Il y a 80 ans aujourd’hui (11 sept. 1932), était inaugurée, route de Varreddes à Meaux, le monument américain, gage d’amitié des Etats-Unis envers la France.
Petit retour en arrière : La France avait offert en 1886, à l’occasion du centenaire de déclaration d’indépendance américaine, la statue de la Liberté. Plus exactement « La liberté éclairant le monde ».
Cette statue, sculptée par Bartholdi, avait été offerte en signe d’amitié Franco-américaine.
En retour, des mécènes américains ont offert ce cadeau à la France pour rendre hommage aux soldats de la bataille de la Marne.
La restauration du monument, due à l’inauguration du musée de la grande Guerre, met en valeur tous les symboles de ce qui reste du champ de bataille de la Marne : enchevêtrement des corps, souffrance, abandon…
Il symbolise, sous les traits d’une femme nue, la France se dégageant des ennemis tout en soutenant un de ses fils qui vient de se faire tuer pour elle.
Cette femme qui pleure ses morts avec, à ses pieds, le chien qui conduit les âmes vers la mort, le coq représentant la France et le glaive brisé symbolisant la lutte héroïque.
Ciselé dans la pierre du socle, l’ordre du jour de Joffre :
« Au moment où s’engage
Le salut du pays, il importe de rappeler à tous
Que le moment n’est plus de regarder
En arrière ; tous les efforts doivent
Etre employés à attaquer et refouler
L’ennemi ; une troupe qui ne peut plus
Avancer devra coûte que coûte garder
Le terrain conquis et se faire tuer
Sur place plutôt que de reculer. »
Frederick William Mac Monnies, créateur de cette œuvre, disait : « Je voulais quelque chose de colossal pour la bataille de la Marne ».
Il a fallu seulement 18 mois pour ériger ce monument constitué de 220 morceaux pesant chacun de 1 à 6 tonnes.
C’est en février 1927, que, parmi les différents lieux choisis par les mécènes américains, Meaux l’emporte sur le bois de Vincennes et la Porte Maillot… François de Tessan, député de Meaux, grand ami des Etats-Unis avec qui il entretenait des liens très étroits, n’est sûrement pas étranger dans ce choix.
Le 11 septembre 1932 : 30.000 personnes environ ont assisté à l’inauguration de ce cadeau fait à la France, en présence du maréchal Pétain et d’Édouard Herriot, Président du Conseil qui, au cours de cette cérémonie, eut un entretien très remarqué avec le général Weygand.
Venu seulement en visiteur, Albert Lebrun, Président de la République, ne prononça pas de discours.