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25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 21:45
En pays agricole, la question des charrois est au premier plan des préoccupations et des moyens d’action.
Eux aussi sont naturellement matière à réquisition. Le détail qui suit montre à quel degré d’exaspération peut être poussé une population soucieuse de l’intérêt public mais exagérément mise à contribution.
John Constable
'La Charette' (1821), peinture sur toile de John Constable (1776-1837)
 1er novembre 1793, nomination de neuf commissaires pour la réquisition des chevaux qui se transportent chez les particuliers et reçoivent les déclarations de :

-          Chevaux de trait………74

-          Chevaux de somme …..30

6 novembre 1793. Après la demande du district de Meaux (30 octobre) d’une voiture attelée pour charger au magasin des fourrages (230 à 250 bottes de foin ou de paille) et conduire à Arras, on sonne deux fois la cloche ; « très peu de citoyens » aux deux assemblées. Jean Adam demande indemnité de 4 livres, 3 livres, 2 livres selon les classes de chevaux. La demande repoussée, Jean Adam et Jean Denis sont désignés d’office.

10 novembre. Réitération de la même demande par Jean Adam et Jean-Pierre Denis. Après grande discussion et imposition du silence par le maire, mise aux voix, et rejet de la demande.

An II, 6 Nivôse (26 décembre 1793). Les citoyens Jean-Denis Leriche, Jean-Pierre Leduc, cultivateur, et Rouyé, ayant été nommés pour fournir les deux voitures réquisitionnées pour les armées du Nord, «d’après une grande discution de toute la commune a qui n’yroit pas, lesdits citoyens ont été désignés d’office pour les charrois demandés par le réquisitoire du citoyen Godefroid, représentant du peuple, afin de compléter le convoi de cinquante voitures chargées du transport des fourrages de Château-Thierry à l’armée du Nord. Chaque voiture sera attelée de trois ou quatre chevaux.

Le lendemain, 7 nivôse, nouvelle assemblée. Le District demande une troisième voiture. Jean Plateau, fils de Jean, fournira deux chevaux et la voiture. Etienne Clairet un et Jean-Pierre Clairet un.

9 nivôse (29 décembre). Visite des chevaux de Pierre Leduc, dont l’un à ‘la jambe gorgé’, l’autre est blessé ‘sur les cottes et incapable de porter la sellette’ ; le citoyen Thiou fournira un cheval de limon à la place.

An III, 3 Ventôse (21 février 1794).  Deux cultivateurs sont désignés pour « faire » la voiture requise de Varreddes, se rendre à Meaux « pour charger à l’Egalité-sur-Marne » où la destination sera indiquée.

An II, 7 Ventôse (25 février). Réquisition de 3 voitures (ordre du District du 6) qui devront se transporter le 8 à Nanteuil où on leur donnera destination. Parmi les six personnes réquisitionnées, il y a une jeune veuve.

An II, 27 Germinal (16 avril). Deux commissaires viennent faire exécuter la loi du 20 courant sur la réquisition des chevaux pour le service des armées.

Le 3 Floréal, Hédiard, commissaire de Meaux, requiert un état complet des chevaux de Varreddes (trait, monte, somme, infirmité, âge, taille).

Le 21 floréal (10 mai), il y a une assemblée pour la désignation de deux charretiers à fournir par la commune. « Après beaucoup de discussion, il ni a eu aucun mode de tirage d’accordé. » La séance est ajournée au lendemain, 5 heures du matin. Le 23 Floréal (12 mai), on convient que tous les charretiers en place depuis trois mois chez les fermiers tireront au sort entre eux, en présence de la Municipalité et du conseil général le lendemain, et le 26 Floréal an II (15 mai), réunion «dessous larbre de la liberté » pour l’estimation des dix chevaux. On désigne comme charretiers : Jean-Baptiste Reins, Jean-Baptiste Bondo, et comme suppléant, «en cas de reffus », Arnaud Leriche.

Les femmes de J-B Reins et J-B Boudon recevront la subsistance nécessaire « pour leur alliment a eu et à leurs enfants ».

Les citoyens les plus aisés fourniront chacun un drap de lit. Lesdits draps seront convertis en bâches pour les deux voitures et chaque bâche est estimée à 45 livres.

La première voiture est estimée à 500 livres et la seconde à 300 livres, par le charron.

Les réquisitions de voitures ne se passent pas toujours comme le souhaiteraient les commissaires, ainsi le 13 Messidor (3 juillet), Jean Plateau oppose le mauvais état de sa voiture. Lazare Lambert et Barthelemy Leduc, charrons, visitent la voiture, la trouvent « bonne et valable, à l’exception qu’elle n’est pas équipée, et ce n’est que de la négligence dudit Plateau qui, depuis deux jours, a eu le temps de la faire équiper » !!

Il arrive également que les commissaires réquisitionnent douze voitures au lie de huit. Les expériences leur ont appris à compter avec les indisponibilités de matériel et à se méfier de la mauvaise volonté éventuelle des administrés.

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