16 février 1941 : La France passe à l'heure allemande
Photo:ma tribune
De 1891 à la Seconde guerre mondiale, l'heure légale française est celle de l'Europe occidentale de Greenwich, sans décalage horaire avec l'Angleterre. Cette heure est aménagée par une loi en 1923 qui instaure l'heure d'été (GMT +1). L'Allemagne, elle, suit l'heure d'Europe centrale en pratiquant aussi le système d'heure d'été.
L’heure pendant la 2ème guerre mondiale, se pose la question de l’heure Greenwich ou heure de l’Europe occidentale ?
Pendant la guerre, la différence d'heure pose problème.
A Paris, le Préfet de la Seine et le Préfet de Paris communiquent à la population "d'avancer d'une heure les horloges, pendules et montres le 14 juin à 23h, de façon à les porter à minuit" (bulletin officiel municipal du samedi 15 juin 1940)
L'armistice est signé, "le 22 juin 1940 à 18h50 heure allemande". L'armistice franco-allemande prévoit le découpage de la France en plusieurs zones séparée par une ligne de démarcation.
Les impératifs techniques l'emportent sur toute autre considération.
En août 1940, la SNCF s'inquiète, pour ses horaires d'hiver. Des différences d'heure dans la France coupée en deux zones, pose des problèmes.
Les impératifs techniques l'emportent sur toute autre considération.
La SNCF s’inquiète du décalage horaire et demande à s’aligner sur l’heure allemande.
Après plusieurs négociations, un décret est pris le 16 février 1941 : la France passe à l'heure allemande, à l'heure d'Europe centrale.
En 1941, la France change d'heure pour faire rouler les trains selon des horaires cohérents.
Après la libération, en 1945, la France revient à l'heure d'été d'Europe occidentale.
Impératifs économiques
En 1975, après le choc pétrolier de 1973, c’était l’heure de la chasse au gaspi et aux économies d’énergie tous azimuts. D’où l’idée du président Valéry Giscard d’Estaing, avec d’autres dirigeants européens, de coller le plus possible au rythme du soleil pour limiter la facture énergétique liée à l’éclairage artificiel, avec l’instauration, en 1976, du changement d’heure.
C’est donc pour des raisons d'économies pétrolières, que la France (et l’Europe) revient à l'heure allemande et à l'heure d'Europe centrale, dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 mars 1976.
La France est de nouveau alignée sur l'heure d'Europe centrale.
Source : Poulle Yvonne. La France à l’heure allemande. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1999, tome 157, livraison 2. pp. 493- 502.
Dimanche 4 février 2004, un certain Mark Zuckerberg lance The Facebook, un trombinoscope universitaire qui deviendra un phénomène planétaire.
Mark Zuckerberg, seul garçon d’une famille de quatre enfants, est issu de la classe moyenne supérieure. Son père est dentiste, sa mère psychiatre (elle arrêtera son travail pour élever ses enfants). Son père est un passionné d’informatique. ‘Zuck’(son surnom), baigné dans cette ambiance, se met à coder. Il suit des cours particuliers de codage où il est particulièrement brillant.
Il fait l'école de la Phillips Exeter Academy qui lui permet d'apprendre à travailler avec les meilleurs étudiants. Ayant le profil d’un futur ingénieur, il étudie à Harvard, où il s’ennuie dans sa chambre universitaire.
L’idée géniale
Pour tromper l’ennui et s’amuser, le dimanche 2 novembre 2002, ‘Zuck’, génie de l’informatique décide de lancer un réseau social : son nom, ‘Facemash’ (visage). Un site qui permet de classer les filles de l’université en fonction de leur physique. Le principe est simple :
Deux photos d’étudiantes apparaissent de manière aléatoire à l’écran avec cette phrase "Who is the hotter ?" (Qui est la plus canon ?), et l'utilisateur choisit l’un ou l’autre des deux portraits.
En quelques heures, plus de 450 étudiants se connectent, 22.000 votes sont enregistrés. Le concept fonctionne … mais il y a un gros problème.
Pour récupérer les photos de ces filles, Mark Zuckerberg est sortie de la légalité en piratant l’annuaire informatique d’Harvard.
Le conseil d’administration d’Harvard informé de ce réseau convoque Mark Zuckerberg pour ‘violation de règles de sécurité, de droits d’auteur et de vie privée’.
Persuadé qu’il va se faire virer, ses amis organisent une fête d’adieu en son honneur le 14 novembre.
Le destin
La bière coule à flots. Au bout d’un moment, Mark a une envie pressante.
Dans la file d’attente aux toilettes, il se met à discuter avec une étudiante d’origine vietnamienne. Avec son look ringard, il l’amuse, la fait rire quand il lui dit : "Je vais me faire virer dans 3 jours, si on doit sortir ensemble, il faut se dépêcher !"…
Ça technique de drague fonctionne, mais Priscilla impose ses conditions : 100 minutes par jour minimum uniquement consacrées à leur couple, et au moins une sortie nocturne par semaine. Conditions acceptées puisque le 19 mai 2012, (le lendemain de l’introduction en bourse de Facebook), Priscilla Chan, devient Mme Zuckerberg. Ils se marièrent et eurent beaucoup d’actions, et trois filles aussi. Pour revenir à ce mois de novembre 2003, Mark Zuckerberg n’est finalement pas viré d’Harvard.
Son réseau social sulfureux va se transformer en annuaire d’étudiants interactif rebaptisé ‘The Facebook’, qui se traduit par "trombinoscope". Ce logo bleu et blanc, deux couleurs choisies par son créateur souffrant d’un daltonisme rare, (ce sont les seules couleurs qu’il discernent parfaitement). Son réseau deviendra un phénomène planétaire.
Un couple discret
Sourire modeste, Priscilla Chan partage la vie de Mark Zuckerberg depuis 12 ans. Jusqu'à la naissance de leur première fille, en décembre 2015, elle était quasiment inconnue du public.
Priscilla Chan, d’origine fille aînée d’immigrés Sino-Vietnamien a été élevée dans une banlieue de Boston, dans le Massachusetts.
"Mes parents ont énormément travaillé, ma mère jonglait entre deux emplois. Mes grands-parents ne parlaient pas anglais, alors c'était moi qui leur servais d'interprète".
La jeune femme explique qu'elle doit beaucoup à l'école. Grâce à ses enseignants elle prend conscience de son potentiel. Diplômée de son lycée, elle remporte le prix de la meilleure étudiante en 2003. Elle entre à Harvard, en biologie. Diplômé en 2007, elle étudie la médecine à l'Université de Californie pour devenir pédiatre. En 2012, elle devient interne et termine ses études trois ans plus tard.
Spontanée, la jeune femme révèle également que Mark Zuckerberg voue beaucoup d'affection à leur petit chien. "Le chien est sa deuxième priorité après Facebook. Moi ? Je passe probablement après le chien", raconte-t-elle au Today Show (émission de NBC News).
IL a beau porter quasiment tous les jours un sweat à capuche, ce fameux "hoodie" devenu iconique, Priscilla Chan vérifie qu'il en change chaque jour et qu'il ne le porte pas "pour des occasions inappropriées comme les mariages, par exemple".
La jeune femme de 30 ans est aujourd'hui investie dans plusieurs projets caritatifs autour de l'éducation, la santé et la science.
C'est sous son influence que Mark Zuckerberg décide, dans une lettre ouverte, de donner 99% de ses parts Facebook (soit 45 milliards de dollars) à la Chan Zuckerberg Initiative.
En 2014, elle annonce avec son mari qu’ils vont faire un don de 120 milliards d'euros à des écoles publiques de la région de San Francisco.
Le couple a également versé 75 millions de dollars à l'hôpital de San Francisco et près d'un milliard de dollars à la fondation de la communauté de la Silicon Valley.
Passionné par l'informatique, ‘Zuck’ est convaincu comme son père, que l'informatique et Internet sont bons pour l'humanité".
Source : RTL – « Dans la tête de Mark Zuckerberg » (J. Blot)
"Mes amis, au secours... Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l'avait expulsée...
Chaque nuit, ils sont plus de deux mille recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d’un presque nu. Devant tant d'horreur, les cités d'urgence, ce n'est même plus assez urgent "
Écoutez-moi : en trois heures, deux premiers centres de dépannage viennent de se créer : l'un sous la tente au pied du Panthéon, rue de la Montagne Sainte Geneviève ; l'autre à Courbevoie. Ils regorgent déjà, il faut en ouvrir partout. Il faut que ce soir même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes s'accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte de lieux où il y ait couvertures, paille, soupe, et où l'on lise sous ce titre « centre fraternel de dépannage », ces simples mots : « Toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprends espoir, ici on t'aime »
La météo annonce un mois de gelées terribles. Tant que dure l'hiver, que ces centres subsistent, devant leurs frères mourant de misère, une seule opinion doit exister entre hommes : la volonté de rendre impossible que cela dure. Je vous prie, aimons-nous assez tout de suite pour faire cela. Que tant de douleur nous ait rendu cette chose merveilleuse : l'âme commune de la France. Merci ! Chacun de nous peut venir en aide aux « sans abri ». Il nous faut pour ce soir, et au plus tard pour demain : cinq mille couvertures, trois cents grandes tentes américaines, deux cents poêles catalytiques.
Déposez-les vite à l'hôtel Rochester, 92, rue de la Boétie. Rendez-vous des volontaires et des camions pour le ramassage, ce soir à 23 heures, devant la tente de la montagne Sainte Geneviève. Grâce à vous, aucun homme, aucun gosse ne couchera ce soir sur l'asphalte ou sur les quais de Paris.
Merci !"
L’Abbé Pierre se fait entendre auprès des politiques.
Depuis des semaines, l’Abbé s’efforce d’amener l’opinion à comprendre que les sans-abris ne sont ni des crapules ni des fainéants, mais simplement des hommes qui ne gagnent pas de quoi payer une chambre d’hôtel quand ils sortent de l’usine.
Dans la nuit du 3 au 4 janvier 1954 : Conformément à sa promesse, Léo Hamon présente à l’Assemblée l’amendement proposé par l’abbé Pierre : prélever un milliard, sur les 90 prévus pour la reconstruction, afin d’édifier des cités de première nécessité. Après 72 heures de débat, le projet est rejeté. Cette même nuit, à quelques kilomètres de l’Assemblée, un bébé de trois mois meurt de froid dans le car qui abrite sa famille au milieu d’un campement de fortune.
7 janvier : Déterminé à frapper l’opinion, l’abbé Pierre écrit à Maurice Lemaire, le ministre de la Reconstruction et du Logement. Une lettre ouverte que Le Figaro publie le matin du 5.
« Monsieur le ministre, le petit bébé de la cité des Coquelicots, à Neuilly-Plaisance, mort de froid dans la nuit du 3 au 4 janvier, pendant le discours où vous refusiez les ‘Cités d’Urgence’, c’est à 14 heures, jeudi 7 janvier, qu’on va l’enterrez. Pensez à lui. Ce serait bien si vous veniez parmi nous à cette heure-là. On n’est pas des gens méchants…’’
12 janvier : Un peu avant les obsèques du petit Marc, on annonce à l’abbé Pierre que le ministre a décidé d’assister à l’enterrement. À l’heure dite, Maurice Lemaire suit le cortège funèbre qui traverse le camp des Coquelicots avant de gagner le cimetière. Bouleversé par une misère qu’il n’avait pas imaginée, il accepte de suivre l’Abbé à Pontault-Combault, où les compagnons d’Emmaüs ont déjà construit une trentaine de pavillons grâce à des dons. Le ministre promet alors à l’abbé Pierre l’édification de cités d’urgence.
Nuit du 30 janvier : L’hiver a redoublé de violence. Tous les abris et les hospices sont pleins, même les commissariats accueillent les sans-abri la nuit, mais il reste des centaines d’hommes et de femmes qui dorment dans la rue.
L’Abbé et ses compagnons reprennent leurs tournées dans Paris pour distribuer couvertures et vivres aux “couche-dehors”. Faute de mieux, on a dressé rue de la Montagne-Sainte-Geneviève une grande tente militaire prêtée par un marchand de surplus américains. On y a disposé un peu de paille sur le sol. En moins d’une heure, une soixantaine de sans-abri y ont déjà trouvé refuge. L’Abbé a dormi parmi eux.
1er février : Dans la nuit du 31 janvier, une femme a été retrouvée morte, boulevard de Sébastopol. On venait de l’expulser. Au matin, un journaliste suggère à l’Abbé de lancer un appel à la solidarité à la radio. L’abbé Pierre griffonne quelques mots improvisés — « Mes amis, au secours... » — qui sont diffusés au Journal parlé de la RTF et que l’Abbé Pierre lit lui-même sur les ondes de Radio Luxembourg. Cet appel à la solidarité, appelé « l’insurrection de la bonté », a permis à l'Abbé Pierre d'émouvoir les Français. Et pas seulement puisque Charlie Chaplin viendra en personne lui remettre un chèque de deux millions de francs.
L’Abbé Pierre, n’était pas un inconnu sur les ondes de Radio Luxembourg (devenu RTL).
Deux ans avant le fameux appel, en mal d'argent pour son mouvement Emmaüs, l'entourage de l'abbé Pierre a une idée : pourquoi n'irait-il pas participer à Quitte ou double, jeu radio populaire animé par Zappy Max. Cette participation serait l'occasion de gagner des sous et de faire connaître son combat.
Réticent, l'abbé Pierre accepte finalement de participer, le 22 mars 1952, sous son vrai nom : Henri Grouès
Le principe du jeu est simple. Si vous répondez bien à une question, vous continuez pour gagner plus ou vous quittez en empochant vos gains acquis. L'abbé Pierre qui a été député de Meurthe-et-Moselle entre 1945 et 1951 choisi un questionnaire sur la politique intérieure française et les instances internationales.
La première question, pour 250 francs, portait sur le nombre de députés à l'époque et avant la guerre. L'abbé Pierre répond correctement et décide de continuer.
Le fondateur d'Emmaüs s'est arrêté après la question à 256.000 francs, (environ 6.000 euros aujourd'hui).
Cette somme représente 50 fois le loyer annuel de la maison Neuilly-Plaisance où il accueille les sans-abris.
Pour le panache, il a répondu correctement à la question à 512.000 francs.
A la fin du jeu, il demande le micro. Zappy Max, lui offre 7 minutes d'antenne pour sensibiliser les auditeurs à sa cause.
En 1966, dans ses mémoires, Louis Merlin, alors patron de Radio Luxembourg, a révélé que les choses avaient été arrangées.
Le chef de la radio avait sollicité l'abbé Pierre pour faire un coup de communication afin de rendre son jeu sympathique aux yeux du public. Le jeu n’a pas été truqué. L'abbé Pierre avait choisi le thème et avait eu deux semaines pour réviser mais il ne connaissait ni les questions, ni les réponses. Après tout, ce n'est pas bien grave.
Une grande cause est peut-être plus importante qu'un petit mensonge
C'était la première fois que Radio Luxembourg faisait appel à la générosité de ses auditeurs. ... "Toi qui souffres, qui que tu sois entre, dort, mange et reprend espoir. Ici, on t'aime".
Il y a 70 ans, dans le massif de l’Himalaya, le sommet Sagarmatha pour les épalais, Chomolangma, pour les Sherpas tibétains, le mont Everest est conquis pour la première fois, le 29 mai à 11h 30.
Tout commence en 1852, lorsque l'Occident découvre la plus haute montagne de la Terre. Une équipe de géomètres mesure un ensemble de montagnes situées au Népal. À côté du sommet VIII, qui deviendra le Kangchenjunga, figure sur leurs cartes un sommet XV. À près de 200 kilomètres de distance, les géomètres calculent sa taille : 8840 mètres. Sir Waugh, directeur de l'institut de la Great Trigonometrical Survey of India, le renomme du nom de son prédécesseur, George Everest, qui avait mis au point la méthode de calcul.
Pendant tout XIXe siècle aucune tentative d’expédition de l'Everest n’est réalisée. La région est encore peu connue, éloignée.
Ce n'est que fin 1920, après plusieurs semaines de négociations, que le Tibet ouvre ses portes à une expédition britannique. Ne pouvant passer par le Népal, fermé, l'équipedirigée par Howard-Bury (qui avait voyagé clandestinement au Tibet en 1905), explore le glacier de Rongbuk. Ils atteignent l'altitude de 7 500 mètres mais épuisés, frigorifiés, en proie à des gelures, les alpinistes font demi-tour.
Entre 1920 et 1953, plus de dix tentatives infructueuses.
1924, une expédition de huit alpinistes dont Norton, Mallory et Irvine. Norton atteint seul et sans oxygène 8 573 m, en passant par la face nord à l'aplomb d'un couloir qui mène au sommet. Ce couloir portera son nom.
Le 7 juin, Mallory et Irvine mènent une nouvelle tentative. Ils partent avec de l'oxygène pour le camp VI à 8 170 mètres. Le 8 juin à 13 heures, Odell, un des membres de l'expédition, aperçoit deux points sur la pente neigeuse menant au dernier ressaut avant la base de la pyramide finale. La tempête survient, et les deux alpinistes disparaissent, sans que nul ne sache s'ils ont atteint le sommet.
Onze ans plus tard, en 1935, une quatrième expédition, dirigée par Eric Shipton, connaîtra aussi l'échec, elle ne parviendra pas à dépasser le record de Norton. Son mérite, sera de former Tenzing Norgay, un sherpa qui participe à sa première ascension. Deux autres tentatives sont menées en 1936 et 1938, sans résultat.
La guerre terminée, le Népal, désormais ouvert l'assaut sur le Sagarmatha peut reprendre, mais pas par le Tibet qui est inaccessible.
En 1950, épaulé par deux sherpas, dont Tenzing Norgay, le Canadien, Earl Denman, mène une tentative solitaire. Un an plus tard, Eric Shipton et Edmund Hillary échouent à leur tour.
C'est en 1952 que la montagne voit de très près ses vainqueurs : le Suisse Raymond Lambert et Tenzing Norgay parviennent à 8 600 mètres par l'arête sud-est. Le mauvais temps et des appareils à oxygène déficients les font renoncer, mais ils ont ouvert la voie.
29 mai 1953, les 248 mètres restants sont gravis par Tenzing Norgay et Edmund Hillary. Il s'agissait du dernier créneau possible pour les britanniques, puisque 1954 était dévolu aux Français et 1955 aux Suisses.
32 ans se seront donc écoulés entre le premier assaut et la victoire finale sur l'Everest. Depuis 70 ans, grands alpinistes, rêveurs et ambitieux ont pris le relai, pour avoir, eux aussi, leur part d'éternité sur la déesse des vents.
Le 13 avril 1943, la radio allemande annonce la découverte d'un charnier dans la forêt de Katyn, près de Smolensk, entre Pologne et Biélorussie. Il s'agirait des restes de 4 143 officiers polonais exécutés par les Soviétiques lorsque ceux-ci s'étaient emparés en 1939-1940 de la partie orientale du pays, conformément au pacte germano-soviétique.
Pendant plusieurs décennies, les communistes rejettent le crime sur les nazis.
Une révélation embarrassante
Après leur entrée en guerre contre l'URSS en 1941, les Allemands découvrent dans la forêt de Katyn les dépouilles de centaines de jeunes officiers polonais en uniforme, assassinés d'une balle dans la nuque et jetés dans des fosses communes.
Le régime hitlérien, venant de subir une cuisante défaite à Stalingrad, décide de porter cette découverte sur la place publique dans l'espoir de dissocier les Soviétiques de leurs alliés anglo-saxons.
L'URSS nie l'accusation du crime mais le gouvernement polonais en exil à Londres, demande dès le lendemain une enquête de la Croix-Rouge internationale. Staline, rompt immédiatement les relations diplomatiques avec le général Wladislaw Sikorski, le 23 avril.
Churchill, ayant besoin de Staline pour combattre Hitler, s’en 'émeut au sein de l'alliance et afin d'affaiblir le gouvernement polonais en exil à Londres, Staline crée le 31 décembre 1943 un Comité de Libération Nationale composé de communistes polonais (il sera plus tard appelé « Comité de Lublin »).
Comité accepte sans broncher la version soviétique selon laquelle les massacres de Katyn seraient le fait des nazis.
Un crime circonspect
Dès mai 1943, une commission de la Croix-Rouge mène une enquête sur place avec l'aide des Allemands. La conclusion est irréfutable : les massacres ont bien été commis en avril et mai 1940, au moment où les Soviétiques occupaient la région. Par souci de ne pas alimenter la propagande nazie, la Croix-Rouge garde secret le rapport.
Il apparaîtra plus tard que, dès mars 1940, les hommes de la police politique soviétique (NKVD) avaient reçu du Politburo (le gouvernement soviétique) et de son chef Staline l'ordre d'exécuter comme « contre-révolutionnaires » les prisonniers polonais qui appartenaient à l'élite intellectuelle du pays.
Mesure motivée par la volonté de revanche sur la défaite subit par l'Armée Rouge en 1920, et surtout par la volonté de préparer la main mise soviétique sur la Pologne en éliminant d'emblée les fortes têtes susceptibles de s'y opposer !
C'est ainsi que sont exécutés à Katyn plusieurs milliers d'officiers extraits du camp de Kozielsk (des massacres similaires ont lieu dans d'autres forêts du pays...). On évalue au total à 22.000 le nombre d'officiers et de jeunes gens issus des élites intellectuelles et politiques du pays sommairement exécutés dans l'ensemble de la zone occupée par les Soviétiques.
50 ans de mensonge
Lors du procès de Nuremberg, les procureurs soviétiques tentent de faire inscrire le massacre de Katyn parmi les crimes de guerre imputables aux accusés nazis. Le tribunal se refuse à cette mascarade qui eut jeté le doute sur l'ensemble du dossier d'accusation.
Les Soviétiques et le gouvernement communiste de Varsovie (Pologne) vont tenter contre vents et marées d'effacer le souvenir de Katyn, allant jusqu'à ériger en symbole de la barbarie nazie un village homonyme, Khatyn, rasé par les Allemands.
Il faut attendre la fin de la guerre froide (12/5/1947 – 26/12/1991) pour que Mikhaïl Gorbatchev reconnaisse enfin la responsabilité des Soviétiques. Katyn s'inscrit dans la longue liste d'agressions du ‘grand frère russe’ à l'encontre de la Pologne. Ce lourd passé explique l'attachement de la Pologne post-communiste aux États-Unis et à l'OTAN, seules puissances capables de la protéger des menaces venues de l'est.
De concert avec Hitler, par le massacre délibéré des Polonais instruits, Staline, à d'une certaine manière, atteint son but : transformer le visage de la Pologne.
Avant la Seconde Guerre mondiale, la Pologne était une société relativement moderne, tirée par des élites urbaines attachées à la laïcité, qu'elles fussent juives ou catholiques. Leur massacre délibéré et leur remplacement par des nouveaux venus issus du monde rural ont fait de la Pologne, en l'espace de deux générations, une société anachronique au cœur de l'Europe, attachée à la petite propriété paysanne et à une pratique religieuse traditionnelle, sinon passéiste.
Il a fallu attendre l'avènement de Karol Wojtyla (Jean-Paul II), la chute de l'URSS et l'adhésion de Varsovie à l'Union européenne pour que change cet état de fait.
Parfois, malheureusement, le crime paie…
Sources : Les amis d’Hérodote. Lecture historique.
Le 9 mars 1945, les Japonais attaquent les garnisons françaises d'Indochine, portant ainsi un coup fatal à la présence coloniale de la France dans le Sud-Est asiatique.
Retour en arrière
Les Japonais en guerre contre la Chine, profitent de la défaite de la France face à Hitler pour occuper l'Indochine française. Le 25 septembre 1940, ils soumettent les troupes françaises d'Indochine mais laissent en place l'administration coloniale et le gouverneur général nommé par le gouvernement de Vichy, l'amiral Jean Decoux.
Celui-ci maintient vaille que vaille la présence française et préserve la sécurité de ses habitants, pendant que l'occupant met l'Indochine en coupe réglée et exploite le caoutchouc naturel (15% des exportations mondiales en 1939).
Les Japonais s'emparent de l'Indochine
Cinq ans plus tard, repoussés par la contre-offensive américaine, les Japonais craignent que des Français venus de la métropole ne tentent de les chasser.
C'est ainsi que le 9 mars 1945, ils attaquent avec brutalité les garnisons françaises encore présentes sur place. Attaque qui fera au moins de 2.650 morts parmi les Français, dont le général Émile Lemonnier commandant de la 13e brigade de Langson. Le général Langson refuse à deux reprises de signer une capitulation sans conditions. Il est décapité au sabre le 10 mars.
3.000 prisonniers sont prisonniers dans les camps de la mort, dont celui de Hoa-Binh. Parmi les 19.000 civils français que compte l’Indochine, 3.000 sont également internés, torturés. Les autres sont astreints à résidence forcée sous la férule de la police politique de l'armée impériale nippone (la Kempeitai).
Le 10 août 1945, Hô Chi Minh, le leader communiste-nationaliste dénonce la tutelle japonaise et proclame l'indépendance de la République démocratique du Viêtnam.
Dans le même temps, comme pour ajouter à la confusion qui règne sur le terrain, les Alliés réunis àPotsdam (Capital du Land de Brandebourg, banlieue de Berlin) projettent de couper en deux la péninsule indochinoise suivant le 16e parallèle (future frontière entre Nord- et Sud-Vietnam). Le maintien de l'ordre reviendrait au nord de cette ligne aux Chinois nationalistes de Tchang Kai-chek, le sud aux Britanniques ! Quant à la France elle se trouve évincée !
La reconquête
Voulant effacer le souvenir de la défaite de 1940 et restaurer en tous lieux la grandeur de son pays, le général Charles de Gaulle, qui dirige le gouvernement provisoire de la République française, met tout en œuvre pour restaurer la souveraineté de la France sur ses colonies d'outre-mer. Il veut aussi couper court à d'autres tentatives indépendantistes au sein de l'Empire colonial.
Le 24 mars 1945, il déclare son intention de constituer en Indochine une fédération de colonies et de protectorats qui comprendrait les trois provinces du Viêt-Nam (Tonkin, Annam et Cochinchine) ainsi que le Cambodge et le Laos.
Sous les ordres du lieutenant-colonel Jacques Massu, des soldats français s'emparent le 23 septembre de Saigon, capitale de la Cochinchine (le Viêt-Nam du sud). Opération facilitée par la capitulation officielle du Japon trois semaines plus tôt.
Quelques jours plus tard arrive un corps expéditionnaire sous les ordres du général Leclerc de Hauteclocque, héros de la Libération nommé par de Gaulle commandant en chef des troupes d'Extrême-Orient, sous les ordres de l'amiral Georges Thierry d'Argenlieu, gouverneur général d'Indochine.
Leclerc chasse Japonais et Chinois du Vietnam et du Cambodge. Il fait une entrée triomphale à Hanoï le 18 mars 1946...
Tandis que l'amiral Thierry d'Argenlieu s'accommode d'une restauration du protectorat, le général Leclerc revient en France avec la conviction qu'il est urgent de négocier et qu'il faut se résigner à la décolonisation.
Derrière le retour apparent à l'ordre ancien, tout est prêt pour une première guerre d'Indochine.
Le soir du lundi 27 février 1933, à Berlin, la police est avertie d'un début d'incendie au Reichstag l'immeuble du Parlement allemand).
Dès le lendemain, Adolf Hitler, Chancelier du Reich, depuis le 30 janvier, révèle sa véritable nature. La marche vers la dictature est ouverte. Attribuant l'incendie à un prétendu complot communiste, il fait arrêter 4000 responsables du KPD (parti communiste allemand.
Le même jour, il fait signer un « décret pour la protection du peuple et de l'État » qui suspend les libertés fondamentales, donne des pouvoirs de police exceptionnels aux Länder (Régions) et met fin à la démocratie ! Le 23 mars 1933 est ouvert près de Munich, à Dachau, le premier camp de concentration (il y en aura 19 autres au cours des années suivantes), et à partir du 31 mars, les opposants politiques et les suspects, y sont internés. Les nazis peuvent mener une campagne électorale mêlant terreur et propagande sans qu'aucun opposant ne puisse se faire entendre.
Les élections
Malgré que les élections du 5 mars, ne donnent qu’une simple majorité (44%), Joseph Goebbels, ministre de la propagande, Hitler organise en grande pompe la cérémonie d'ouverture du nouveau Reichstag dans l'église de Potsdam, lieu où repose le grand Frédéric II.
La cérémonie a lieu le 21 mars 1933, jour anniversaire de l'ouverture par Bismarck du premier Reichstag du précédent Reich, en 1871.
Deux jours plus tard, le 23 mars, l'Assemblée réunit à Berlin, (à l'Opéra Kroll), Hitler, soumet un « décret d'habilitation » : projet de donner au chancelier un pouvoir législatif exclusif pendant quatre ans, c’est-à-dire le droit de gouverner et légiférer à sa guise sans l'accord des députés !
Les sociaux-démocrates, dans un ultime sursaut de lucidité, refusent le vote du décret. Hitler, à la tribune, les couvre d'un torrent d'injures.
Hitler, contre la vaine promesse de respecter le droit de veto du président von Hindenburg, le chef du Zentrum, convainc son groupe parlementaire de voter son projet.
L’ancien clochard de Vienne, obtenant la majorité des deux tiers, dispose dès lors d'un pouvoir dictatorial sur la plus grande puissance d'Europe continentale.
Mise en place des SA
Faisant usage du décret d'habilitation Hitler, le 31 mars, dissout les Diètes (assemblées législatives) des différents États qui composent la République allemande, (à l'exception de la Prusse), devenant ainsi un État centralisé.
Le 1er mai 1933, Hitler annonce la dissolution des syndicats. Les organisations ouvrières et patronales seront au sein d'une organisation commune inféodée au parti nazi, le « Front allemand du travail » (Deutsche Arbeitsfront).
Le lendemain, dans la plus totale illégalité, les « Chemises brunes » (les SA) occupent les locaux des syndicats de gauche, proches du parti communiste ou des sociaux-démocrates (le tour des syndicats catholiques viendra un peu plus tard).
Dans le même temps, le régime resserre les rangs de ses partisans en multipliant les opérations antisémites : boycott des magasins juifs le 1er avril, éviction des fonctionnaires juifs par une loi promulguée le 7 avril, éviction musclée des enseignants juifs ou réputés hostiles au régime.
Le point d'orgue de cette campagne, le soir du 10 mai 1933, est l'« Autodafé rituel des écrits juifs nuisibles ».
La mobilisation internationale oblige toutefois Hitler à un repli tactique. Les campagnes antisémites s'interrompent pendant près de deux ans au point que des juifs allemands qui avaient fui le pays choisissent d'y revenir...
Avènement du « IIIe Reich »
L'année suivante, le 2 août 1934, le Président de la République allemande, le maréchal Paul von Hindenburg, décède à 86 ans.
Hitler profite de sa disparition pour réunir sur sa tête les fonctions de président et de chancelier. Il proclame l'avènement d'un « IIIe Reich » allemand dont il se présente comme le Führer (guide en allemand), avec un pouvoir dictatorial. C'est l'aboutissement de la vision nazie de l'État : « Ein Volk, ein Reich, ein Führer » (un Peuple, un État, un Guide). La formule « IIIe Reich » n'aura jamais de caractère officiel. Jusqu'à la fin du régime nazi vont perdurer dans la forme les institutions de la République de Weimar.
À l'étranger, l'inquiétude à propos de Hitler commence à percer...
C’est un événement que peu connu, et pourtant, ce déraillement de train survenu en pleine guerre 14-18 fut pendant longtemps la plus grande catastrophe ferroviaire du monde ! aujourd’hui encore elle reste la cinquième de l’histoire et la plus grande jamais arrivée en France.
Dans le contexte de la Grande Guerre, cet événement fut volontairement passé sous silence et conservé secret, malgré ses 435 victimes (433 militaires et 2 civils).
Décembre 1917, la Grande Guerre bat son plein, mais les choses évoluent : la Roumanie vient de signer l’armistice, la Lituanie est devenue indépendante et la Russie bolchévique est sur le point de sortir définitivement du conflit.
La bataille de Caporetto, en Italie (aujourd’hui Kobarid en Slovénie) s’est quant à elle terminée le 9 novembre avec une victoire écrasante pour les Français et leurs alliés britanniques.
Le calme étant revenu, des permissions sont accordées aux soldats, notamment à ceux qui avaient déjà combattu auparavant sur le front de l’Est, en France.
Plusieurs trains sont donc prévus, à destination de Lyon et de Chagny, en Saône-et-Loire.
Pour les militaires, c’est un moment de joie intense : une permission de quinze jours pour passer Noël en famille, revoir femme et enfants, parents, frères et sœurs, on ne peut rêver mieux.
Ce 11 décembre 1917, plus de mille permissionnaires français entassés dans dix-sept voitures (toutes en bois), formant un convoi de 350 mètres de long, quitte Bassano del Grappa, petite ville située entre Trévise et Vicence.
Le train passe à Turin, franchit la frontière au tunnel du Fréjus (celui du Mont-Blanc n’existe pas encore). D’abord séparé en deux parties, le train est reconstitué en une seule partie à Modane, qu’il quitte à 22 h 47 en direction de Chambéry.
La tragédie
Les causes de l’accident qui va se produire restent floues, et l’on pense aujourd’hui que malgré les mises en garde du mécanicien sur un danger d’accident lié à l’absence de freins automatiques et d’une motrice de queue, l’ordre a été donné de partir malgré tout.
En effet si toutes les voitures étaient équipées d’un système de freinage automatique, celui-ci n’était activé que sur les trois premières au profit du seul freinage manuel sur les autres wagons…
Après son départ de Modane, le train entame une longue descente vers la vallée, le dénivelé (de 22‰ à 30‰) est important et le train prend de la vitesse, atteignant de 135 à 150 km/h selon les estimations et il devient incontrôlable.
Le mécanicien, Louis Girard a beau actionner le sifflet de la locomotive pour alerter les serre-freins, rien n’y fait : la première voiture déraille (entraînant avec elle tous les wagons) dans un tournant au lieu-dit La Saussaz à une centaine de mètres du pont ferroviaire qui enjambe la rivière l’Arc, juste avant d’arriver en gare de Saint-Michel-de-Maurienne.
Ceux-ci s’écrasent contre un mur de soutènement et contre le pilier nord d’un pont routier, s’encastrant les uns dans les autres.
La locomotive se détache et continue son trajet, déraillant peu après en arrivant dans la gare : Girard a la vie sauve ayant sauté en marche…. Les 433 militaires ont moins de chance.
Les hommes qui ne sont pas tués sur le coup perdent la vie dans d’atroces conditions, le corps disloqué et brûlé dans l’incendie qui se déclare…
A l’époque, très peu de journaux en parlèrent dans les jours qui suivirent la tragédie. L’actualité de la guerre en éclipsa bien vite toute mise en avant. Tout au long du XXe siècle, le drame fut néanmoins évoqué, nimbé de mystère au vu de l’absence d’archives. Tout au long du XXe siècle, le drame fut néanmoins évoqué, nimbé de mystère au vu de l’absence d’archives.
C’est en 1972, que le magazine Historia y consacre un plein article qui, bien qu’incomplet, constitue une première étape vers le souvenir. Il fut suivi en 1996 par un article de Rail Passion.
Mais c’est en 2007, qu’un travail de recherches archivistiques fut effectué par un habitant de Saint-Michel-de-Maurienne où se déroula l’accident.
Après plusieurs années de travail, monsieur André Pallatier, publia un livre enfin dûment documenté (“Le tragique destin d’un train de permissionnaires”, éditions l’Harmattan, 2013).
En 1821, le Mexique accède à l'indépendance, après 11 années de lutte. Pendant ses 20 premières années d'existence, le pays connaît une instabilité politique chronique, le gouvernement changeant sans cesse de mains.
Au cours de cette période où les revendications du peuple mexicain s'expriment souvent en marge du système politique, des français voient disparaître leurs biens. Ils font part de leurs doléances au roi des Français Louis-Philippe Ier.
Le 4 septembre 1838, à Mexico, lors d'affrontements suivant une élection contestée, une pâtisserie tenue par un Français est saccagée par la foule.
Le pâtissier écrit au souverain pour lui relater ses malheurs et demander réparation.
Le roi réagit en demandant 600 000 pesos de dédommagements pour les pertes de ses ressortissants, mais l'État mexicain refuse de lui verser toute compensation.
La France utilise donc l'argument de la défense de ses ressortissants, pâtissiers ou non, pour intervenir militairement (et par la même occasion, obliger le Mexique à s'ouvrir au commerce avec elle).
Le Mexique déclare la guerre mais ne fait pas le poids face aux troupes françaises.
L'escadre française est commandée par le contre-amiral Charles Baudin, vétéran de la marine du PremierEmpire.
A l'automne 1838, les Français mettent sur pied le blocus du port de Veracruz et bombardent la forteresse de San Juan d’Uloa, considérée comme imprenable. Ils utilisent pour la première fois l’obus explosif (177 obus tirés) et obtiennent la reddition du fort le 27 novembre 1838.
C’est le « seul exemple » dira Wellington « d’une place régulièrement fortifiée réduite par une force purement navale ».
Antonio López de Santa Anna, grande figure de l'indépendance mexicaine, ancien président du Mexique, s'illustre toutefois dans la défense de la ville, au cours de laquelle il perd une jambe. Cet épisode héroïque lui permet de regagner le prestige qu'il avait perdu en 1836 au Texas, devant Fort Alamo, et de revenir au premier plan de la scène politique de son pays.
Contraint de reconnaître la victoire de la France, le Mexique accepte de payer les 600 000 pesos exigés.
Cette « guerre de la pâtisserie » se soldera par la destruction du port de Veracruz. À cette occasion s'illustre le prince de Joinville, François d'Orléans, fils du roi Louis-Philippe et le général Antonio López de Santa Anna.
La marine française regagne ses côtes en mars 1839.
Quelques années plus tard, entre 1861 et 1867, à l'initiative de Napoléon III, la France interviendra à nouveau au Mexique, là aussi sous le prétexte de dettes impayées. Elle tentera de transformer le pays en un empire avec sur le trône Maximilien de Habsbourg.
Source : Les amis d’Hérodote (Béatrice Roman-Amat)
Sur la N166, entre Ploërmel et Vannes, se dresse telle une lanterne des morts du Moyen-Âge, l’imposant monument de la résistance du maquis de la Nouette en souvenir de la bataille du 18 juin 1944.
Tout commence dans la nuit du 21 au 22 décembre 1942, Guy LENFANT, responsable de la mission Cockle que lui a confiée le Colonel PASSY, à Londres, est parachuté, avec son radio, sur le lac aux Ducs de Ploërmel.
Dès son arrivée, il contacte un groupe de résistants Ploërmelais, puis Émile GUIMARD de Lizio et demande à ce dernier de trouver des terrains de parachutage et de dépôt d’armes.
Les landes de Pinieux sur la commune de Sérent est un endroit idéal pour ce genre d’opération. Le fermier, de la Nouette, monsieur PONDARD, accepte de mettre un vaste terrain derrière sa ferme au service de la résistance. Le terrain est homologué par le Colonel PASSY, sous le nom de code ‘Baleine’. Il est sous la responsabilité d’Émile GUIMARD.
Telle fut l’origine de ce camp retranché du maquis de la Nouette implanté sur cette terre Sérentaise. A la ferme de la Nouette a commencé l’épopée de l’important maquis de Sérent/Saint Marcel.
Le camp, qui s’étend sur plus de 800 hectares est défendu par environ 2500 hommes dont 200 parachutistes S.A.S.
Le premier parachutage a lieu en mai 1943, et du 7 au 18 juin 1944, armes, munitions, véhicules et 200 parachutistes S.A.S. sous les ordres du Colonel BOURGOIN et du Capitaine MARIENNE, ainsi que 25 résistants sous les ordres du Morbihannais, le colonel MORICE.
Le 18 juin1944, au matin, les Allemands venant de Malestroit par le bourg de Saint-Marcel (commune limitrophe), attaque cette position.
Trois bataillons des FFI du Morbihan et le 4ème bataillon de chasseurs parachutiste de la France Libre luttent pendant 24h, en ce lieu qu’ils occupaient depuis 14 jours.
La bataille « le combat de Saint-Marcel », dure 24 heures. Saint-Marcel, paie un lourd tribu au cours des combats et sera dans les jours suivants incendié.
Au cours du parachutage, les containers dans les quels étaient conditionnés les mitrailleuses Vickers destinées aux jeeps se sont écrasés au sol (les parachutes ne s’étend pas ouvert). Les quatre jeeps formant l’unité mobile auront une puissance de feu amoindri.
Les douze mitrailleuses parachutées, sont également en piteux état. Malgré tout, le parachutiste Le Gall, réussit à en remonter une avec les débris. Les onze autres sont remplacées par des fusils mitrailleurs Bren ayant une puissance de tir deux fois moins rapide (environ 500 coups/minute).
A l’issue de cette bataille, pour éviter le massacre, le décrochage est organisé et pour protéger le repli, plusieurs FFI et SAS restent en observation sur les ardoisières de Pinieux en Sérent.
Le « combat de Saint-Marcel », tue à l’ennemie 540 hommes et 42 résistants. De nouveaux combats s’engagent le 21 juin faisant de nouvelles victimes.
En souvenir de ce glorieux « fait de guerre », entré dans la légende,l’imposant monument commémoratif est dressé à la lisière des deux communes, face à la ferme de la Nouette,
C’est à la demande du Colonel Maurice qui dirigeait le réseau départemental des FFI, que le général de Gaulle pose le 27 juillet 1947 la première pierre de cette immense veilleuse.
Quatre croix de Lorraine constituent son lanterneau imaginé par les architectes vannetais Charron et Le Bellec,
La croix des parachutistes érigée sur les ardoisières et la chapelle des Hâles où reposent 4 de ces combattants témoignent aujourd’hui leur courage et leur sacrifice.