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29 mars 2020 7 29 /03 /mars /2020 09:24
Merci pour eux, Amandine

Eux, ils soignent

 

Tandis que nous chantons, certains soirs au balcon

Et que ceux qui comme moi, ne savent pas chanter

Essaient aussi parfois d’enchanter sans chanter

Pour que d’autres nous rejoignent…

 

Eux ils soignent

 

Et tandis qu’on dort même plus

Qu’on lit pour passer l’temps la Pest de Camus.

Tandis que nos enfants, coincés à la maison

Nous font prendre fermement la bonne résolution,

Qu’à la fin du printemps on fera sans façon

A tous les enseignants un bisou sur le front.

Parce que l’éducation par papa et maman

C’est une sacrée montagne

 

Eux ils soignent

 

Tandis que même passer dans les rues sans passants

Fait partie du passé.

Tandis qu’on n’a pas su, comment éviter ça

Ni comment s’en passer, qu’on n’a pas vu les signes.

 

Eux ils soignent

 

Et tandis qu’on se plaint des lacunes de Pékin

De la bourse en piqué, Des coop sans PQ, 

Des journées sans copains, Sans sortie en campagne, 

Sans soirée au champagne…

 

Eux ils soignent

 

Tandis que la nature prend enfin du bon temps

Un printemps dans le printemps, sans avions, sans voitures

Tandis qu’on se confine et qu’on se déconfit, quand la vieille voisine s’égosille  

Et confie qu’il y a des cons finis, qui ignorent les  consignes

 

Eux ils soignent

 

Ils soignent, ils suent

Ils soignent, ils souffrent

Subissent, supportent,

Mais sans cesse ils soignent.

 

Et grâce à eux au final

On gagne.

 

Source : RTS Culture. (Le Slam de Narcisse)

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27 mars 2020 5 27 /03 /mars /2020 18:04
Représentation de Bridget O'Donnel avec ses deux enfants, qui subirent la Grande famine irlandaise. Image publiée dans l'Illustrated London News le 22 décembre 1849.

La malpropreté humaine, la famine, la misère, les guerres étant aussi vieilles que le monde ou presque, le typhus a commencé à être décrit dès 430 avant JC,

Au Moyen Age, la première description du typhus a été faite en 1083, dans un couvent près de Salerne.

En 1489, Il est fait mention du typhus pendant le siège espagnol de la ville maure de Grenade.

La chronique faite de cette épidémie décrit bien les symptômes et l'évolution de la maladie : fièvre, taches rouges sur les bras, le dos et le thorax, évolution vers le délire, gangrène, plaies, puanteur et, enfin, décomposition des chairs. 

Durant cet épisode andalou, les Espagnols perdirent trois mille hommes au combat, ce qui était peu finalement en regard des dix-sept mille morts du typhus dans le même temps.

 

Il faut attendre 1544 pour que le médecin florentin Jérôme Fracastor dans " De Contagione et Contagiosis Morbis", son traité sur les virus et la contagion, décrive à nouveau la maladie.

Le typhus (du grec typhos: stupeur, torpeur) est une infection provoquée par les bactéries de la famille des Rickettsies, l'appellation ayant été donnée pour la première fois avec exactitude par Boissier de Sauvages, au XVIIIe siècle.

 

La "fièvre des geôles " ou " fièvre des prisons "

Tout au long du XVIe siècle, le typhus s'invita dans les prisons, terrain d'élection tant les cachots malsains et crasseux étaient infestés par les poux ; d’où son surnom « fièvre des geôles » ou « fièvre des prisons ». 

Comparaître devant un tribunal, être prisonnier étaient alors quasiment synonyme de sentence de mort. La maladie était tellement contagieuse que les prisonniers comparaissant devant la cour contaminaient parfois les membres du tribunal eux-mêmes. 

Après les fameuses " assises noires " à Oxford en 1577, plus de trois cents personnes périrent du typhus dont Sir Robert Bell le chancelier de l'Échiquier. 

Du XVIe au XIXe siècle, de nombreuses épidémies de typhus se propagèrent en Europe, souvent consécutives aux guerres et aux déplacements de population. 

On en retrouve sa trace durant la première révolution anglaise, la guerre de Trente Ans et les guerres napoléoniennes. 

Pendant la retraite de Russie en 1812, le typhus tua plus de soldats français que l'armée russe.

 

Une maladie de "pouilleux "

Durant la " Grande famine ", L'Irlande fut entre 1846 et 1849, le terrain d'une épidémie de grande ampleur.

De là, le typhus se répandit en Angleterre, où il fut parfois appelé « fièvre irlandaise », à cause de sa virulence.

Frappant des personnes de toutes conditions sociales, mais, les poux étant endémiques et omniprésents dans les taudis où habitaient les classes sociales inférieures : les « pouilleux », elle fut baptisée la maladie de "pouilleux "

La guerre de Crimée fut l’origine d’une longue série d'épidémies, la première en décembre 1854. Les Russes furent atteints les premiers, suivit par les Anglais et, finalement l'armée française

Le typhus fit également son œuvre de mort pendant la guerre de sécession aux États-Unis, même si la fièvre typhoïde a été la première cause de « fièvre des camps » durant ce conflit.

Entre 1918 et 1922, en Russie bolchévique, pendant la guerre civile le typhus fit au moins trois millions de morts et 20 à 30 millions de malades.

Il faudra attendre 1938 pour qu'un vaccin soit développé par Herald R. Cox, vaccin largement utilisé depuis 1943.

Pendant la Seconde Guerre mondiale il frappe l’armée allemande enlisée à Stalingrad. Ses dégâts sont également terribles dans les camps de concentration.

En janvier 1945, des cas de typhus se déclarèrent parmi des prisonniers soviétiques, libérés par les armées alliées, et cantonnés au camp de la Courtine, dans la Creuse. 

L'intervention rapide du Dr André Delevoy (Médecin-Chef du camp), permit d'enrayer l'épidémie, ce qui  lui valut un témoignage de remerciement de l'Institut Rockfeller de New York, et de l'armée soviétique.

Aujourd’hui, Le typhus exanthématique n’est plus une maladie cosmopolite

 

A suivre : Le Choléra

(Source : Hérodote – Charlotte Chaulin – Alban Dignat)

 

 

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25 mars 2020 3 25 /03 /mars /2020 10:41
Enluminure présentant une maladie qui semble être la variole - Bible de Toggenberg (Suisse), 1411

La variole, une arme de conquête :

Très meurtrière, la variole (surnommée ‘petite vérole) figure également en tête des armes de destruction massive. 

Elle a régulièrement frappé les Eurasiens, responsable de dizaines de milliers de morts par an rien qu'en Europe avant que ne soit mise au point la vaccination au XVIIIe siècle (la descendance du roi Louis XIV a ainsi été décimée par la variole en 1712).  

Cette maladie infectieuse d’origine virale se manifeste par l'apparition de pustules (d'où son nom, dérivé du latin varuspustule).

Sans le savoir, lorsque Christophe Colomb aborda le Nouveau Monde, il apporta le virus de la variole aux Indiens qui ne bénéficiaient d'aucune immunité, à la différence des Eurasiens, accoutumés à la côtoyer.

En quelques décennies, selon les estimations de l'historien et démographe Pierre Chaunu, les neuf dixièmes des 80 millions d'Amérindiens en seraient morts. 

En 1520, lors du siège de Tenochtilan, capitale de l’empire aztèque, atteint par la variole, le conquistador Hernan Cortès, fut fauché par le virus…

La variole, maladie infectieuse du Vieux Monde, n’a rien à voir avec la syphilis, mais à l’inverse de celle-ci, elle a contaminé en un temps record le Nouveau Monde au XVIe siècle.

 

La syphilis, un prêté pour un rendu

Crédit photo: academia.eu

 

Mais en échange du virus de la variole, les Amérindiens allaient transmettent aux Espagnols une maladie vénérienne bactérienne contre laquelle ils étaient eux-mêmes immunisés, la syphilis.

Pendant près de cinq siècle (de la découverte de l’Amérique à la décoyverte de la pénicilline), la syphilis a fait figure de maladie honteuse, en lien avec le sexe et la luxure.

 

Maladie inconnue dans le Vieux Monde, le capitaine Martin Alonzo Pinzon, compagnon de Christophe Colomb, en fut en 1493 la première victime européenne.

Dès lors la syphilis allait contaminer en un temps record la péninsule italienne, profitant de la guerre entreprise par le roi de France, Charles VIII (25 janvier 1494).

Cela lui value d’être surnommée le « mal de Naples » par les français et le mal gaulois (mobo gallico), par les italiens.

En 1504, un médecin espagnol, Rodrigo Diaz de l’Isla, la décrivit correctement et situa son foyer dans l’ile d’Hispaniola (Haïti). On comprit alors qu’elle avait été amenée en Europe par les marins de Christophe Colomb en contact avec les femmes Taïnos.

Au XVIe siècle, la maladie poursuit sa course dans tout le Vieux Monde et atteint en 1511, à peine plus de quinze ans après son introduction en Europe, la Chine et le Japon.

Chez les hommes la syphilis se manifeste par l'apparition d'un chancre sur les parties génitales puis, dans une phase secondaire, par une éruption sur tout le corps, enfin par une paralysie mortelle du cerveau, du cœur ou de l'aorte. 

 

Chez les femmes, la maladie peut se développer sans qu'on y prenne garde du fait de l'absence de chancre au stade primaire.

Au stade secondaire, elle se manifeste par l'apparition de pigmentations autour du cou, qu'on appelle ironiquement le « collier de Vénus »

On suppose que c'est afin de le cacher que les coquettes de la fin de la Renaissance ont lancé la mode de la fraise, une collerette de dentelle à plusieurs couches superposées (conférence du philosophe Michel Serres à l'Académie française : ‘ Le corps : esthétique et cosmétique’).

La syphilis a été maîtrisée qu'au XXe siècle, grâce à la découverte des antibiotiques. Auparavant on pratiquait l'enduction du chancre avec une solution à base de mercure, pour soulager le mal.

 

Des personnalités comme Alfred de Musset, Guy de Maupassant, Alphonse Daudet, le président Paul Deschanel, (qui sauta en pyjama d'un train de nuit), le général Gamelin commandant des troupes françaises lors de l'invasion du territoire par la Wehrmacht, furent victimes de la syphilis.

(Source : Hérodote – Charlotte Chaulin)

 A suivre : Le Typhus

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20 mars 2020 5 20 /03 /mars /2020 22:50
l'Equinoxe de printemps

20 mars, fêtons le printemps

Cette nuit à 2h 49 minutes 26 secondes heure française, (3h 49mn 36s temps universel), eu lieu l’équinoxe de printemps.

Du point de vu astronomique, le printemps commence au moment de l’équinoxe vernal qui peut avoir lieu entre le 19 et 21 mars. Il dure jusqu’au solstice d’été.

Pourquoi l’équinoxe se promène entre le 19 et 21 mars ?

L'équinoxe a effectivement lieu le 21 mars "astronomique" mais pas toujours le 21 mars grégorien. 

Retour sur l’étude des calendriers.

Le printemps commence à l’équinoxe, jour de l’année où la nuit et le jour ont exactement la même longueur : 12H. Cela se produit 2 fois par an, au printemps et à l’automne.

Le changement de date de l’équinoxe de printemps a deux raisons :

  • L’orbite de la Terre tournant autour du soleil n'est pas toujours la même. Donc chaque année, les saisons ont une durée très légèrement différente. Le jour où il y a autant de nuit que de lumière n'est pas forcément le même.
  • Ensuite, pour que la Terre fasse un tour complet du soleil il ne lui faut pas 365 jours, mais 365,2422 jours.

Souvenons-nous. Lorsque Jules César modifia le calendrier Julien (lunaire) pour son calendrier (solaire), Sosigène calcula que la terre tournait autour du soleil en 365 jours (il oublia les décimales !!), alors qu’elle met 365,2422 jours et du fait de cette erreur, il calcula l’équinoxe de printemps au 21 mars.

Pour combler ce décalage (1/4 j par an), Jules César, fit mettre un jour intercalaire tous les 4 ans, créant ainsi les années bissextiles.

Au cours des siècles, malgré cette correction, tous les 400 ans, il y a un excès de 3 jours dans le calendrier calendaire.

Pour remédier cela, la réforme grégorienne à modifier le calcul des années bissextiles :

  • D’une part, en 1582 elle a supprimé les 10 jours d’avance. 
  • Les années divisibles par 4 et non divisibles par 100 (comme l'an 2020), sont bissextiles, ainsi que Les années divisibles par 400 (comme 1600 et 2000).

Ainsi, les mois de février 1700, 1800 et 1900 avaient 28 jours, mais le mois de février avait 29 jours en 1600 et 2000.

Notre calendrier grégorien correspond ainsi à la réalité astronomique. Mais cette compensation est un peu trop forte. Donc parfois il faut retarder ou avancer l'équinoxe d'une journée.

Revenons à notre équinoxe de printemps

Au XXIe siècle, la majorité des équinoxes de printemps (78), sera le 20 mars et les 20 autres auront lieu le 19 mars. 

Il n’y a que deux équinoxes un 21 mars : ceux de 2003 et 2007, les jours seront plus longs que les nuits. Les journées vont s'allonger jusqu'au solstice d'été, le jour le plus long de l'année.

Le prochain équinoxe le 21 mars, sera en 2102. 

Le printemps est donc cette année le 20 mars, et il va le rester longtemps. 

C'est pareil pour l'automne qui, cette année, sera le 22 septembre. 

Le prochain automne un 21 septembre, ce sera en 2092.

On en reparlera en 2092 !!! 

 

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19 mars 2020 4 19 /03 /mars /2020 16:21
Le Grand Saint Antoine

Le Grand Saint Antoine

XVIIIe siècle : La peste à Marseille

 

Les victimes du ‘Grand Saint-Antoine 

Le Grand-Saint-Antoine est mis en quarantaine « douce » : les marins sont débarqués et enfermés dans un lazaret (dispensaire), près de l'île de Pomègues.

L’équipage, une fois à terre, jettent leurs ballots de linge sale infecté du virus de la peste, par-dessus la palissade du lazaret à des lavandières… En deux mois, la ville de Marseille va perdre la moitié de ses 100 000 habitants, la peste va tuer dans l'ensemble de la région pas moins de 220 000 personnes !

20 juin, 1720, rue Belle-Table, quartier misérable de Marseille, Marie Dunplan, une lavandière de 58 ans meurt après quelques jours d'agonie. Elle a un charbon sur les lèvres. Les médecins n'y prennent pas garde. Comment feraient-ils le rapprochement avec la Peste noire des temps médiévaux ? 

Le 28 juin, dans le même quartier, meurt un tailleur de 45 ans, Michel Cresp et deux jours plus tard, c'est au tour de sa femme…

Le 9 juillet enfin, deux médecins, les Peyronnel père et fils, se rendent rue Jean-Galant au chevet d'un enfant de treize ans. 

Ces deux médecins comprennent de suite que c’est la peste et avertissent les autorités.

Le 22 juillet, un gros orage, accompagné de chaleur et d'humidité, accélère la prolifération du bacille. 

Les victimes de la contagion meurent en moins de deux jours, l'épidémie fait un millier de morts par jour dans la ville. 

On mure les maisons des victimes. On poudre les cadavres de chaux...

 

L’Héroïsme de l’évêque et de l’échevin

Né dans la religion réformée, il se converti au catholicisme à 16 ans, devint prêtre, puis évêque de Marseille, Henri-François-Xavier de Belsunce de Castelmoron. 

Conseiller du roi et éminent personnage du royaume, il se signale par son dévouement exceptionnel. Il parcourt les rues, assiste et secourt les malades, au mépris de la mort qui finalement l'épargnera. Il met le palais épiscopal au service du corps médical en veillant à la propreté du linge.

Plus tard, il refusera le titre de pair de France, préférant terminer sa vie comme évêque de Marseille. 

Le cours Belsunce et le lycée du même nom rappellent son héroïsme.

 

Un autre personnage, le chevalier Nicolas Roze, se détache des secouristes.

Cet échevin offre la liberté à des galériens en échange de leur assistance. Sous sa conduite, les bagnards et 40 soldats volontaires s'entourent le visage de masques en tissu et enlèvent, puis incinèrent, les 8 000 cadavres qui pourrissent sur la place de la Tourette et alentour.

Tâche indispensable et ô combien dangereuse ! Sur 200 bagnards libérés le 1er septembre, 12 sont encore en vie le... 6 septembre. 

Le chevalier Roze, renouvelant ses effectifs, poursuit inlassablement sa tâche. Lui-même est atteint par la peste mais il en réchappe par miracle, alors que les chances de survie ne dépassaient pas 1 pour mille.

 

La lutte contre la peste

Chef de l'escadron des galères, Monsieur de Langeron est nommé commandant de la ville et, avec 6 compagnies de soldats, fait rapidement fermer les lieux de rassemblement (églises, tripots....) et arrêter les pilleurs. 

La mortalité dans la ville commence à baisser en décembre avec seulement un ou deux morts par jour.

Le 29 septembre 1721, après 40 jours sans nouvelle victime, la population rend grâce à Dieu pour l'avoir enfin délivrée du fléau.

Mais on s'est décidé trop tard à boucler Marseille, début septembre, et le bacille a pu se répandre dans l'intérieur des terres de sorte qu'il faudra encore deux années de luttes pour éradiquer la peste du Languedoc et de la Provence.

Quant au ‘ Grand-Saint-Antoine’ il est remorqué sur l'île Jarre, en face des calanques, et brûlé le 26 septembre 1720 sur ordre du Régent Philippe d'Orléans (on peut encore voir ses restes). 

Quant au capitaine Chataud, il est emprisonné sur l'île d'If.

Après cet épisode dramatique, on n'entendra plus jamais reparler de la peste en Europe... mais les sociétés vont découvrir que l'on n'est jamais à l'abri d'une épidémie… 

(A suivre : Variole, Syphilis….

(source : Hérodote – Charlotte Chaulin)

 

 

 

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17 mars 2020 2 17 /03 /mars /2020 16:04
La Peste d'Asdod, Nicolas Poussin. Vers 1630, Paris, musée du Louvre

De locale, une épidémie peut se transformer en pandémie, avec une portée intercontinentale ou mondiale. 

Ce que nous vivons aujourd’hui avec le Coronavirus n’est pas la première épidémie mortelle … ni la dernière. 

Retour sur les terribles épidémies que le monde a connu depuis des millénaires : la peste noire, la peste de Marseille, la variole, la syphilis, la grippe espagnole, etc… et les découvertes des chercheurs pour remédier à ces fléaux.

  1. De l’Antiquité au XVIIe siècle : la peste

Le plus grand fléau : la peste

La plus ancienne et la plus effroyable des pandémies demeure la peste.

La première épidémie, rapportée par l'historien Thucydide, est la « peste d’Athènes » qui a ravagé la Grèce de 430 à 426 av. J.-C. et aurait causé la mort de dizaines de milliers de personnes, dont Périclès, reste un mystère pour les scientifiques qui continuent d’en chercher la cause. 

 

Chaque année ou presque, elle a fait son lot de victimes dans la population de l'empire, 

A partir de 767, au temps de Charlemagne, les chroniques occidentales en ont perdu la trace... mais elle est restée endémique en Orient, en Inde et en Chine.

 

Après plusieurs siècles d'absence, la peste bubonique fait sa réapparition en 1320 en Mongolie.

En 1344, les Mongols assiègent la ville de Caffa (aujourd'hui Féodossia, en Crimée), envoient des cadavres contaminés par-dessus les murailles. Des marins génois fuyant la ville emportent avec eux le terrible bacille et le 1er novembre 1347, les responsables du port de Marseille acceptent un bateau génois dont ils savent pourtant qu'il est porteur de la peste. Ils déclenchent ce faisant une catastrophe à l'échelle du continent...

Un mois plus tard, la peste atteint la Corse et Aix-en-Provence. 

En janvier 1348, elle est à Arles et en Avignon où, en six semaines, elle fait onze mille morts. 

En avril, la voilà en Auvergne, à Toulouse et Montauban. 

En juin à Lyon, en juillet à Bordeaux et dans le Poitou. 

Le 20 août 1348, on la signale à Paris. En décembre, elle atteint Metz...

Durant les premiers mois, le fléau progresse à une moyenne de 75 km par jour.

La « Grande Peste » ou « Peste noire » va ainsi tuer en quelques mois jusqu'à 40% de la population de certaines régions, ressurgissant par épisodes ici ou là. 

En quatre ans, 25 à 40 millions d'Européens vont en mourir.

 

La Chine n’est pas épargnée. La dynastie des Yuan, (fondée par les Mongols), disparaît en 1368, peu avant que meure son dernier empereur, Toghon Teghur, non de la peste mais de la dysenterie. 

Les itinéraires commerciaux reliant l'Europe au reste du monde deviennent les grand-routes mortelles de la transmission de la peste noire. 

 

À la Renaissance, les recherches scientifiques ont permis de mieux cerner les causes des épidémies. 

Jérôme Fracastor (Italien) suggère une contagion de la peste d'homme à homme ou d'animal à homme (et non par voie aérienne comme on le croyait).

En 1478, il fut décidé en Catalogne d'isoler les villes et les régions contaminées (technique dite de la « ligne »). Malgré de réels succès de cette technique, la peste fit son retour en Europe et de tua encore quelques centaines de milliers de personnes en 1575 puis en 1630 à Venise, et dans plusieurs villes françaises entre 1628-1631 de Toulouse à Dijon.

 

En 1656, pendant 6 mois l'épidémie fait rage à un rythme incontrôlable à Naples, certains jours très chauds, elle emporte dix à quinze mille personnes. La ville va perdre la moitié de sa population.

 

En France, en 1662, Un corps de médecins est spécialement chargé de détecter l'épidémie et l'armée se doit d'isoler avec rigueur les zones contaminées, Colberintroduit la technique de la « ligne ».

C'est un succès et l'on n'entend bientôt plus parler de foyers d'infection. 

 

Au fil des années, la vigilance se relâche et c'est ainsi que va survenir en 1720 ‘le drame de Marseille’, dernière manifestation du fléau en Europe.

 

A suivre… Le retour de la peste à Marseille

(source : Hérodote – Charlotte Chaulin)

 

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7 mars 2020 6 07 /03 /mars /2020 10:01

 

Décoration de Noël (Crédit photo: Tout en Photo. Thierry Labonne)

Un certain 4 mars 1900…

 

Inauguration de l'Hôtel de Ville

Le 4 mars 1900, le maire de Meaux, Léon Barbier, inaugurait devant une foule de Meldois, le nouvel Hôtel de Ville, en faisant l’éloge de ce bâtiment…

« … Le monument qui se dresse devant vous… est dû… à l’un de nos concitoyens, M. Boudinaud, qui a merveilleusement tiré parti des moyens dont il disposait… L’architecte a mis dans son œuvre tout son talent, tout son cœur de Meldois, aussi bien pour faire grand que construire avec économie… rien ne fut négligé, ni pour les services, ni pour le monument architectural ; et ces belle colonnes ioniques, cette façade majestueuse d’un beau style français, cet élégant campanile dont la flèche hardie s’élance comme pour porter toujours plus haut les libertés communales, forment un ensemble harmonieux qui fait de ce monument l’un des plus imposant de notre chère région briarde, où il affirmera avec majesté le triomphe de la liberté et du progrès républicain. »

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26 février 2020 3 26 /02 /février /2020 17:57

27 février 1814 : Le boulet Russe

Pendant la campagne de France, le 27 février 1814 se déroule le premier combat de Meaux.

Alors que les troupes prussiennes avancent vers Paris par la Ferté-sous-Jouarre, l’armée russe, elle, avance par Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux vers Trilport.

N’ayant pas réussi à franchir la Marne à cet endroit, les Russes se portent donc le 27 février 1814 au sud de Meaux et prennent position sur les hauteurs de Cornillon.

L’entrée de la ville (pont de Cornillon) donne lieu à une résistance acharnée au cours de laquelle se distingue, un enfant de Meaux, vétéran de l’armée d’Espagne, Charles-Aimé Lupette.

Les Russes installent alors leur artillerie sur une éminence qui était occupée par un moulin à vent et de cette position bombardent le quartier du marché.

Les boulets russes pleuvent sur la ville.

L’un deux sont encore visible aujourd’hui, fixé dans le mur d’une maison de la place du marché.

 

La Campagne de France

La Campagne de France est la fin de la guerre liée à la Sixième Coalition (fin décembre 1813 à avril 1814).

 

Les forces anglaises, portugaises et espagnoles (composées de 70 000 soldats environ) ont déjà franchi la frontière par le Sud à l’automne 1813.

Trois armées coalisées envahissent le territoire français par le Nord 

L’armée de Bohême, conduite par le prince Schwarzenberg, la plus prestigieuse et la plus nombreuse avec 200 000 hommes.

La seconde armée dite de Silésie Dirigée par le maréchal Blücher compte 96 000 combattants.
La troisième armée, dite armée du Nord, dirigée par Bernadotte, (devenu prince héritier de Suède) compte plus de 180 000 hommes, mais seuls 40 000 franchiront la frontière.

 

Napoléon ne peut compter que sur 186 000 hommes, tout au plus 240 000 en incluant les régiments de la garde nationale et nombre de soldats français sont inexpérimentés et très jeunes : ce sont les Marie-Louise.

 

Environ 2,5 millions de soldats ont combattu au cours de ce conflit (incluant la campagne de Russie) et les pertes humaines s'élèvent à au moins 2 millions d'hommes (disparus, blessés, ou morts). 

On inclut dans ce décompte les batailles de Smolensk, la Moskova, Lützen, Dresde et celle de Leipzig.

 

Malgré plusieurs victoires et après l'entrée des troupes prussiennes et russes dans Paris, l'empereur abdique le 6 avril 1814 et part en exil à l'île d'Elbe.

 

 

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11 février 2020 2 11 /02 /février /2020 17:02

11 février 1990: Libération de Nelson Mandela

 

Sous la pression internationale, le président sud-africain Frederik de Klerk, libère après 27 ans de captivité, Nelson Mandela (72 ans).

Rien ne prédisposait cet homme à devenir une icône noire et un jour président de l’Afrique du Sud.

Né le 18 juillet 1918 dans le village de Mvezo, près d'Eastern Cape, il grandit avec les bergers.

À la mort de son père, son cousin, un roi xhosa l’adopte, discernant son potentiel il le pousse vers les études.

Il entre à l'université de droit de Fort Hare*, (réservée aux Noirs), institution britannique en pays xhosa, au Transkei, à l'Est de la province du Cap d’où il est expulsé en 1941 pour avoir conduit une grève. 

La même année, il rompt avec sa famille et son père adoptif afin échapper à un mariage coutumier.

Réfugié à Johannesbourg, il achève ses études de droit en accomplissant de petits boulots.

Mandela, logeant chez Walter Sisulu (métis), qui fait partie de l'African National Congress (ANC) - parti à vocation multiraciale qui plaide pour l'égalité des droits -,  il se lie d'amitié avec Oliver Tambo et fonde avec lui, en 1944, la Ligue de la Jeunesse de l'ANC (Young League) dont il devient le président et rejoint le Congrès National Africain (African National Congress, ANC) pour lutter contre l'apartheid et la domination blanche dans son pays.

Il se marie en 1944 avec Evelyn Mase, avec qui il aura quatre enfants.

En 1948, avec l’arrivée au pouvoir du Parti national et le gouvernement de Daniel Malan et Hendrik Verwoerd qui instaure un apartheid rigide, la Ligue de la Jeunesse de l'ANC s'engage de toutes ses forces contre le gouvernement.

Nelson Mandela, président de la Ligue de la Jeunesse de l'ANC, entre dans une vie de clandestin et perd son cabinet d’avocat et son mariage.

Arrêté une première fois en 1952, il est condamné à neuf mois de prison pour non-respect des lois de l'apartheid.

Il se remarie en 1958 avec Winnie Madikizela, avec qui il aura deux enfants. Sa prestance, son intelligence lui valent à compter de ce moment une grande popularité.

Après la tragédie de Sharpeville, le 21mars 1960 (répression policière ayant fait 69 morts parmi les manifestants noirs)et l'interdiction de l'ANC, Nelson Mandela convainc les militants de renoncer à la non-violence et fonde la branche armée du parti : Le Fer de lance de la Nation (MK, Umkhonto) avec mission de mener des sabotages contre les cibles administratives et policières

11 janvier 1962 : Mandela quitte l'Afrique du Sud pour l’Éthiopie (Addis-Abéba).

C'est le début d'une tournée triomphale dans les pays nouvellement indépendants du continent, à commencer par le Maroc.

Au retour de cette tournée, en août 1962, il est arrêté et condamné à cinq ans de prison pour incitation à la grève…. et déplacement illégal !

Le 11 juillet 1963, la police fait une descente dans une ferme du village de Rivonia, au nord de Johannesburg et découvre le rôle éminent de Mandela dans les sabotages de 1961. Pour cela il est rejugé à Pretoria, le 9 octobre 1963.

 À l'issue de ce « procès de Rivonia », il est condamné à vie pour trahison et incarcéré à Robben Island, une île au large du Cap, 

Mandela, s'est forgé en prison un caractère peu commun, alliant détermination, refus de tout compromis et modération à l'égard de ses ennemis, il s'acquiert une réputation internationale de vieux sage (nouveau Gandhi), devenant dans les années 1980 une icône pour la jeunesse occidentale.

Frederik de Klerk, président sud-africain, acculé à la négociation par la mobilisation internationale contre l’apartheid, rend la liberté à Nelson Mandela après 27 ans de captivité.

Une nouvelle vie commence pour Nelson.

Avec le président Frederik de Klerk, qui a eu la clairvoyance de le libérer et d'engager des négociations avec l'ANC, il reçoit à Oslo, le Prix Nobel de la paix en novembre 1993.

 

A son investiture à la présidence de la République le 10 mai 1994, la plupart des dirigeants de la planète se sont déplacés pour ce moment de grâce qui scelle la réconciliation des Sud-Africains après un siècle de ségrégation raciale.

Il forme un gouvernement multiracial et réalise son rêve d'une Afrique du Sud « arc-en-ciel

 

Mandela, que l'on surnomme affectueusement « Madiba », vaincu par l’âge, délègue la gestion des affaires à son vice-président Thabo Mbeki en 1996 et quitte la présidence de l'ANC l'année suivante.

Le 14 juin 1999 enfin, il abandonne la présidence. 

Il se séparer de Winnie et noue une idylle avec la veuve de Samora Machel, ancien président du Mozambique, Graça, et l'épouse le jour de ses 80 ans. 

Nelson Mandela meurt le 5 décembre 2013, à 95 ans.

Universellement reconnu comme l'une des plus fortes personnalités de la fin du XXe siècle. 

Son parcourt peut-être résumé par l’aphorisme : « I never lose. I either win or I learn » (« Je ne perds jamais. Sois-je gagne, soit j'apprends »).

 

*De nombreux leaders africains comme Mandela, mais aussi Kenneth Kaunda (Zambie) et Robert Mugabe (Zimbabwe) sont sortis de l'université de droit de Fort Hare

 

 

 

 

 

 

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5 février 2020 3 05 /02 /février /2020 16:49

 

Un ami, m’a fait parvenir le texte de l’article d’Olivier Babeau : ‘Retrouver le sens du travail’ paru dans les échos en décembre 2019.

Au moment où dans l’hémicyclique nos députés croulent sous une pluie d’amendements, voici un texte à partager et diffuser sans modération.

Bonne lecture.

 

Le débat sur le financement des retraites part d’un postulat considéré comme une évidence : nous cherchons tous à minimiser notre temps de d’activité.

La résistance opposée à l’allongement de la durée des carrières pose un problème plus profond que celui de la         simple équation budgétaire.

Elle témoigne de la crise du travail.

Lors de la création du système actuel par répartition en 1945, l’âge minimal pour bénéficier d’une retraite était 65 ans. C’était à l’époque à peu près l’âge moyen de décès des ouvriers.

Depuis cette époque, la population a gagné treize ans d’existence.

La retraite était conçue comme un filet de sécurité pour ceux qui avaient la chance de vivre longtemps ; elle est devenue l’espoir d’un nouveau départ, presque la vraie vie à laquelle on rêve de s’éveiller le plus tôt possible.

De la même façon que l’entreprise est plus souvent présentée en France comme un lieu de souffrance et d’exploitation, la vie active est décrite comme une épreuve.

Le mot travail ne vient-il pas d’ailleurs de « tripalium », un engin de tortionnaire ?

On se souvient de la fameuse publicité pour le Loto ou l’heureux gagnant s’empresse d’aller narguer son employeur (« Au revoir président ») et de démissionner. 

C’est oublié une autre réalité : certains emplois peuvent être vécus comme d’authentiques réalisations de soi. C’est le cas des artistes ou des professions intellectuelles par exemple.

Pour eux, l’idée de retraite n’a pas vraiment de sens car leur métier est plus un mode d’existence qu’un travail à proprement parler.

Bien sûr, il existe de très nombreux métiers objectivement pénibles, et beaucoup n’apportent que peu de satisfactions en eux-mêmes. 

Un sondage de Kantar TNS pour Randstad montrait que 18% des actifs français disent occuper un emploi dont ils ne perçoivent ni le sens ni l’utilité. La rareté des tâches où l’on se réalise ne devrait pas empêcher d’en faire des objectifs idéaux. Une attitude que nous ne transmettons pas assez à l’école.

Alors que toutes les années d’études sont centrées sur le plaisir de cultiver son esprit on présente trop souvent le passage à l’activité professionnelle comme un inéluctable renoncement à ce plaisir.

Partir de cette idée, c’est condamner les gens à compter leurs trimestres en attendant la quille.

Une logique d’autant plus triste qu’à la vacuité du travail répond logiquement celle du temps libre.

Dans « Se distraire à en mourir », Neil Postman stigmatisait la société du divertissement et son principal outil : la télévision. Les adultes sont désormais sommés d’occuper leurs loisirs, comme des enfants ; à « s’amuser ».

Dans « Coming apart », Charles Murray montre que la chute du temps d’activité d’une partie de la population américaine depuis les années 1960 s’est accompagnée d’un bond du temps hebdomadaire passé devant la télévision.

Un constat que l’on pourrait répliquer en France en se demandant ce que nous avons réellement fait des 4 heures hebdomadaires en plus données par les 35 heures…

L’Homo festivus, moqué par Philippe Muray, est le visage que prend cette société où l’infantilisation des loisirs est le pendant logique d’un travail de plus en plus subit.

Le divertissement stérile dont parlait Pascal ù l’o, refuse soi-même n’est au fond que l’écho de ces emplois où l’on n’est jamais soi-même. Bien loin de s’opposer, les réhabilitations de l’un et de l’autre doivent aller de pair. 

Les Grecs n’opposaient pas réellement travail et loisir, mais plutôt l’activité aliénante et le « skhole », le loisir studieux.

A mes étudiants qui sont sur le point d’achever leur cursus universitaire pour rentrer dans la vie active, je me permets de donner ce conseil : « Vous aurez réussi votre vie professionnelle si votre métier vous fait redouter la retraite ».

S’il est opportun de refonder notre système de retraite, il est plus encore de retrouver le sens du travail.

 

*Olivier BABEAU est président de l’institut Sapiens.

L’Institut Sapiens est la première Think-Tceh française qui vise à replacer l’humain au cœur du numérique.

Pour en savoir plus : www.institutsapiens.fr

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