Biologiste, virologue, pilier du CNRS, membre de l’Académie des sciences et de l’Académie de médecine, professeur à l’Institut Pasteur de Paris, prix Nobel de médecine, le Professeur Luc Montagnier est mort le 8 février 2022 à l’hôpital américain de Neuilly, dans une indifférence totale.
Un destin hors norme pour cet homme de science
En juin 1981, une étrange maladie, qui paraît ne toucher que les homosexuels fait son apparition : le SIDA
Avec ses collaborateurs Jean-Claude Chermann et Françoise Barré-Sinoussi, le professeur Montagnier découvre en 1983, l’origine de cette maladie : un virus (VIH ),
En 2008, c’est la consécration pour le professeur Montagnier et ses collaborateurs : le prix Nobel de médecineleur est remis pour leurs travaux sur le VIH… il aura fallu attendre 25 ans !!
Atteint par la limite d’âge (65 ans), il quitte la direction de son département en 1997, et rejoint le Queens Collège, à New York… Et nos politiques se plaignent que nos chercheurs quittent la France !!
C’est à lui que l’on doit la création du département d’oncologie virale à l’institut Pasteur, la découverte du rôle de l’interféron dans l’expression génétique des virus, celle du fonctionnement des mitochondries des cellules cancéreuses.
Le discrédit et la disgrâce.
Dénonçant la bulle idéologique dans laquelle l’appareil médiatico-politique s’est enfermé au sujet du Covid, le Pr Montagnier devient un hors-la-loi. Il subit le discrédit, l’insulte, le faisant passer pour ce qu’il n’est pas, (antivax , complotistes).
Luc Montagnier a fait partie des scientifiques auditionnés par les députés du Luxembourg au sujet de la vaccination anti-Covid, expliquant le rôle que cette vaccination jouait dans l’apparition de nouveaux variant.
A quand un hommage national pour cet homme, dont les travaux ont fait faire des pas de géant à la virologie et à la cancérologie.
Sa mort n’est même pas mentionnée dans les médias où si peu en fin du journal télévisé, fait révélant bien le sectarisme des médias et des responsables politiques.
Courage, fuyons !
Emmanuel Macron et son gouvernement, toujours empressés à commenter avec hypocrisie la disparition de nos « grands Français » (acteurs, ancien président et bien d’autres) restent silencieux.
Ultime insulte adressée à un homme de science qui a osé ne pas suivre la « ligne du chef » au sujet du Covid, ayant ces derniers mois, émis de forts doutes sur la non-dangerosité des vaccins ARNm.
Que l’on soit d’accord ou pas sur ses prises de positions, la moindre des politesses eût été de l’écouter … On écoute bien les ‘médecins vedettes’, qui se bousculent sur les plateaux télé et dans les médias, nous raconte tout et n’importe quoi, tout et son contraire.
Reconnaissance
La reconnaissance des hommes de valeur prend du temps. Combien de temps faudra-t-il pour se rendre compte de la valeur scientifique et humaine de ce chercheur ?
Merci Monsieur Montagnier, pour vos travaux qui ont permis de soigner, d’alléger les souffrances, de prolonger et sauver des vies humaines.
60 ans aujourd’hui, le 12 avril 1961, la Russie envoyait le 1er homme autour de la terre : Youri GAGARINE.
Tout a commencé 4 ans avant le 4 octobre 1957 avec le lancement du premier satellite artificiel de la Terre. Spoutnik, signifiant en russe « compagnon de route » ou « satellite ».
Spoutnik 1, est ce 4 octobre 1957, mis sur orbite par la fusée R-7, conçue par l’ingénieur Sergueï Korolev (rescapé du goulag). Les russes ayant le sens du secret il se garde bien de mentionner le nom de cet ingénieur. Le KGB présente à la presse occidentale Leonid Sedov, physicien membre de l’Académie des sciences de Russie, comme le « père » du Spoutnik.
La seule fonctionnalité de cette sphère de 58 cm de diamètre et d’une masse de 83,6 kg a été l’émission d’un « bip-bip » sur les fréquences radio 20,005 et 40,002 MHz.
Spoutnik, satellisé tournait autour de la Terre en environ 98 minutes sur une orbite elliptique à une altitude comprise entre 230 et 950 Km.
Spoutnik, a marqué le début de l’ère spatiale et un vrai traumatisme pour les États-Unis (un « Pearl Harbort technologique », titrait le New York Times. La désintégration dans l'atmosphère de Spounik 1 eu lieu le 4 janvier 1958.
Nous sommes le mercredi 12 avril 1961, tout sourire avec sa tête à la « Tintin » et à peu près la même taille (1,59m), que le journaliste des bandes dessinées d’Hergé, ce qui tombe bien pour pouvoir tenir dans ce satellite en aluminium de 2,30m de diamètre, avec un volume habitable de 1,6 m3.
La fusée géante qui permet le lancement du satellite est inspirée des principes appliqués par les nazis aux premiers missiles balistiques : les V2.
Dans son module, mis en orbite à 327 Km d’altitude, Youri Gagarine n’a rien à faire, si non que de laisser les techniciens de la base de Baïkonour guider le vaisseau.
Ce voyage de 1h 48 minutes autour de la Terre, ne fut pas de tout repos, il frôla la mort à plusieurs reprises, son module ayant été dirigé par erreur vers une orbite trop longue, il a été retenu grâce au bon fonctionnement du rétrofreinage de secours.
Pour le retour sur le « plancher des vaches », quelque part en Sibérie, il s’éjecte quelques minutes avant l’atterrissage et c’est en parachute, à 7000 mètres d’altitude qu’il termine sa balade.
Les américains ont du mal à avaler le nouvel exploit des russes. Le président John Kennedy relève le défit le 25 mai, dans un discours retentissant en promettant qu’un Américain marcherait sur la lune avant la fin de la décennie.
Gagarine, ne verra pas les premiers pas Neil Armstrong, sur la lune le 20 juillet 1969, trouvant la mort au cours d’une mission d’entrainement le 27 mars 1968, à 34 ans.
Ce soir, le couvre-feu aura un air joyeux : on fête la Chandeleur en faisant sauter les crêpes de la main droite en tenant une pièce d’or dans la main gauche… pas de panique si l’on n’a pas de Louis d’or, une pièce de monnaie fera l’affaire et l’on connaîtra ainsi la prospérité pendant toute l’année… si la première atterrie dans la poêle.
D’où vient cette tradition et cette fête à l’origine païenne que l’église repris à son compte ?
D’origine latine, la « festa candelarum » (fête des chandelles) était célébrée par les Romains.
Dans la Rome antique, on fêtait les lupercales (ou Lupercalia), fête de purification, autour du 15 février, en l’honneur de Lupercus, dieu de la fécondité et des troupeaux. Vers la même date se déroulait les « feralia », fêtes annuelles en l’honneur des morts. Aux alentours de cette date, les romains à la lumière des torches et autour d’une galette de céréales célébraient Proserpine, déesse des moissons et de la fécondité. La fête chrétienne de la chandeleur c’est substitué à toutes fêtes païennes.
Il n’y a pas que les romains, qui fêtaient la Chandeleur, fête annonçant le printemps. Chez les Celtes, on fêtait Imbolc le 1er février, célébration de purification et de fertilité au sortir de l’hiver en l’honneur de la déesse Brigit. Les paysans portaient des flambeaux et parcouraient les champs en procession, priant la déesse de purifier la terre avant les semailles.
En Amérique du nord, une légende probablement d'origine amérindienne fait du 2 février le jour de la Marmotte (Ground Hog Day). À midi, ce jour-là, la marmotte sort de son terrier et inspecte les environs. Si elle aperçoit son ombre parce que le ciel est lumineux et clair, elle retourne vite se mettre à l'abri pour six à sept semaines, autrement dit jusqu'au printemps. Si elle ne voit pas son ombre parce que le ciel est trop couvert, c'est le signe d'une arrivée précoce du printemps.
En Europe, depuis l’Antiquité jusqu’au cœur du Moyen Âge, c’est l’ours qui fut l’objet d’un culte à la sortie de l’hiver. Ce culte à l’ours était célébré le 24 janvier, moment où l’ours sort de sa tanière pour voir si le temps est clément. Cette fête était caractérisée par des déguisements ou travestissements en ours et des simulacres de viols ou d’enlèvements de jeunes filles.
L’église catholique aurait donc instituée la fête de la Chandeleur pour éradiquer ce culte païen en instituant la fête de la présentation de Jésus au Temple le 2 février. Cela ne supprima pas pour autant le retour de la lumière lors de feux de joie et autres processions aux flambeaux. Pour en finir avec ces coutumes, le pape Gélasse 1er, aurait institué au Ve siècle la fête des chandelles (la Chandeleur) appelée du XIIe au XVIIIe siècle « Chandelours », dans les Alpes, les Pyrénées, les Ardennes et d’autres régions de France).
La fête chrétienne de la Chandeleur
Les parents du Christ se conformaient à la coutume hébraïque qui voulait que les premiers-nés fussent consacrés au Seigneur 40 jours après sa naissance.
La Chandeleur commémore le 2 février la Présentation de Jésus au Temple, à Jérusalem.
L'évangéliste Luc raconte qu'à cette occasion, un vieil homme, Syméon, et une prophétesse, Anne, reconnurent dans l'enfant l'Oint du Seigneur » (le Christ), la « Lumière d’Israël »
La Chandeleur est une des douze grandes fêtes liturgiques célébrées par les Églises orthodoxes, le 2 février, soit 40 jours après Noël.
La Chandeleur était en 1372, appelée « Purification de la Vierge Marie » car elle rappelait le rituel des relevailles consécutives à tout accouchement.
La fête de la Chandeleur, ou fête des chandelles, débutait à Rome, au VIIe siècle, par une procession du Forum à la basilique Sainte-Marie-Majeure. Les fidèles se mettaient en route avant l'aurore, en portant des chandelles, d'où le nom de la fête. Ils allaient de cette manière symbolique à la rencontre de Dieu.
La fête de la Chandeleur aujourd’hui.
Fini dans les églises où le temps des torches, remplacé par des chandelles bénites dont la lueur rappelle que le Christ est la lumière du monde.
Aujourd’hui on fête la lumière avec les crêpes. Leur forme ronde et leur couleur dorée rappellerait le Soleil enfin de retour après la nuit de l’hiver.
Cette tradition du jour des crêpes est attribuée au pape Gélase 1er, qui faisait distribuer des crêpes aux pèlerins arrivant à Rome, mais on peut y voir également la coutume des Vestales, qui lors des Lupercales faisaient l’offrande de gâteaux préparés avec le blé de l’ancienne récolte pour que la suivante soit bonne.
A cette occasion, toutes les bougies de la maison devaient être allumées.
A la Chandeleur :
A la Chandeleur, Quéré fait des crêpes jusqu’à pas d’heure
A la Chandeleur, Rose n’a pas l’odeur.
Rosée à la Chandeleur, l’hiver à sa dernière heure.
L'année dernière à la même époque, je vous ai souhaité une très bonne Année 2020 !
Je n'ai pas été très visionnaire, les événements m'ont contredit ...
Aussi cette année que puis-je vous souhaiter ? De toute façon, ça ne pourrait être pire !
Allez tant pis, je me lance :
Pour cette nouvelle Année, je vous souhaitedes libertés retrouvées, l'éradication du méchant virus, des visages heureux, souriants débarrassés de leur cache minois.
Espérons que cette fois-ci, les dieux l’entendrons ?
C’est un jeune aristocrate va inaugurer l'épopée de l'aviation de chasse : Georges Guynemer.
Avant la Grande Guerre, peu d'officiers français croient en l'aviation militaire.
Le général d'artillerie Jean-Baptiste Estienne (1860-1934) a perçu son potentiel, mais pour le général Foch, « L'aviation, c'est du sport, pour l'armée, c'est zéro ».
C’est ainsi qu’avec ses 148 avions que l’armée française débute le conflit, alors que l’armée allemande en possède 200, la Russie 190 et les anglais 84.
Au début de la guerre, l’aviation française sert surtout à faire des reconnaissances aux dessus les lignes allemandes et fournir des renseignements aux états-majors.
C'est d'ailleurs grâce aux renseignements d’un avion de reconnaissance que Joffre et Gallieni vont pouvoir engager la contre-offensive de la Marne en septembre 1914.
Rapidement, les avions vont étendre leurs fonctions au bombardement et à la chasse.
L'aviateur français Roland Garros imagine pour cela un dispositif qui permet à une mitrailleuse de tirer à travers l'hélice.
Georges Guynemer
Georges est né à Paris le 24 décembre 1894 et lorsque éclate la guerre en 1914, en raison de sa constitution fragile il est refusé dans l'infanterie puis dans la cavalerie mais réussit à s'engager dans l'aviation comme mécanicien et obtient un brevet de pilote en mars 1915.
Affecté à Vauciennes, (près de Compiègne,) dans l'escadrille des Cigognes, il abat un premier appareil ennemi le 19 juillet 1915 avec un avion simplement équipé d'une mitrailleuse montée sur affût rigide. Il est promu sergent et reçoit la médaille militaire.
En décembre de la même année, après plusieurs victoires, il survit de peu à la chute de son appareil et le jour de Noël, pour son 21e anniversaire, il est fait chevalier de la Légion d'Honneur.
Gravement blessé Pendant la bataille de Verdun, en 1916, il reprend l'air avec le grade de sous-lieutenant et le surnom honorifique « d'As de l'aviation. ».
Il affronte avec succès une meute de 10 avions ennemis, Le 27 juillet.
En février 1916, Charles Guynemer fut déclaré « as » de l’aviation française (pour obtenir ce titre, un pilote devait compter à son actif au moins cinq victoires homologuées. L’homologation de victoire alors en vigueur en France était plus strict que ceux adoptés par les autres belligérants : il fallait que l’avion abattu tombât du côté allié de la ligne de front et qu’il y eût au minimum deux témoins au sol. D’où le grand nombre de victoires revendiquées par les pilotes français mais non homologuées.)
Devenu célèbre jusqu'en Russie, il est en 1917 décoré par le président Poincaré de la croix de Saint-Georges, au nom du tsar.
Muté avec son escadrille dans les Flandres, le 11 septembre 1917, Georges Guynemer décolle de Saint-Pol-sur-Mer vers Poelkapelle à bord de son avion « Le Vieux Charles », pour une mission au-dessus des lignes allemandes, ce sera sa dernière mission, il avait 53 victoires à son actif.
Les Allemands identifieront son avion et sa dépouille dans un champ mais ne pourront récupérer ses restes, détruits par un bombardement. Sa mort restera toutefois mystérieuse.
Avait-il été contraint de se poser en catastrophe ? Son avion avait-il été abattu ? Était-il vivant ou mort ? Au bout de deux semaines sans la moindre nouvelle, les autorités militaires se rendirent à l’évidence : Guynemer avait probablement été tué.
L’allemand Ernst Udet, l'as n° 2 de l’aviation allemande, racontera plus tard comment Guynemer l'avait épargné alors que sa mitrailleuse s'était un jour enrayée.
Guynemer s'inspirait de l'ancienne chevalerie lors de ses combats aériens, avec ses codes et son honneur, dans un monde où la guerre est devenue massacrede masse.
A la mort de Guynemer, Udet fera partie des grands pilotes allemands qui iront fleurir sa tombe (où du moins, l'endroit présumé où il est tombé).
Dans les années 1920, les cinq as belges : Jacquet ; Willy Coppens de Houthulst ; Edmond Thieffry ; André de Meulemeester et Jan Olieslagers feront ériger une stèle commémorative à proximité du lieu de chute présumé ayant occasionné sa mort à Poelkapelle (, près d'Ypres).
À son sommet une cigogne en vol, sur le socle, le portrait de l'aviateur en médaillon et des épitaphes.
L’Armée de l'air évoque son souvenir tous les 11 septembre, par une prise d'armes sur ses bases aériennes dont deux portent son nom, à Paris (état-major) et à Dijon (aujourd’hui fermée).
Par sa mort en pleine jeunesse à 22 ans, Georges Guynemer éclipse deux autres héros de l'aviation française :
René Fonck (1894-1953) au palmarès le plus impressionnant de toutes les aviations interalliées de la Grande Guerre : 75 victoires homologuées et 52 probables, ce qui lui vaut le titre ‘d'As des As’ de la Première Guerre mondiale (Sa technique de chasse était plus efficace et plus économe en munitions que celle de Guynemer : il visait le pilote ennemi – ce qui, en cas de tir réussi, provoquait systématiquement la perte de l’appareil. Il ne fut par ailleurs jamais touché par le feu adverse. Celui que ses contemporains qualifiaient « d’oiseau de proie » ne bénéficia pourtant pas d’une aura comparable à celle de Guynemer), et
Charles Nungesser (45 victoires), qui disparu corps et biens le 8 mai 1927 aux commandes de son avion « l’Oiseau Blanc », avec son équipier Coli, en traversant l’Atlantique.
À la fin de la guerre, l'armée française aligne 7 000 appareils, les Anglais 3 700, les Allemands 4500 et les Américains 2050 (fournis par les Français).
Les orgues de la cathédrale St Pierre et St Paul de Nantes
Orgues de Nantes
J’ai une pensée particulière pour les enfants et petits-enfants de Roger, ancien facteur (harmoniste) d’orgue aux établissements Beuchet-Debierre de Nantes, qui avait participé à la restauration des orgues de St Louis des Invalides en 1957 et de la cathédrale de Nantes suite au grand incendie de 1972.
Avec ce nouvel incendie quatre siècles d’histoire au service de la liturgie nantaise viennent de disparaitre avec la perte de la console de l’orgue de chœur et des stalles en bois attenantes.
Un peu d’histoire
Érigée en 1620 - 1621, le grand orgue, dominant la nef depuis sa haute tribune auquel on accède par un escalier comportant pas moins de …66 marches.
Œuvre du facteur d’orgue Jacques Girardet, l’instrument survivant des soubresauts de l’histoire de France a connu plusieurs restaurations.
L’orgue de Girardet, était doté à l’origine, de 27 jeux. Après 5 successions de restaurations il en comportait 74, jusqu’à ce jour funeste du 18 juillet.
En 1784, le grand « facteur du Roy » François- Henri Cliquot (1732-1790) effectue une première restauration- extensionportant l’instrument à 49 jeux répartis sur 5 claviers manuels et un pédalier.
François- Henri Cliquot a donné au grand orgue l’esthétique classique que l’on reconnaît aujourd’hui lors des interprétations à ses claviers dans les œuvres des « Grand–maitres » de l’École d’Orgue française.
Moins de 5 ans après la réception des travaux… la Révolution française éclate.
La cathédrale devenue nationale, transformée en « Temple de la raison » les autorités pensaient tout simplement détruire l’orgue et envoyer les tuyaux à la fonte.
L’orgue est en grand danger et sera sauvé par…l’organiste de l’époque, Denis Joubert.
Celui-ci en y interprétant la Marseillaise, a convaincu le Comité révolutionnaire de tout l’intérêt qu’il y a de conserver l’instrument pour animer les nombreuses « fêtes révolutionnaires » qui se déroulaient dans la cathédrale : pari gagné !
Une dizaine d’années plus tard, c’est l’explosion de la tour des Espagnols, (poudrière du Château-des-Ducs), qui détruit tous les vitraux et les chapelles de la nef collatérale sud, sans toutefois causer de dommage à l’orgue.
150 ans plus tard, pendant la seconde guerre mondiale, un bombardement l’endommage mais l’instrument pourra être restauré.
Les restaurations.
Parmi les restaurations, deux méritent d’être plus particulièrement soulignées de par l’ampleur de l’impact qu’elles ont eue sur la composition et « l’esthétique musicale » de l’orgue que nous avons connu jusqu’à ce jour.
La première, celle François- Henri Cliquot, en 1784 et la seconde en 1970.
Œuvre du facteur Joseph Beuchet, cette restauration-extension s’inscrivait dans le cadre d’un projet devant porter le grand orgue à 89 jeux, comme celui de Saint-Etienne-du-Mont, à Paris.
En écho à la touche « classique » de Cliquot, cette restauration-extension, réalisée par la « Manufacture nantaise de « Grandes Orgues Beuchet-Debierre », a apporté une « modernité » tant technique (transmission électrique, combinaisons ajustables) qu’esthétique (jeux de fonds, mixtures) à l’instrument.
Le « nouvel instrument », après une première tranche de travaux le portant à 74 jeux, ne fut inauguré qu’en novembre 1971.
Malgré le projet initial du facteur Joseph Beuchet, n’ayant pas été mené à son terme (89 jeux), les 5500 tuyaux, autorisent les organistes, à interpréter outre les « classiques » des XVIIe et XVIIe siècles, toute la littérature de l’École d’Orgue française des XIXe et XXe siècles.
Les artisans de l’ombre manifestent leur joie à la tribune des orgues des Invalides, inauguré par le maître Marcel Dupré. De gauche à droite : Roger Elain, harmoniste, Edmond Costa, harmoniste-artisan, fils de Costa, Jean Haussais, organier, René Rouie organier, Henri Herbreteau et Jacques Picaud, harmoniste. Le maître Marcel Dupré, au centre et le maître Bernard Gavoty, sur la droite. Photo prise à l’église des St Louis des Invalides en 1957, à la fin des travaux. (coll. Perso Roger 1957).
L’incendie du 28 janvier 1972
A peine deux mois après la mise en service de l’orgue, un terrible incendie se déclenche dans la nuit du 28 janvier.
Le courage des compagnons de la « Manufacture Beuchet-Debierre », rappelés de nuit, Joseph Beuchet fils à leur tête, l’abbé Félix Moreau, ouvriers braveront les flammes avec les pompiers pour bâcher l’instrument afin de l’abriter de l’eau des pompiers.
L’orgue pourra ainsi continuer à chanter dans un harmonieux dialogue alternant douceur mystique des pleins jeux et puissance du « tutti ».
Des hommes et femmes au service de l’instrument et de la liturgie…
De 1627 à nos jours, 34 organistes se sont succédé à ses claviers pour accompagner la liturgie des offices.
Dans cette succession ‘d’ artistes-serviteurs de la louange‘, citons Denis Joubert ; le chanoine Georges Courtonne, compositeur, qui tint les claviers durant 32 ans ; l’abbé Félix Moreau, son élève, actuel titulaire honoraire, qui lui succéda en 1954, (soixante ans de service à ce jour), professeur et compositeur de pièces liturgiques, notamment pour 2 orgues ; ainsi que les actuels co-titulaires Marie-Thérèse Jehan, 1er Prix du CNSM de Paris, Michel Bourcier, 1er Prix d’Analyse musicale du CNSM de Paris et Mickaël Durand, le benjamin, diplômé de ce même CNSM en 2012.
Si sa disparition nous émeut tant, c’est qu’il s’agit d’une véritable pièce de musée dont l’histoire tout au long de ses 4 siècles d’existence, cet orgue a partagé la vie de la cathédrale et des Nantais.
Nota : Par passion de l’orgue, après avoir parcouru une bonne partie du globe pour restaurer ou construire des orgues, Roger pris sa retraite à plus de 70 ans.
Projet de loi concernant des lois civiles en un seul corps de lois, sous le titre de Code Civil des français
L’autonomie financière des femmes.
Portée par Jean Foyer, garde des Sceaux dans le gouvernement de Georges Pompidou, sous la présidence du général de Gaulle, le 13 juillet 1965, les députés français accordent aux femmes mariées l'autonomie financière que leur avait retirée par le Code Napoléonien.
Jusque-là, en se mariant, les femmes perdaient le droit de signer un chèque, d'ouvrir un compte courant ou parapher l'acte d'achat d'une maison. Toutes ces responsabilités étaient dévolues au mari, chef de famille en titre... Et si les femmes souhaitaient exercer une profession, elles devaient obtenir l’autorisation… du mari (sic)
La nouvelle loi constitue donc un progrès immense par rapport à la grande régression du XIXe siècle.
Un peu d’histoire
Le Siècle des Lumières (XVIIIe siècle - 1755-1789) offre aux femmes de la haute aristocratie et de la grande bourgeoisie l'occasion de briller comme jamais en société, mais il faut attendre la Révolution pour que s'améliore le statut des femmes.
De l'égalité juridique au divorce par consentement mutuel, droit de porter des armes, les femmes deviennent d'authentiques citoyennes... mais ne disposent pas du droit de vote.
En décembre 1789, les députés de l'Assemblée constituante ont catalogué les femmes parmi les citoyens « passifs », comme les hommes qui ne sont pas assujettis à l'impôt, elles sont donc exclues du droit de vote, ce qui en a fait en quelque sorte des « citoyennes sans citoyenneté ».
Certains citoyens reprochent aux députés de ne pas avoir mentionné les femmes dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen d'août 1789.
La dynamique Olympe de Gouges*, dédie à la reine Marie-Antoinette sa Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne, dans laquelle elle écrit : « La femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune » (article 10). Considérée comme l’une des pionnières du féminisme, Olympe de Gouges revendique le droit de vote sans distinction de sexe.
Tout va basculer à partir de l'automne 1793, tant sous les gouvernements révolutionnaires que conservateurs ou bourgeois...
Dès l'automne 1793, les femmes se voient exclues des clubs révolutionnaires ! Avec la mise en place du règne de la Vertu par la Terreur, elles sont renvoyées dans l’espace domestique, seul domaine où on les tolère désormais.
Sous la Révolution, les femmes, Omniprésentes dans les manifestations poussent leurs hommes à agir, les Parisiennes assistent aux séances des assemblées révolutionnaires.
Dans le camp adverse, des femmes s’activent également en soutenant émigrés et prêtres réfractaires, voire en passant à l’action, comme Charlotte Corday, qui assassina Marat (13/7/1793) dans sa baignoire, d’un coup de couteau.
« J’ai vengé bien d'innocentes victimes, j'ai prévenu bien d'autres désastres », …« J’ai tué un homme pour en sauver cent mille » écrit-elle.
Malheureusement ce sont les hommes qui font les lois, les femmes doivent rester sous l’égide du chef de famille.
Malgré les protestations du marquis de Condorcet (dernier « philosophe » du Siècle des Lumières), poussé par son épouse Sophie, il publie en 1790 un traité Sur l'admission des femmes au droit de cité dans lequel il écrit avec une pointe d'ironie :
« Il serait difficile de prouver que les femmes sont incapables d'exercer les droits de cité. Pourquoi des êtres exposés à des grossesses et à des indispositions passagères ne pourraient-ils exercer des droits dont on n'a jamais envisagé priver les gens qui ont la goutte tous les hivers et qui s'enrhument aisément ? »
Une seule loi pour tous.
Déjà présente dans les esprits, l’inégalité homme-femme devient officielle avec l’arrivée de Bonaparte et la rédaction du Code civil (1804).
Dans le même temps, on multiplie les exigences pour rendre pratiquement impossible le divorce. On ferme aux femmes, autant que faire se peut l'accès à l'instruction et aux activités artistiques et littéraires.
Le 21 mars 1804 (30 ventôses de l'an XII), l'Ancien Droit est abrogé et le « Code Civil des Français » est promulgué. Tous les Français vivent désormais sous un même code de droit.
Ainsi prend fin un régime de lois disparates élaborées durant 1300 ans, depuis les lois barbares du temps des Mérovingiens jusqu'aux lois coutumières de l'Ancien Régime, en passant par les lois seigneuriales de la féodalité au début du deuxième millénaire.
Avec le Code Civil, la loi émane désormais du législateur seul, le juge n'ayant rien à faire qu'à l'appliquer. Elle régit tous les rapports sociaux, y compris le droit de la famille, indépendamment de toute considération morale, religieuse ou politique.
Après une lente émancipation amorcée... au Moyen Âge, ce nouveau code consacre une régression du statut de la femme. En effet, sous l'Ancien Régime, en l'absence de législation spécifique, la femme bénéficiait de droits plus ou moins étendus.
Désormais, le retour en faveur du droit romain et sans doute aussi les sentiments « machistes » du Premier Consul l'obligent à se soumettre à son père comme à son mari. La femme est considérée comme une mineure à vie, au même titre que les enfants ou les fous. Elle ne possède rien en propre et n'a pas d'autorité légale sur ses enfants.
Le code civil.
Le 21 mars 1804, tandis que le jeune duc d'Enghien expire dans les fossés de Vincennes, le Premier Consul Bonaparte promulgue le « Code Civil des Français ».
Le mérite de cet immense travail de compilation juridique revient pour l'essentiel à Cambacérès et aux hommes du Directoire qui ont gouverné la France avant le coup d'État de Napoléon Bonaparte.
Le « Code Civil des Français » s'inspire pour une bonne part des recueils de lois commandés 1300 ans plus tôt par l'empereur d'Orient Justinien. Il met fin aux particularismes locaux et à une certaine confusion juridique hérités de la tradition.
Napoléon Bonaparte perçoit la dimension révolutionnaire du texte, propre à bouleverser l'ordre ancien par sa cohérence, sa clarté, sa concision et sa simplicité. Devenu empereur et maître d'une bonne partie de l'Europe, il veille à faire appliquer partout son Code, rebaptisé en 1807 « Code Napoléon ».
L'empereur déchu dictera dans son exil de Sainte-Hélène : « Ma vraie gloire, ce n'est pas d'avoir gagné quarante batailles ; Waterloo effacera le souvenir de tant de victoires. Ce que rien n'effacera, ce qui vivra éternellement, c'est mon Code Civil (...) Mon seul code par sa simplicité a fait plus de bien en France que toutes les lois qui m'ont précédé ».
Conformément à ses prévisions, le Code Civil est devenu le ciment de nombre de législations en Europe et dans le monde. L'essentiel de son contenu est encore en vigueur aujourd'hui en France. La moitié de ses articles sont restés inchangés depuis 1804 !
La partie qui a le plus évolué est celle qui est relative au droit de la famille.
En dépit du combat des premières militantes féministes et de la visibilité de quelques femmes de lettres, la révolution industrielle et l'apogée de l'Europe vont coïncider avec une régression sans pareille du statut social et politique des femmes, du moins dans l'Occident du dernier millénaire. Les premiers signes d'émancipation vont apparaître à la « Belle Époque », au début du XXe siècle, et se concrétiser après la Première Guerre mondiale...
1970. En juin 1970, une nouvelle loi supprimera la notion de chef de famille et consacrera l'égalité des époux en matière d'éducation parentale. En 1975 enfin, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, sera légalisé le divorce par consentement mutuel.
Sources diverses études ; Hérodote.
Photo : Hérodote
(* Marie Gouze, veuve Aubry, dite Olympe de Gouges née le 7 mai 1748 à Montauban, guillotinée le 3 novembre 1793 à Paris a laissé de nombreux écrits en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l'esclavage des Noirs).
Anne Frank à l'école Montessori d'Amsterdam en 1940
Un certain 25 juin 1947
Première édition néerlandaise du journal d’Anne Frank
Après la libération du camp d’Auschwitz par les troupes russes, Otto Frank, retourne aux Pays-Bas et récupère le journal qu’avait écrit sa fille Anne, entre 12 juin 1942 et le 1er août 1944.
Il acceptera par la suite de le faire publier, et la première édition néerlandaise parait le 25 juin 1947.
Anne Frank ?
Anne Frank, deuxième enfant d’une famille juive, naît le 12 juin 1929 dans la ville allemande de Francfort-sur-le-Main. Sa sœur Margot est de trois ans son aînée.
L’Allemagne est en crise : il y a peu de travail, beaucoup de pauvreté. Adolf Hitler nourrissant une haine féroce envers les Juifs les tient pour responsables de tous les problèmes que rencontre le pays. La haine envers les Juifs et le climat économique peu favorable poussent Otto et Edith Frank à déménager à Amsterdam.
Anne s’adapte rapidement à sa vie aux Pays-Bas. Elle apprend la langue, se fait des amies et fréquente une école néerlandaise près de chez elle.
Le 1er septembre 1939, l’Allemagne nazie attaque la Pologne. Peu de temps après, le 10 mai 1940, les nazis envahissent également les Pays-Bas, l’armée néerlandaise se rendra cinq jours plus tard. Anne a alors 10 ans.
Lentement mais de façon efficace, l’envahisseur commence à rendre la vie des Juifs de plus en plus difficile, ils n’ont plus accès aux parcs publics, aux cinémas ni aux commerces.
La répression des nazis oblige les Juifs à porter l’étoile jaune. Anne de plus en plus limitée dans ses mouvements, doit et comme tous les enfants Juifs fréquenter une école leur étant exclusivement réservée.
Son père perd son commerce suite à la loi interdisant aux Juifs d’avoir leur propre entreprise.
Des rumeurs indiquent les Juifs doivent quitter le pays et lorsque le 5 juillet 1942, Margot, sa sœur ainée reçoit une convocation pour aller travailler en Allemagne ses parents se doutant qu’il s’agit d’un prétexte, ils décident de se cacher. Dès le lendemain ils entrent dans la clandestinité espérant ainsi échapper à la persécution.
Avec l’aide de plusieurs de ses anciens collègues, Otto Frank aménage un appartement secret dans l’annexe de son entreprise au 263, Prinsengracht à Amsterdam.
Peu après, quatre autres clandestins se joindront à la famille Frank dans l’Annexe. Il n’y a que peu d’espace dans l’appartement, Anne doit faire profil bas, elle a souvent peur.
Anne écrit son journal
A l’occasion de son treizième anniversaire, (son dernier en liberté), Anne reçoit un journal où elle décrira toute la période passée dans l’Annexe, elle parlera aussi de ses sentiments et de ses pensées.
L’écriture l’aide à passer les journées, elle écrira également quelques nouvelles, entamera un roman et notera des extraits de ses lectures favorites dans son Livre de belles phrases.
Un jour, Anne entend à Radio Orange (la radio clandestine des Pays-Bas) un discours du ministre de l’Éducation du gouvernement néerlandais appelant, à conserver les journaux intimes et autres documents relatant les souffrances du peuple pendant la guerre. Anne décide alors de retravailler ses différents journaux dans le but d’en faire roman titré Het Achterhuis (l’Annexe), mais elle ne pourra mener sa mission à bien.
Le refuge est découvert
Le 4 août 1944, le refuge est découvert. Anne Frank, sa famille et les autres clandestins, ainsi que deux de leurs protecteurs sont arrêtés par la police (aujourd’hui encore, le motif de cette descente de police reste encore inconnu, dénonciation où simple hasard ?).
Malgré l’opération policière, deux autres protecteurs parviennent à sauver les papiers (Le journal d'Anne est récupéré par Miep Gies), avant que l’Annexe ne soit vidée par les nazis.
La déportation à Auschwitz
Par le biais de la maison de détention d’Amsterdam (la Sicherheitsdienst), et le camp de transit de Westerbork, les nazis déportent le groupe vers le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.
Le voyage dure trois jours, Anne est entassée dans un wagon à bestiaux, il y a peu d’eau et de nourriture disponibles pendant le trajet et un simple petit tonneau fait office de toilettes (le train comporte près de mille autres personnes).
Arrivée à Auschwitz les médecins nazis sélectionnent les prisonniers qu’ils jugent capables d’effectuer les durs travaux forcés. Environ 350 membres du transport d’Anne sont directement assassinés (dans les chambres à gaz).
Anne, sa sœur et leur mère seront internées dans un camp de femmes, Otto est emprisonné dans un camp d’hommes.
Début novembre 1944 Anne et sa sœur sont transportées vers le camp de Bergen-Belsen. Leurs parents restent à Auschwitz.
Dans le camp de Bergen-Belsen les conditions sont dramatiques : il n’y a presque pas de nourriture, il y fait froid et tout comme sa sœur, Anne est atteinte du typhus. Au mois de février 1945, Margot puis Anne décèdent des suites de cette maladie.
Le journal d’Anne devient mondialement célèbre
Otto, le père d’Anne, seul survivant de tous les clandestins réfugiés dans l’Annexe, retourne aux Pays-Bas après la libération du camp d’Auschwitz par les troupes russes. Il apprend la mort de sa femme Edith pendant son voyage de retour. Une fois rentré aux Pays-Bas il apprendra également qu’Anne et Margot ne sont plus en vie.
Peu après son retour à Amsterdam, en juin 1945, Miep Gies lui remet le journal d'Anne, qu'elle avait soigneusement conservé.
Otto Frank est impressionné par les manuscrits de sa fille. Il découvre qu’Anne rêvait d’être romancière ou journaliste, de son projet de faire éditer ses écrits sur la vie dans l’Annexe. Convaincu par des amis, Otto décide de publier le journal. Le 25 juin 1947, paraît Le Journal d’Anne Frank avec un tirage de 3000 exemplaires.
Le livre de 368 pages traduit en près de 70 langues, à ce jour, plus de 30 millions d’exemplaires sont vendus.
Le journal d’Anne Frank fera l’objet d’une pièce de théâtre et un film.
En 1960, l’Annexe deviendra : la Maison d’Anne Frank.
Jusqu’à sa mort en 1980, Otto restera très impliqué dans la Fondation Anne Frank et le musée : il espère que grâce au Journal, les lecteurs prendront conscience des dangers de la discrimination, du racisme et de l’antisémitisme.
Dans le monde, des rues et des écoles ainsi que des parcs ont été baptisés Anne Frank.
Le livre ‘ Le journal d’Anne Frank’ est inscrit au registre international de « Mémoire du monde ».
Après le discours du Maréchal Pétain appelant à cesser le combat, le général de Gaulle, à Londres, obtient l’autorisation de Winston Churchill de s’adresser aux Français au micro de la BBC.
Le 18juin 1940, à 18 h 30, de Gaulle enregistre son appel à la résistance en exhortant les Français à le rejoindre pour continuer le combat.
Il sera diffusé à 22 heures. Toutefois, la BBC ne conservera pas l’enregistrement.
Pour la célébration des quatre-vingts ans de ‘l’Appel du 18 juin 1940, acte fondateur de la France libre où le général de Gaulle entre dans l’Histoire et devient pour la postérité « l’Homme du 18 Juin », qui peut le mieux parler de cet événement si non son auteur.
Dans ‘Mémoires de Guerre’, chapitre ‘La France libre’, le général explique :
Poursuivre la guerre ? Oui, certes ! Mais pour quel but et dans quelles limites ? ....
« Pour moi, ce qu’il s’agissait de servir et de sauver, c’était la nation et l’État.
Je pensais, en effet, que c’en serait fini l’honneur de l’honneur, de l’unité, de l’indépendance, s’il devait être entendu que, dans cette guerre mondiale, seule la France aurait capitulé et qu’elle en serait restée là….
« A quoi bon fournir d’auxiliaires les forces d’une autre puissance ? Non ! pour que l’effort en valût la peine, l fallait aboutir à remettre dans la guerre, non point seulement des Français, mais la France.
Ce que je savais des hommes et des choses ne me laissait pas d’illusions sur les obstacles à surmonter. Il y aurait la puissance de l’ennemi, que seule pourrait briser une longue usure et qui trouverait le concours de l’appareil officiel français pour s’opposer au redressement guerrier de la France….
Il y aurait la montagne des objections, imputations, calomnies, opposées aux combattants par les sceptiques et les peureux pour couvrir leur passivité….
« Quant à moi, je prétendais gravir une pareille pente, je n’étais rien, au départ ? A mes côtés, pas l’ombre d’une force, ni d’une organisation. En France, aucun répondant et aucune notoriété. A l’étranger, ni crédit ni justification. Mais ce dénuement même me traçait ma ligne de conduite. C’est en épousant, sans ménager rien, la cause du salut national que je pourrais trouver l’autorité. C’est en agissant comme un champion inflexible de la nation et de l’État qu’il me serait possible de grouper, parmi les Français, les consentements, voire les enthousiasmes et d’obtenir des étranger respect et considération. Les gens qui, tout du long du drame, s’offusquèrent de cette intransigeance ne voulurent pas voir que pour moi, tendu à refouler d’innombrables pressions contraires, le moindre fléchissement eût entrainé l’effondrement. Bref, tout limité et solitaire que je fusse, et justement parce que je l’étais, il me fallait gagner les sommets et n’en descendre jamais plus. La première chose à faire était de hisser les couleurs. La radio s’offrait pour cela. Dès l’après-midi du 17 juin, j’exposai mes intentions à M. Winston Churchill. Naufragé de la désolation sur les rivages de l’Angleterre, qu’aurais-je pu faire sans son concours ? Il me donna tout de suite et mit, pour commencer, la B.B.C. à ma disposition. Nous convînmes que je l’utiliserais lorsque le gouvernement Pétain aurait demandé l’armistice. Or, dans la soirée même, on apprit qu’il l’avait fait. Le lendemain, à 18 heures, je lus au micro le texte que l’on connaît.
Affiche de l'Appel du 18 juin
« A mesure que s’envolaient les mots irrévocables, je sentais en moi-même se terminer une vie, celle que j’avais menée dans le cadre d’une France solide et d’une indivisible armée.
A 49 ans, j’entrais dans l’aventure, comme un homme que le destin jetait hors de toutes séries...
« Pourtant, … j’avais le devoir de vérifier qu’aucune autorité plus qualifiée que la mienne ne voudrait s’offrir à remettre la France et l’empire dans la lutte.
« Tant que l’armistice ne serait pas en vigueur, on pouvait imaginer, quoique contre toute vraisemblance, que le gouvernement de Bordeaux choisirait finalement la guerre. N’y eût-il que la plus faible chance, il fallait la ménager. C’est pour cela que, dès mon arrivée à Londres, le 17 juin après-midi, je télégraphiai à Bordeaux pour m’offrir à poursuivre dans la capitale anglaise les négociations que j’avais commencées la veille au sujet du matériel en provenance des États-Unis, des prisonniers allemands et des transports vers l’Afrique.
« La réponse fut une dépêche me sommant de rentrer sans délai. Le 20 juin, j’écrivis à Weygand, qui avait pris dans la capitulation le titre étonnant de « ministre de la Défense nationale », pour l’adjurer de se mettre à la tête de la résistance et l’assuré, s’il le faisait, de mon obéissance entière. Mais cette lettre devait m’être, quelques semaines plus tard, retournée par son destinataire avec une mention dont le moins qu’on puisse dire qu’elle marquait sa malveillance. Le 30 juin, l’ «ambassade de France » me notifiait l’ordre de me constituer prisonnier à la prison Saint-Michel à Toulouse pour y être jugé par le Conseil de guerre. Celui-ci m’infligeait, d’abord, quatre ans de prison. Puis sur appel a minima exigé par le « ministre », me condamnait à la peine de mort » …
Source : Mémoire de Guerre de Charles de Gaulle, édition Plon (oct 2019) pages 58-60