20 Juillet 1969, 15 h 17 min 42 s, « Houston, ici la base de la Tranquillité... L’Aigle a atterri », c'est ainsi que Neil Armstrong annonce que le module Lunaire(LEM) vient d'alunir.
Environ six heures plus tard à 21 h 56 min 15 s, heure américaine (3h 56 min 15 s, heure française, l’astronaute américain pose son pied gauche le sol lunaire et déclame la phrase qui fait le tour du monde : « C'est un petit pas pour l'homme, un bond de géant pour l'humanité. ».
L’envol
Nous sommes le 16 juillet 1969, vers 5 h 30 du matin. Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin, l'équipage d'Apollo 11 s'installe dans le module de commande, installé au dessus de Saturn V, un monstre de 111 m de haut, pesant 2900 t au décollage avec ses 95 moteurs, partagés entre les 3 étages, avaleront 3,6 millions de litres de carburant.
Il a fallu pas moins de 56 wagons réservoirs de carburant pour satisfaire ses besoins au décollage. Les trois étages de la fusée ont été remplis par 107 camions d’Oxygène liquide et par 27 camions de kérosène raffiné. Au total la fusée aura brûlé 81 000 litres de carburant et 13 200 litres d’oxygène en 2 minutes 30 secondes
9h32 (heure locale), dans un bruit assourdissant de plus de 136 db (le public est à 6km de la tour de lancement et reçoit tout de même 126 db dans les oreilles).
Tout tremble, la terre comme les astronautes et en 12 secondes le lanceur quitte la tour de lancement, arrosée par 190 000 litres d’eau à la minute.
La puissance atteinte par la fusée est de 150 millions de chevaux, les moteurs développant une de 3400 tonnes et propulsent la fusée à travers l’atmosphère.
La flamme engendrée par les moteurs est de 50 mètres (5 fois la longueur de la fusée).
Au bout de 2 minutes et 12 secondes à environ 62 km d’altitude, le 1erétage de la fusée est éjectée (il retombe dans l’eau).
Le moteur S2, propulse le lanceur à 24 000 km/h, l’emmenant à 185 km d’altitude où le 2èmeétage est à son tour séparé du lanceur et rejoint la Terre.
Le vaisseau est hors de l’atmosphère, les astronautes sont dans l’espace.
La mise à feu du 3èmeétage propulse la fusée à la vitesse de 5,8 km/s, puis après 2 ou 3 orbites permettant à l’équipage de vérifier certains paramètres, le moteur J2 est rallumé, la fusée atteint ainsi environ 40 200 km/h (11,2 km à la seconde) (Concorde : 658m/s !!).
La fusée et son équipage se dirigent droit sur la lune, moins de 3 heures après le décollage.
Le 19 Juillet, "Apollo XI" avec son équipage est satellisé autour de la Lune. Les astronautes en profitent pour effectuer une vérification approfondie de toutes les installations techniques.
Le 20 Juillet, séparation du module d'exploration lunaire (LEM) "Eagle" du module de commande (CSM), emportant Armstrong et Aldrin vers leur objectif, la Lune, Collins restant seul aux commandes d' Apollo XI en orbite autour de la Lune, en attendant le retour de ses coéquipiers.
L’alunissage :
A 1300 m au-dessus de la Lune, un voyant jaune s’allume, une alarme se fait entendre : l’ordinateur de bord signale qu’il est surchargé, Houston confirme la poursuite de la mission.
A 100 m, Neil Armstrong, signal que ‘l’alarme 12-0-1’ (toujours dépassement des capacités de l’ordinateur), Steve Bales depuis le salle de commandement de Houston, donne le feu vert pour continuer.
Le LEM à 400 m au-dessus de la surface lunaire, entre en phase finale automatique de l’alunissage. Les deux astronautes observant le sol par les hublots, s’aperçoivent qu’ils ne sont pas au dessus de l’endroit prévu pour se poser.
L’endroit est particulièrement austère, des rochers, des cratères… et plus que 90 secondes de carburant.
Houston leur indique qu’il leur reste 60 secondes de carburant, passé ce délai ils devront se séparer de la partie inférieure du LEM et remonter en orbite lunaire afin de rejoindre le module de commande.
Armstrong s'empare du contrôleur manuel, aperçoit un champ de pierres plus espacées, et avec un sang-froid inouï, malgré qu’un voyant orange lui indique qu’il est sur la réserve, il continue à descendre très lentement, car il est trop tard pour annuler la mission : le temps de séparer les deux étages du LEM, il se seront écrasés au sol.
La lumière bleue temps attendue s’allume sur le tableau de bord, Buzz Aldrin peut enfin confirmer le contact d’un pied du LEM avec le sol lunaire : ‘Contact light !’… Ouf !, car selon des calculs effectués ultérieurement, il ne restait plus que 12 secondes de carburant.
La caméra fixée sur une jambe du LEM, permet à 600 millions de personnes de suivre cet événement historique en direct à la télévision (seuls les Chinois et les Russes ne l'ont pas retransmis).
Pendant que Michael Collins, dans le module de commande Apollo, à 100 km d'altitude tournicote en orbite autour de la Lune, Aldrin foule la surface de l'astre gris quelques instants après Niel Armstrong : « C'est beau, beau, beau... Une magnifique désolation », lâche-t-il, subjugué.
Pas le temps de contempler le paysage lunaire, Armstrong et Aldrin sont sur le sol de la Lune pour travailler.
Pendant les 151 minutes qu’ils seront sur la Lune il faut installer un sismomètre, positionner un réflecteur laser pour calculer avec précision la distance Terre-Lune, mettre en place un système de collecte des particules portées par les vents solaires…
Et planter la bannière étoilée maintenue déployée grâce à un cadre en fil métallique (il ne flotte pas car il n'y a pas d'air), sans oublier les 21 kg d'échantillons de roches lunaires à rapporter (380 kg au cours des 6 missions lunaires américaines).
Le retour
21 juillet, à 12 h 11 min 13 s, heure américaine, l'Aigle quitte la surface lunaire laissant derrière lui un drapeau US en nylon ainsi qu'une plaque d'acier inaltérable sur laquelle de futurs "touristes lunaires" pourront lire : "C'est ici que des êtres humains de la planète Terre posèrent pour la première fois le pied sur la Lune, en 1969 après J-C. Nous sommes venus en paix pour toute l'Humanité. Neil A. Armstrong, astronaute, Edwin E. Aldrin, astronaute, Michael Collins, astronaute, Richard Nixon, Président des Etats-Unis d'Amérique".
Le LEM rejoint le module de commande en orbite à 16 h 35 (La partie basse du module lunaire qui a servi à poser l'engin est restée sur la lune).
Les trois astronautes, peuvent une dernière fois admirer un clair de Terre rappelant à l'humanité entière que la Planète bleue est bien minuscule dans le cosmos. Et aussi bien fragile...
Retour à la maison, mais avant il va falloir quitter l’espace et traverser l’atmosphère pour retrouver la Terre. Et ce n’est pas gagné car la marge d’erreur de l’angle d’entrer dans l’atmosphère n’est que de 2°.
Si l’angle est trop direct, le vaisseau se désintègre.
Si l’angle est trop aigu, le vaisseau rebondi sur l’atmosphère et repart dans l’espace.
Ouf !!! les ingénieurs ont bien calculés, le vaisseau traverse l’atmosphère à la vitesse de 40 000 km/h, l’échauffement extérieur sur le Module de Commande atteint plus de 3000° pour une température d’environ 30° dans la capsule.
24 juillet 1969 : 11 h 51, dans l’océan Atlantique à quelques kilomètres d'Hawaii, l’équipage est récupéré par la marine américaine.
Par peur d'éventuels germes dangereux rapportés de la Lune, les 3 hommes portent une combinaison biologique grise et rouge, ils vont passer une quinzaine de jours en quarantaine dans un caisson spécial.
Le 12 août 1969, ils sortent enfin de leur caisson, et sont accueillis comme des héros dans les villes américaines.
L'objectif de Jonh Kennedy ‘un Américain sur la Lune avant la fin de la décennie’ est atteint, malheureusement assassiné à Dallas en novembre 1963, il n’assistera pas à ce triomphe spatial.
Source (une partie) : À la Conquête de la Lune, par Jacques Villain, éd. Larousse.