

Fin 1950, Jean de Lattre de Tassigny est envoyé redresser la situation sur le front indochinois, Il arrive à Saigon le 17 décembre 1950. Il cumule les fonctions de haut-commissaire civil (gouverneur de l’Indochine) et de commandant du corps expéditionnaire français.

Dès son arrivée le « roi Jean » affirme son autorité en renvoyant en métropole un paquet d'officiers jugés incompétents, et s'entoure de colonels dévoués, ses « maréchaux ».

En quelques mois, il accomplit un retournement militaire face au Vietminh communiste tout en mettant sur pied les cadres politiques d'un nouvel État vietnamien unifié et démocratique.

 

Plusieurs victoires importantes contre le Vietminh, sont remportées début 1951, mais l'assaut général du 29 mai sur l'ensemble du delta met les Français en grande difficulté. Le 7 juin, il ordonne un repli partiel. C’est au cours de cette opération à Ninh-Binh, que son fils Bernard (23 ans), lieutenant est tué.

Il ramène en métropole les corps de son fils et de deux compagnons tombés en même temps que lui. Les trois cercueils traversent Paris sur des automitrailleuses, témoignant du sacrifice des jeunes Français à l'autre bout du monde.

Il retourne en Indochine et continue de « vietnamiser » l'armée, trouvant les mots pour encourager les hommes.

Le 11 juillet 1951, il déclare aux élèves vietnamiens d'un lycée de Saigon : « Soyez des hommes, c'est-à-dire que si vous êtes communistes, rejoignez le Vietminh

3 ; il y a là-bas des individus qui se battent bien pour une cause mauvaise. Mais si vous êtes des patriotes, combattez pour votre patrie, car cette guerre est la vôtre. (...) Vous, les privilégiés de la culture, vous devez aussi revendiquer le privilège de la première place au combat ».

 

De Lattre, le maréchal

Atteint par la maladie (un cancer de la hanche), il quitte l’Indochine fin 1951, pour se faire soigner en France. Il décède à Neuilly-sur-Seine le 11 janvier 1952, sans avoir eu le temps de mener à bien sa mission.

Ce compagnon de la Libération est élevé au rang de maréchal de France à titre posthume le jour de ses funérailles (en même temps que Leclerc). Le général de Gaulle, Dwight David Eisenhower et Bernard Montgomery ont fait le déplacement pour rendre un dernier hommage à l’un des principaux artisans de la Libération.

Celui dont la devise était « Ne pas subir » aura été, jusqu’à la fin, maître de son destin.

 

Sources : Les amis d’Hérodote, archives diverses. Crédit photo : Ouest France

 

 

 

 

 

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