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28 juin 2019 5 28 /06 /juin /2019 17:22
Mire 819 Lignes

Le journal télévisé, le plus vieux programme encore diffusé à la télévision française fête cette année ses 70 ans.

La grand-messe, comme il était coutume de le désigner, a pourtant débuté dans l'anonymat le plus complet. 

Avant de parler de la naissance du journal télévisé, petit retour en arrière sur les débuts de la télévision.

En 1880, Maurice Leblanc ose les principes de la télévision telle que nous la connassons encore aujourd’hui.

En 1884, Paul Nipkow (ingénieur allemand), avec son disque présente le premier système de balayage rapide.

L’invention du tube cathodique en 1887 par Karl Ferdinand Braun sera déterminante dans le développement des téléviseurs. 

Le 26 janvier 1926, l’écossais John Logie Baird, effectue à Londres la première transmission publique de télévision en direct (télévision à système mécanique sans tube cathodique, baptisé Télévisor).

Mais c’est l’américain d’origine  russe Vladimir Zworykin qui la même année, présente son kinescope où l’écran du tube cathodique devient  le fameux ‘petit écran’ … de télévision.

Dès 1936, La télévision anglaise (BBC) présente un journal télévisé.

Il faut attendre 1940 pour que la NBC (National Broadcasting Company) aux USA diffuse son tout premier bulletin d'information à l'écran.

En France en revanche, l'avenir de la télévision est jugé trop incertain pour se lancer dans l'aventure du journal télévisé. 

En France

14 avril 1931 : René Barthélemy réalise la première transmission d'une image (définition 30 lignes) de Montrouge à Malakoff et l’année suivante un programme expérimental en noir et blanc (définition : 60 lignes) d'une heure par semaine, « Paris Télévision »est mis en place.

Henri de France (futur inventeur du procédé SECAM –télévision couleur) fonde la Compagnie générale de télévision (CGT) fin  1931. (Un de mes meilleurs formateurs professionnels avec Paul Duru).

Le 26 avril 1935, a lieu depuis le studio du 103 rue de Grenelle, la première émission officielle française de télévision : une séquence de 20 minutes durant laquelle la comédienne Béatrice Bretty déclame un texte relatant sa récente tournée en Italie. 

Radio-PTT Vision, 1ère chaîne de télévision régulière française, est née.

La tour Eiffel sert d’antenne émettrice avec une puissance de 10 kW à partir de novembre 1935.

Pendant la guerre la télévision française passe sous le commandement des allemands qui créent la chaîne Fernsehsender Paris (à partir du 7 mai 1943 elle diffuse des émissions pour distraire les soldats du Reich dans les hôpitaux).

Après la Libération, le 23 mars 1945 est créé la Radiodiffusion française (RTF).

P. Dumayet - J. Sallebert - P. Sabbagh - G. De Caunes - P. Tchernia

Des débuts difficiles : En 1949, Vital Gayman, directeur du journal parlé de Paris-Inter à la RTF, décide la création d'un journal télévisé.

Il confie le projet à Pierre Sabbagh, à lui de constituer une équipe. 

A cette époque la radio est toute puissante, peu de journalistes de la radio sont disposés à perdre leur audience  et leur notoriété pour tenter l'aventure télévisuelle. Il en est de même des journalistes de la presse écrite qui méprisent la télévision, vue, après la radio, comme une nouvelle concurrente.

Pierre Sabbagh rencontre donc quelques difficultés pour constituer son équipe mais trois hommes de radio acceptent de relever le défi : 

Jacques Sallebert, reporter à la radio, 

Georges de Caunes, ancien présentateur de Paris-Actualitéssur Paris-Inter et 

Pierre Dumayet, journaliste littéraire intègre à l'équipe Pierre Tchernia, jeune diplômé de l'Institut des Hautes Études Cinématographiques (IDHEC).

Les premiers sujets se font de façon archaïque, il n'y a pas de présentateur, les sujets sont annoncés à l'aide d'un carton filmé en direct.

Le premier journal télévisé : Le premier journal télévisé est diffusé le 29 juin 1949 à 21 heures pendant 15 minutes, pour environ 3000 téléspectateurs (soit moins de 1% des foyers ; 24000 postes sont recensés en 1952, 683200 en 1975) et une redevance sur les récepteurs (postes) de télévision est fixée !!. 

Pour Pierre Sabbagh, il n'y a que deux façons de rendre le journal attractif : une voix et un commentaire capables de capter l'attention du téléspectateur des images spectaculaires.

C'est donc dans une montgolfière, que Pierre Sabbagh et Michel Wakhevitchferont le tout premier reportage du journal télévisé.

Peu après le décollage la nacelle perd de l'altitude, heurte une ligne à haute tension, le ballon s’écrase dans un champ et s'enflamme. L'équipe parvient tout de même à tout mettre dans la boite… L’événement restera dans les annales ! 

Dès novembre 1949, le journal télévisé du soir est rediffusé dans une version raccourcie le lendemain à 12 h 30. Avec la mise en service de l'émetteur 819 lignes de la tour Eiffel le 15 novembre, le journal télévisé passe à quatre éditions par jour. Comme il est impossible d'enregistrer une émission en direct, chaque édition du midi et du soir réalisée pour l'émetteur 441 lignes doit être refaite également en direct pour l'émetteur 819 lignes. 

En 1951, le journal télévisé du soir est déplacé à 20 h 30,  le service des reportages de la télévision est doté d'un car de reportage permettant d'établir les premiers directs en extérieur.

En 1957, l’horaire du journal est fixé à 20h et commence toujours par ‘Mesdames, messieursbonsoir’ phrase qui n’a pratiquement pas changé depuis le début.

La RTF devient l’ORTF en 1964.

 

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18 juin 2019 2 18 /06 /juin /2019 16:56

Au matin du 6 juin 1919, son corps est découvert sans vie, les pots de médicaments vides ne laissent aucun doute. Son biographe, le Dr Jean-Jacques Schneider avance une hypothèse :

Nicole se savait atteinte d’un cancer incurable, après avoir assisté tant et tant de mourants pendant la Grande Guerre, elle aurait préféré, en médecin, abréger ses propres souffrances.

Qui est cette Nicole ?

Nicole Girard-Manginfut la seule femme médecin-major de l’armée française engagée dans la Première Guerre Mondiale. 

Portrait d’une femme exceptionnelle.

Elle nait à Paris le 11 octobre 1878.

En 1896, à 18 ans, elle obtint une licence en sciences naturelles et commence des études de médecine. Admise à l’externat des hôpitaux de Paris en 1899,  elle interrompt ses études pour se marier avec André Girard et travailler avec son mari à l’exploitation du champagne.

En 1903, après son divorce  elle reprend ses études de médecine et présente en 1906 sa thèse sur les poisons cancéreux.

Remarqué sur la prophylaxie antituberculeuse, elle devint une référence dans son domaine, la tuberculose et les maladies pulmonaires.

En 1914 à 36 ans, le Dr Nicole Girard-Mangin, prend la direction du Dispensaire anti-tuberculeux du Professeur Robin à l’hôpital Baujon, tout en enseignant à la Sorbonne.

1914, la Grande Guerre éclate. 

Nicole Girard-Mangin figurant sur des listes comme médecin de l’Assistance publique et comme membre du Comité de Secours aux blessés militaires, les autorités militaires lui envoient un ordre de mobilisation, sans remarquer le prénom « Nicole » derrière le titre de Docteur. 

C’est donc par erreur que Nicole fut mobilisée et envoyé à Bourbonne-les-Bains.

L’accueil et tout son parcours de médecin militaire ne fut pas un long fleuve tranquille aux cotés de ses collègues, la misogynie jouant à fond.

Elle écrit à sa famille : « … Arrivée à Bourbonne-les-Bains, le médecin chef me reçoit avec ahurissement et méfiance : “ Une femme ! On m’envoie une femme et on m’annonce un homme! ” », « … « J’avais demandé le renfort d’un médecin auxiliaire, pas d’une midinette ».

« … Je présente mes diplômes de médecine : « Vous m’en voyez désolée, mais je suis affectée dans votre établissement et je me sens parfaitement apte à remplir les fonctions qui m’incombent. »

« … Partout, j’étais accueillie comme vous savez. Puis, après quelque temps, nous apprenions à nous connaître. On me faisait des excuses, on admettait que j’étais capable de quelque chose ».

L’armée française ne possédant pas d’uniformes pour les femmes médecin militaire, on lui en un créer un sur le modèle britannique. 

Elle écrit : « Il est fort probable que peu d’années, que dis-je, peu de mois après notre victoire, j’aurai un sourire amusé pour mon accoutrement singulier. (…) Ce sera du reste injuste et ridicule.

Je dois à ma casquette d’avoir gardé une coiffure correcte, même en dormant sur des brancards; d’avoir tenu des heures sur un siège étroit sans gêner le conducteur. 

Je dois à mes multiples poches d’avoir toujours possédé les objets de première nécessité, un couteau, un gobelet, un peigne, de la ficelle, un briquet, une lampe électrique, du sucre et du chocolat. (…)

Enfin, je dois à mes caducées et mes brisques le prestige qu’il m’a fallu parfois auprès des ignorants et des sots »

Mobilisée dans la région de Verdun durant l’hiver 1914-1915, le médecin lui interdit l’entrée des salles puis l’affecte dans des baraquements bombardés.

Elle y reste pendant toute « l’épopée de Verdun », soignant les non-transportables et les 168  typhiques. Lors d’une évacuation, au volant d’une ambulance elle est blessée au visage.

Malgré ses nombreux heurts avec l'administration militaire, (lorsqu’elle réalise à qui elle a affaire, l’armée prétend la rémunérer comme une simple infirmière).

Ses compétences, son efficacité, lui valent, en décembre 1916 d’être nommée médecin-capitaine.

Dans un courrier à sa famille elle note :

Mon ordre était rédigé en ces termes : « Le docteur Girard Mangin sera affecté en qualité de médecin traitant et recevra les allocations en argent et en nature d’une infirmière titulaire mobilisée à la région de Verdun ».

A la même date on lui confie la direction de l’hôpital-école Edith Cavell à Paris, (Edith Cavell était une infirmière belge fusillée par les Allemands. (On en reparlera en octobre). 

Après la guerre

À la fin de la guerre elle poursuit son travail au sein de l’hôpital-école Edith Cavell. 

Investie au sein du mouvement féministe L’Union des femmes françaises, elle donne des conférences sur le rôle des femmes pendant la guerre, assiste également aux réunions de la Croix-Rouge consacrées à la lutte contre la tuberculose, et joue un rôle actif dans la création de la Ligue nationale contre le cancer.

En juin 1919, à l’âge de 41 ans, elle est retrouvée morte à son domicile à Paris. 

Nicole Girard-Mangin repose au cimetière du Père-Lachaise, sans avoir reçu la moindre citation ni décoration.

Reconnaissance

Il faudra attendre un siècle pour qu’enfin la reconnaissance arrive.

En mars 2015, la Poste lui consacre un timbre et en septembre 2018  la Ville de Paris une allée : L'allée Nicole Girard-Mangin (située sur le terre-plein central du boulevard de Ménilmontant, en face du passage de la Folie-Regnault et se termine au numéro 67 du boulevard de Ménilmontant).

En 2019, deux écoles de la fonction publique choisissent le nom Nicole Girard-Mangin comme nom de promotion: 

La promotion 2018-2019 des IRA de Metz et la 58e promotion des élèves fonctionnaires directrices et directeurs d'hôpital de l'École des hautes études en santé publique (EHESP) eu égard à son rôle primordial pour la santé et la cause des femmes.

Qu’aurait-il fallu qu’elle fasse de plus pour que son nom soit attribué à une rue ?

 

 

 

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12 avril 2019 5 12 /04 /avril /2019 17:55

Pour la première fois au monde, ce 12 avril 1961, un homme quitte le plancher des vaches pour naviguer dans l’espace.

Le cosmonaute soviétique Youri Gagarine (27 ans) accomplit le tour de la Terre en 108 minutes.

Quatre ans après le lancement d'un premier satellite, les Soviétiques présentent cet exploit comme la preuve de la supériorité de leur système politique.

Es-ce bien un exploit totalement soviétique ?

Petit tour en arrière.

Nous sommes en 1945, c’est la défaite allemande. Les Russes raflent une partie des savants allemands qui travaillaient sur les fusées V2de Hitler et sont entrés bon gré mal gré au service des vainqueurs (Certains savants allemands avaient réussi à se rendre aux alliés, puis rejoindre les Etats-Unis et ont participé au programme des fusées Apollo)

Les plans des missiles allemands sont retraités un ingénieur russe de génie, rescapé du Goulaggrâce à une intervention en 1940 de l’avionneur Andreï Tupolev. 

Cet ingénieur, Sergueï Korolev, va concevoir avec son équipe le lanceur qui va mettre en orbite Spoutnikainsi que les fusées Vostokdes programmes habités.

En pleine guerre froide, le 4 octobre 1957, l'URSS met en orbite le premier satellite artificiel de l'histoire : Spoutnik 1(mot russe signifiant «compagnon de voyage»).

L'engin, d'un diamètre de 60 cm et d'un poids de 83,6 kilos, est mis en orbite par une fusée à une altitude de 900 km. 

Il accomplit une révolution de la Terre en 96 minutes. Son «bip-bip»reste gravé dans la mémoire de tous.

Le 3 novembre suivant, les Soviétiques lance dans l'espace Spoutnik 2avec Laïka,une chienne qui meurt au cours du voyage, mais le fait ne sera révélé que 40 ans plus tard !.

Avec le  lancement de ces 2 satellites les États-Unis prennent conscience qu'ils ne sont plus à l'abri d'une attaque par des missiles nucléaires.

C'est ainsi que Spoutnik  déclenche la course à l'espace.

Donc nous sommes le 12 avril, Youri Gagarine, sur la base spatiale de Baïkonour, dans les steppes du Kazakhstan est installé dans un  module en aluminium : une sphère de 2,3 mètres de diamètre, avec un volume habitable de 1,6 m3 !!

Son module est mis en orbite à 327 km d'altitude par la fusée Vostok 1 (Vostoksignifie Orient en russe), inspiré des principes appliqués par les savants nazis, quinze ans plus tôt, aux premiers missiles balistiques, les V2.

Pendant son vol, Iouri Gagarine (on écrit aussi Youri Gagarine) n'a rien à faire dans son habitacle si non de laisser les techniciens de la base de Baïkonour guider son vaisseau.

Il n'en frôle pas moins la mort à plusieurs reprises (son module dirigé par erreur vers une orbite trop longue, il a été retenu grâce au bon fonctionnement du rétrofreinage de secours).

Pour le retour sur terre, quelque part en Sibérie, Gagarine s'éjecte quelques minutes avant l'atterrissage et c'est en parachute, à 7 000 mètres d'altitude, qu'il termine son périple.

La propagande bien servie par Iouri Gagarine, séduit tout un chacun par son sourire et sa bouille à la « tintin » (il se rapproche du héros de bande dessinée par sa petite taille : 1,59 mètre).

Cet exploit titille les américains, et le président John Kennedy relève le défi et, le 25 mai 1961, dans un discours retentissant, promet qu'un Américainmarcherait sur la lune avant la fin de la décennie. C'est le début de la course à l'espace (course pacifique).

Trois semaines après le vol de Gagarine, le 5 mai 1961, Alan Shepard sera le premier Américain à s'élever dans l'espace. Il ne fera qu'un vol suborbital (il ne tourne pas autour de la Terre comme le Soviétique). 

Le 20 février 1962, John Glenn est mis en orbite pendant cinq heures à bord de Friendship-7.

Les Soviétiques reprennent l'initiative en envoyant Valentina Terechkova, la première femme dans l'espace le 16 juin 1963.

Le 18 mars 1965, Alexei Leonov effectue la première sortie dans l'espace à bord de la capsule Voshkhod-2.

Les Américains gagnent enfin la course avec le programme Apollo qui permettra de se poser un homme sur la lune, le 21 juillet 1969. (Nous en reparlerons le 21 juillet….)

Youri Gagarine ne pourra pas assister ‘au petit pas pour l’ homme, mais un bon de géant pour l’humanité’de Neil Armstrong, il trouve la mort dans un accident d'avion, au cours d'une mission d'entraînement, le 27 mars 1968, à 34 ans.

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26 mars 2019 2 26 /03 /mars /2019 07:01

Signature du traité de Rome

 

En 1949 dix pays européens créent le Conseil de l’Europe avec de grandes d’ambitions mais des pouvoirs dérisoires et l'Allemagne n'en faisait pas partie.

Le 25 mars 1957, à Rome, les représentants de six pays jettent les bases de l'Union européenne actuelle. Ce succès résulte de la volonté de paix affichée par les dirigeants de l'après-guerre., mais la  ratification du traité ne va pas sans difficultés. 

 

En France le député socialiste Pierre Mendès France  craint que l'industrie nationale ne supporte pas l'ouverture des frontières et la concurrence allemande et contre la signature de ce traité. 

Plus visionnaire, le général Charles de Gaulle, sollicité par ses proches d'y mettre son veto, refuse. Il écrit en marge du dossier : « Nous sommes forts mais ils ne le savent pas » (sous-entendu : n'ayons pas peur de nous ouvrir à l'Europe).

 

L'Allemagne, la France, l'Italie, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg signent donc le traité Euratom et le traité sur la création d'une Communauté Économique Européenne (CEE). 

Le seul chef de gouvernement à faire le déplacement à Rome est le chancelier Konrad Adenauer,marquant ainsi l'importance qu'il attache à l'événement.

Moment important pour les ministres européens… la signature de ce traité mais…. à l'instant solennel de la signature, les ministres européens ne se doutaient pas que ce traité se résumait pour l'essentiel à une liasse de feuilles blanches.

 

En effet, la veille, les rédacteurs, épuisés, avaient laissé les feuillets épars sur le sol de leur bureau, se disant qu’ils les assembleront le lendemain matin.  

Mais les femmes de ménage découvrent le désordre, zélées, elles jettent les feuilles volantes à la poubelle.

Le matin les fonctionnaires découvrent du désastre, ils courent à la décharge mais ne retrouvent rien. Comme il est trop tard pour tout réécrire et qu'un report de la signature déshonorerait l'hôte italien, on décide de ne réécrire que les premières et les dernières feuilles du traité, celles qui doivent être paraphées ou signées, en intercalant entre elles une liasse de feuilles blanches.

 

Pendant toute la cérémonie, les officiels n'auront de cesse d'empêcher journalistes et ministres de feuilleter l'épais registre au risque de découvrir la supercherie.

Cette anecdote est confirmée par les sources officielles européennes et a été rapportée dans un documentaire de la chaîne Arte : Dans les coulisses du traité de Rome.

 

Le traité de Rome sur la CEE entre en vigueur le 1er janvier 1958. Il instaure un Parlement dont le siège est d'abord à Bruxelles et une Cour de Justice à Luxembourg.

Le pouvoir exécutif est confié au Conseil des ministres des pays membres, mais la mise au point des décisions est déléguée à une Commission Européenne permanente, (à Bruxelles), et dont l'influence ne va cesser de croître jusqu'à nos jours...

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14 mars 2019 4 14 /03 /mars /2019 08:16

 

2 Septembre 1969, nous sommes en pleine guerre froide entre les USA et l’URSS.

Le Pentagone, finance un projet  destiné à mettre en relation des ordinateurs via le réseau téléphonique, sous le nom d'ARPAnet (Advanced research Projects Agency network), c’est les prémices du réseau Internet.

Un premier ‘nœud’ est installé ce 2 septembre à l'UCLA (University of California Los Angeles), à Stanford (Californie) sur un mini-ordinateur Honeywell Model 516, ( mini, mais de la taille d'un réfrigérateur tout de même !!), connecté à un unique terminal. 

Un mois plus tard, un deuxième ‘nœud’ est installé au Stanford Research Institute (SRI) et connecté au premier par une ligne spécialisée de 50 Ko/s. 

Plusieurs transferts de données sont réalisés entre l'université de Los Angeles et le SRI durant le mois d'octobre 1969.  

La première trace documentée de cette connexion est datée du 29 octobre 1969. 

On est encore loin de l'internet actuel…. Il faudra encore attendre une dizaine d'années 

En 1980, Tim Berners-Lee, informaticien britannique de 22 ans tout juste sorti d'Oxford est pour six mois  en stage, au CERN (Centre Européen pour la Recherche Nucléaire) à Genève.

Pour faciliter la lecture de la base de données du centre, il conçoit une connexion directe entre mot-clé et le dossier référent. 

Ainsi naît le lien hypertexte...

Après un détour dans une entreprise britannique, neuf ans plus tard, il revient au CERN.

Il s'aperçoit que les chercheurs qui travaillent avec le centre genevois  sont confrontés à maintes difficultés lorsqu’ils doivent échanger des dossiers et des notes.

Il reprend son idée de lien hypertexte pour l'appliquer à la mise en relation non plus seulement des dossiers du CERN mais de toutes les bases de données scientifiques du monde.

Le 13 mars 1989, il soumet son projet à son supérieur, lequel le juge "vague but exciting"

Grâce à l'appui efficace de son collègue Robert Cailliau (Belge) , Tim Berners-Lee, a finalement l'adhésion du CERN. et…

Le 12 novembre 1990, les deux amis déposent le nom de la nouvelle interface : World Wide Web (« Toile d'Araignée Mondiale »). 

C'est le début d'une révolution planétaire.

Source : Hérodote 

 

Quelques dates sur l’évolution d’internet

 

1958 : Les laboratoires Bell créent le 1erModem (transmission de données binaires sur une simple ligne téléphonique).

1962 : Début de la recherche par le Département de la Défense américaine (DARPA).

1967 : Première conférence sur ARPANET.

1969 : Création du Network Working Group et connexion des premiers ordinateurs entre quatre universités américaines.

1971 : 23 ordinateurs sont reliés sur ARPARNET. Envoi du premier courriel par Ray Tomlinson.

1972 : Naissance de l’organisme chargé de la gestion d’Internet (International Network Working Group).

1973 : Définition du protocole TCP (Transmission Control Protocol)/IP (Internet Protocol)

1983 : Adoption du protocole TCP/IP et du mot ‘Internet’.

1984 : 1.000 ordinateurs connectés -10.000 en 1987 – 100.000 en 1984 et 1 million en 1992 !!

1990 : Disparition d’ARPARNET.

1993 : Apparition du navigateur web NCA Mosaic.

2000 : Explosion de la bulle Internet, 368 400 00 d’ordinateurs connectés.

2014 : Le milliard de site web est franchi.

 

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9 mars 2019 6 09 /03 /mars /2019 10:55

 

Meaux le 9 mars 1789

 

Comme en mars 2019, en 1789 eut lieu des réunions afin de rédiger des cahiers de doléances…

En 1789, Louis XVI décide de convoquer les Etats-Généraux du royaume afin de trouver un remède aux problèmes financiers de l’Etat et d’engager des réformes qui paraissent indispensables.

Dans tous les baillages du pays, dans les villes comme dans les villages, les trois ordres : noblesse, clergé et tiers-état se réunissent et rédigent des cahiers de doléances en vu de l’assemblée des Etats Généraux.

A Meaux, les procès verbaux de la réunion de l’ordre de la noblesse qui se tient à l’évêché le 9 mars, ont été conservés.

Après de nombreuses journées de débats, un texte est adopté le 18 mars par l’ordre de la noblesse. Il reçoit l’approbation totale du clergé, mais fait l’objet de deux réserves exprimées par le tiers-état.

Le 21 mars enfin, les trois ordres font connaître leurs députés respectifs qui devront siéger aux Etats-Généraux du mois de juin.

Les députés du tiers-état sont Messieurs Houdet, maire de Meaux, Désécoutes et Ménager. 

La noblesse est représentée par d’Aguessau et le comte de Clermont.

Enfin, le curé d’Isle-lès-Villenoy, Barbou, et l’abbé Ruellème, de l’abbaye de Saint-Faron, représente le clergé.

 

L’histoire est un éternel recommencement !!

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1 mars 2019 5 01 /03 /mars /2019 18:11

Concorde à Roissy

Concorde prend son envol

Ce dimanche 2 mars 1969 au matin, l'aéroport de Toulouse-Blagnac baigne dans la brume.

En début d'après-midi le ciel se dégage, signal de feu vert pour le premier essai en vol de l'appareil franco-britannique : Concorde "prototype 001".

Aux commandes, le pilote d’essai André Turcat, le co-pilote Jacques Guignard, Michel Rétif le mécanicien navigant et l'ingénieur Henri Perrier, sont concentrés sur les instruments et le vol.

Ce premier vol qui a duré 27 minutes ne vise pas à établir un record de vitesse mais à "montrer que l'avion vole" et à "revenir au sol", explique André Turcat. : Une simple boucle au-dessus de la Garonne à allure réduite et train d'atterrissage sorti.

Blouson de cuir noir, cravate et chemise blanche sur combinaison de vol gris-bleue, André Turcat livre ses premières impressions, une demi-heure après l'atterrissage. "Nous voyons que la machine est fameuse".

Il faudra encore près de sept ans et 5.500 heures de vol d'essai pour que Concorde soit autorisé à entamer sa vie commerciale, sous les couleurs d'Air France et British Airways.

Dans son livre "Concorde", André Turcat écrira au sujet de ce vol d’essai : À bord, trois des quatre systèmes d'air conditionné sont en panne. La chaleur des calculateurs embarqués fait rapidement grimper la température. "Sous nos casques, nous suons bientôt à grosses gouttes".

Mach 1 sera passé en octobre 1969 et Mach 2, un an plus tard.

 

Naissance de Concorde

L’aventure du transport aéronautique supersonique commence à la fin des années 50, les britanniques sur le De Havilland Comet et les français sur le projet Super Caravelle.

Le 29 novembre 1962 les deux programmes fusionnent et en décembre 1967, Concorde sort du hangar de Toulouse.

Pendant ces 5 années l’avion subira toutes sortes de tests au sol et en vol.

IL reçoit son certificat de navigabilité, le 10 octobre 1975.

Toulouse pour la France et Filton pour l'Angleterre seront les deux centres de production des appareils. 

Paris-Dakar est la première sortie hors de France de Concorde (un vol de 2H30).

 

Son nom

Bien que Concord (sans ‘E’) à l’anglaise et Concorde (avec un ‘E’) à la Française désigne à l’identique ‘entente’ dans les deux langues, le nom a été longuement discuté.

Le britannique Tony Benn, secrétaire d’Etat aux technologies tranche en 1967 : le ‘E’ final sera ajouté à ‘Concord’ pour signifier ‘Excellence’, ‘England’, Europe’ ‘Entende cordiale’ !

 

Premier vol commercial

21 janvier 1976 : c’est le premier vol commercial de Concorde /Air France. 

Cent passagers  embarquent, à l’aéroport Roissy – Charles-de-Gaulle, pour Rio de Janeiro(Brésil) via Dakar (Sénégal), pour un vol de 9 740km  qui va durer 7h26min. Le prix du voyage aller et retour est (à l’époque) de 6 425 francs.

Voler à plus de deux fois la vitesse du son pendant plus de 3 heures aucun avion, civil ou militaire, autre que Concorde, n'est capable de réaliser cet exploit. 

Pour mémoire, Lindbergh en 1927, avec son Spirit Of Saint Louis, a traversé l'Atlantique Nord dans le sens New York - Paris en 33 heures et 30 minutes, Concorde le jour de Noël 1989 a parcouru la même distance en 2 heures 59 minutes 40 secondes !! 

On prend l'avion mais on vole sur Concorde, c'est bien là toute la différence de ce bel ‘oiseau blanc’.

A la même seconde, un Concorde de la British Airways s’envolede Londres-Heathrow, pour Bahreïn (un vol de 4h10 et un trajet de 5 655 km).

 

Echec commercial

 Au moment du premier vol Paris-Dakar, 74 commandes ou options on été prises par 16 compagnies aériennes dont 8 Nord Américaines, mais la crise du pétrole en 1973 et les pressions écologistes entraînent en quelques mois l'annulation générale des commandes. Il est donc décidé de construire que 20 appareils (Air France  et British Airways seules exploiteront Concorde).

Initialement prévue pour 1976, l’ouverture de la ligne Paris-New York, n’aura lieu, suite à l’interdiction de survol des Etats-Unispar les avions supersoniques civils, l’opposition des riverains et des associations écologiques, qu’en 1977 et il faudra un procès donnant gain de cause à Concorde, pour que celui-ci puisse se poser sur l’aéroport John-F.-Kennedy, ce 22 novembre 1977… En à peine plus de 3h30, le vieux continent et les Etats-Unis sont reliés. 

André Turcat fait partie du voyage ainsi que Maurice Bellontequi avec son compagnon, Dieudonné Costes, effectua cette même traversée, 47 ans plus tôt en… 37 heures !!

 

Faisons ce  vol Paris-New-York

Avec son aile Delta (en forme de triangle isocèle), son nez basculant permettant d’adapter la visibilité et la pénétration dans l’air suivant les différentes phases du vol, on admire sa ligne.

Commençons par faire le plein : 92 à 95 tonnes de carburant pour en consommer 80 tonnes environ. Au roulage on consomme 1 tonne de kérosène.
Avec près de 70 tonnes de poussée au décollage, soit 160 000 CV et malgré ses 185 tonnes l’avion atteint près de 400 km/h en 30 secondes (et pourrait battre pendant le roulage n'importe quelle Formule 1).

Le décollage s'effectue avec la post combustion sur les quatre moteurs Rolls-Royce/Snecma Olympus 593 développant 17 260 Kg de poussée.

De suite après le décollage, la Post Combustion est coupée pour prendre une vitesse antibruit de 280 nœuds (environ 500 km/h). Le commandant de bord augmente progressivement sa vitesse en prenant de l'altitude pour passer le mur du son (Mach 1) au dessus de la Manche (vers Brest). 

Il lui faut alors 1/2 heure pour passer de Mach 1 à Mach 2.

A Mach 2 et à 18 000 mètres d’altitude on va parcourir 100 km toutes les 3 minutes soit 555 mètres par seconde et consommer 1 tonne de kérosène.


A cette vitesse, malgré le froid qui règne à l'extérieur, environ -57°C, le fuselage de l'avion va atteindre une température de +127°C, ce qui va provoquer un allongement de Concorde d'environ 23 cm.
 

On est parti depuis 3H 30, on arrive à New-York… en mettant les reverses, car c’est le seul avion civil qui ne dispose pas d'aérofreins.

La masse à l'atterrissage des 110 tonnes environ, touche la piste à près de 300 km/h pour s’arrêter sur 2400 mètres.

Après un vol comme celui-ci, il n’y a pas à regretter le prix Aller/retour du billet (Dans les années 1990 environ 30 000 Francs (4500 €) et en 2001 pour le même trajet (8000 à 9300 €). 

Avec le ‘grand oiseau blanc’, les mots ont changé : On prend l’avion mais on vole sur Concorde, c’est toute la différence.

 

L’accident de Gonesse

Il est presque 17h00 ce 25 juillet 2000 lorsque le vol 4590 d’Air France, décolle de la piste 26 de Roissy Charles de Gaulle à destination de New York. 

Une lamelle en titane de 43 centimètres sur la piste de décollage sera à l’origine de l’accident. 

Cette bande d’usure en titane provenant d’un DC 10 de la Continental Airlines, parti queque minutes plus tôt.

Elle fait éclater un pneu dont les débris viennent percuter les réservoirs et provoquent une réaction en chaîne, aboutissant au drame.

Un feu important se déclare sous la voilure gauche, des problèmes moteurs apparaissent peu après sur le moteur 2 et momentanément sur le moteur 1. L'avion ne peut ni prendre d'altitude ni accélérer. L'équipage constate que le train ne rentre pas. À la vitesse de 200 nœuds et à l'altitude radio sonde de 200 pieds, Concorde vole pendant environ une minute. Le moteur 1 s'arrête. L'avion s'écrase sur un hôtel au lieu-dit La Patte d'Oie de Gonesse (95).

Le bilan est lourd : 113 victimes (membres d’équipage, passagers et clients de l’hôtel).

Les vols commerciaux de Concorde, Air France et British Airways sont suspendus. Ils ne reprendront qu’un an plus tard, le 7 novembre 2001.

 

Fin de concorde

L’accident de Gonesse, plusieurs incidents techniques ayant émaillés certains vols suivant et la non rentabilité de ses rotations ont raison du supersonique. 

La retraite est annoncée, par la compagnie, le 10 avril 2003.

 

Premier vol commercial d’un Concorde Air France

Le 31 mai 2003, le vol AF001 reliant New York à Parisse pose une ultime fois sur le tarmac de Roissy.

Une foule immense est venue lui rendre hommage autour des pistes de l’aéroport. 

Le dernier vol du Concorde de la British Airways eu lieu le 24 octobre de la même année.

La fin de vie de cet avion mythique s’effectue dans plusieurs musées de villes d’Europe ou des Etats-Unis.

Le 27 juin 2003, Concorde se pose une dernière fois à Toulouse pour être exposé au musée aéronautique Aéroscopia.

L’homme qui a ouvert l’ère Concorde, André Turcat , fait parti de ce dernier voyage en disant: "Concorde, c’est trente ans de rêve qu’on a communiqué à tout le pays".

André Turcat est mort le 4 janvier 2016 à 94 ans.

Caractéristiques techniques

Longueur : 62,10 m        Envergure : 25,56 m 

Hauteur : 11,40 m           Largeur fuselage : 2,87 m

Longueur entre trains : 18,19 m 

Largeur entre trains : 7,72 m 

Passagers : 100

Personnel navigant technique : 2 pilotes + 1 ingénieur mécanicien 

Personnel navigant commercial : 6

Masse à vide : 77.500 kg 

Masse maximum hors carburant : 92.080 kg    Charge nominale : 11.340 kg 

Charge maximale : 12.700 kg     Capacité maximum de kérosène : 119.280 litres (95 tonnes)

Motorisation : 4 turboréacteurs Rolls-Royce Snecma Olympus 593-610

Poussée : 4 * 17.260 kgp soit 69.040 Kgp au total

Rayon d'action maximal avec phase supersonique : 6.580 km 

Rayon d'action maximal sans phase supersonique à Mach 0,95 et 9.100 m : 5.110 km

Altitude de croisière : entre 16.000 et 18.000 m

Vitesse de croisière : mach 2,02, soit environ 2.179 km/h à 18.000 m

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17 février 2019 7 17 /02 /février /2019 17:58

Trois couleurs pour la France

 

Les rois de France, jusqu'à la Révolution, changent d'emblème à leur guise et nul ne se soucie de vénérer leurs couleurs. 

C’est sous Henri IV (1589-1610), que les couleurs bleu, blanc et rouge commencent à émerger.

 

Le 17 juillet 1789, peu après la prise de la Bastille, Louis XVI est accueilli à l'Hôtel de Ville par une foule arborant sur la tête une cocarde aux couleurs de Paris : le bleu et le rouge.

 

L’origine du drapeau tricolore reste encore largement méconnue, cela laisse la place à de multiples récits et anecdotes (pas toujours vérifiés) mais rendent la naissance du drapeau national plus pittoresque voire poétique.

 

Ainsi, La Fayette, raconte dans ses Mémoires qu’ il obligea Louis XVI à porter la cocarde tricolore, signe de « l'alliance auguste et éternelle entre le monarque et le peuple», pour se rendre à l’hôtel de ville de Paris le 17 juillet 1789 (3 jours après la prise de la Bastille).

Le blanc représentant la monarchie, le bleu et le rouge, la ville de Paris.

Devenu chef de la Garde nationale le 31 juillet 1789, il aurait officialisé la cocarde tricolore en la remettant solennellement à la municipalité de Paris avec ces paroles : « Je vous apporte une cocarde qui fera le tour du monde ».

Cette démarche est également revendiquée par  Jean Bailly, maire de Paris.  

Pour d'autres témoins, c'est le roi en personne et de sa propre initiative, qui a associé les rubans bleu et rouge de la Garde nationale à sa cocarde blanche. 

Ceci dit, il n'est pas certain non plus que le roi se soit présenté devant les Parisiens avec la cocarde blanche qui le définit comme chef des armées !

Toujours est-il que l’année suivante, lors de la Fête de la Fédération au Champ de Mars, la cérémonie est entièrement pavoisée de bleu, blanc et rouge.

 

Jacques François de Menou (député de la noblesse de Touraine aux Etats Généraux en 1789), lors de la séance du 24 octobre 1790 à  l'Assemblée nationale fait adopter le remplacement du pavillon blanc des vaisseaux de guerre et navires de commerce français par un pavillon à trois bandes verticales : rouge près de la hampe, blanc au centre (cette bande sera plus large que les autres) et bleu enfin.

 

C’est le 15 février 1794 (27 pluviôse an II), sur l'initiative du pasteur André Jeanbon, (dit Jeanbon Saint-André), député de Montauban, que la Convention Nationale décrète qu'à compter du 1er prairial An II(20 mai 1794), le pavillon sera formé des trois couleurs nationales disposées en trois bandes égales posées verticalement »pour mettre fin à la fantaisie des couleurs dans la Marine française, sujette à confusion dans les combats.

Ces règles destinées aux pavillons des navires s'appliquent dans la foulée à l'ensemble des drapeaux de la Nation.

La légende voudrait que ce soit le peintre Louis David qui ait choisi l'ordre des couleurs… pour des raisons d'esthétisme que le bleu soit fixé à la hampe.

Peu importe, le drapeau tricolore prend sa forme définitive.

 

À plusieurs reprises, le drapeau tricolore fut menacé.

Il disparaît avec le retour de la monarchie de 1814 à 1830, puis lors des « Trois glorieuses », les 27, 28 et 29 juillet 1830 les républicains arborent sur les barricades, , le drapeau tricolore comme signe d'insurrection et de ralliement contre Charles X. 

Louis-Philippe réaffirme que le drapeau de la France est le drapeau bleu, blanc, rouge et proclame : « La nation reprend ses couleurs ».

 

Lors de la proclamation de la République, le 25 février 1848, les insurgés veulent un drapeau totalement rouge. Lamartine, homme politique harangua la foule et en poète trouve les mots pour sauver le drapeau national : « ... le drapeau tricolore a fait le tour du monde, avec le nom, la gloire et la liberté de la patrie. [...] Si vous m'enlevez le drapeau tricolore, sachez-le bien, vous enlevez la moitié de la force extérieure de la France, car l'Europe ne connaît que le drapeau de ses défaites et de nos victoires dans le drapeau de la République et de l'Empire. En voyant le drapeau rouge, elle ne croira voir que le drapeau d'un parti ; c'est le drapeau de la France, c'est le drapeau de nos armées victorieuses, c'est le drapeau de nos triomphes qu'il faut relever devant l'Europe. La France et le drapeau tricolore, c'est une même pensée, un même prestige, une même terreur au besoin pour nos ennemis (Alphonse de Lamartine).

Le drapeau tricolore est aujourd'hui le seul emblème national de la France, défini par l'article 2 de la constitution de la Cinquième République.

 

Le pavillon particulier de la Présidence de la République.

Il apparaît pour la première fois avec le décret du 20 mai 1885 qui précise : « Le bâtiment monté par le président de la République arbore au grand mât le pavillon carré aux couleurs nationales, au centre duquel ses lettres initiales sont brodées en or. Toute autre marque distinctive est alors rentrée. L’embarcation montée par le Président de la République porte le même pavillon à l’avant et le pavillon national à la poupe».

 

La plupart des présidents de la République ont orné le  blanc du drapeau national de leurs initiales.

Chef de l'État français pendant la Seconde Guerre mondiale, le maréchal Pétain,  fait frapper le blanc de son pavillon personnel de son bâton de maréchal orné d’une francisque

 

Le général de Gaulle choisit de reprendre sur sa marque personnelle ‘la croix de Lorraine’, symbole de la France libre. 

 

 

 

Valéry Giscard d'Estaing choisit, un faisceau de licteur 

 

 

 

 

François Mitterrand un arbre, mi-chêne mi-olivier. 

 

 

 

Jacques Chirac, a utilisé un drapeau tricolore sans autre signe distinctif,  ainsi que les Présidents suivants.

 

 

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22 juillet 2018 7 22 /07 /juillet /2018 17:36
Quentin Roosevelt

Quentin Roosevelt

A 12 ans en vacances en France Quentin Roosevelt, sixième enfant de l’ex-Président des Etats-Unis passe ses vacances en France. À Reims, il assiste à un meeting aérien, passionné par les avions, il décide que plus tard il sera pilote.

Avril 1917, étudiant à Harvard et  lorsque les États-Unis entrent en guerre il écrit à ses parents son intention de s’engager dans l’armée pour de devenir pilote. Son père (il n’n’est plus Président depuis huit ans), approuve son choix.

Quentin entre à l’école d’aviation de Mineola, (État de New York) et poursuit à l’été 1917 sa formation en France (Romorantin (Loir-et-Cher), puis à Cazaux, près de Bordeaux). Après sa formation il est affecté à la 95e escadrille de la chasse américaine.

Le 14 juillet dans le secteur de Château-Thierry (Aisne) l’aviation allemande à ordre d’empêcher tout vol de reconnaissance pour ne pas laisser deviner les préparatifs d’une nouvelle offensive prévue le 15 (offensive baptisée « Friedensturm »).

 

Le matin du 14 juillet, un avion d’observation décolle de l’aérodrome d Saints, afin de prendre des photos derrière les lignes ennemies. Il escorté d’une formation de cinq Nieuport 28, dont celui du fils de Roosevelt.

Sept Fokkers allemands surgissent dans le ciel, et le combat commence. La météo est mauvaise, la visibilité pas bonne, alors le chef d’escadrille (lieutenant Edward Buford), décide de rompre le combat. Au retour sur la base il n’y a plus que 4 appareils, celui de Quentin Roosevelt est absent.

Deux jours plus tard une radio américaine intercepte un communiqué allemand et apprend la mort du fils de l’ancien président dans un duel aérien. 

 

Le journal Kölnische Zeitung donnera des précisions : « L’aviateur de l’escadron américain, Quentin Roosevelt, a trouvé la mort dans un duel aérien avec un pilote de chasse allemand, (sergent Greper). 

L’aviateur américain fut tué près du village de Chamery dans l’Aisne de deux balles dans la tête. Ses affaires personnelles ont été ramassées afin d’être envoyées à sa famille et enterré par les aviateurs allemands avec les honneurs militaires. »

 

Ce n’est que quelques jours plus tard, lors de la reprise du village par les alliés que les villageois  découvrent la tombe du pilote (une simple croix de bois ainsi que l’hélice brisée et les deux roues voilées de l’avion).

Le Président Theodore Roosevelt exprime le vœu que son fils reste enterré sur place : « Là où l’arbre tombe, il doit rester », dit-il. 

Six mois plus tard, le 6 janvier 1919, le 26e président des États-Unis expire, à l’âge de 60 ans.

 

En remerciement,  pour la population de Chamery qui entretiennent et fleurissent la tombe Madame Roosevelt financera la transformation de l’abreuvoir municipal en une fontaine publique en pierre sur laquelle est gravée une citation de son mari : « Only those are fit to live who are not afraid to die » (Seuls sont aptes à vivre, ceux qui n’ont pas peur de mourir).

Le 22 septembre 1955, les restes de Quentin Roosevelt ont été transférés au cimetière de Colleville-Saint-Laurent-sur-Mer (Calvados) où Il repose au côté de son frère Theodore Jr, dit Ted (il avait débarqué, le 6 juin, à Utah Beach avant de succomber à une crise cardiaque, le 12 juillet 1944 lors de la bataille de Normandie).

 

Une stèle indique l’emplacement où l’avion de Quentin Roosevelt s’est écrasé, se trouve à l’écart de la départementale 14 sur la commune de Chamery.

 

Pour la petite histoire :

La famille du Président Roosevelt prit une part importante lors des deux conflits mondiaux :

  • Theodore Jr, dit Ted  (1887-1944) ainé de la famille il avait été gazé dans le secteur de Soissons, le 19 juillet 1918,  blessé à la bataille de Château-Thierry (1918). Il reçoit la Distinguished Service Cross (États-Unis), la Silver Star et est introduit chevalier de la Légion d'honneur le 16 mars 1919 juste avant son retour aux États-Unis.
  • Kermit (1889-1943), engagé dans l’armée britannique en Mésopotamie, il rejoint la 1re division d’infanterie US (la fameuse Big Red One) et combat dans l’Argonne.
  • Ethel (1891-1977) servie comme infirmière en France, son mari Dick Derby (1881-1963) officiait comme chirurgien.
  • Archibald (1894-1979), capitaine il est grièvement blessé en France en 1918.

 

Le 4 août 1918, le Chicago Sunday Tribune publie une pleine page comparant la famille Roosevelt à celle du Kaiser Guillaume. La première s’illustre en première ligne tandis que les six fils de l’empereur se tiennent loin du front. La légende est éloquente : « La différence entre démocratie et autocratie. »

 

Chicago Sunday Tribune

Chicago Sunday Tribune

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15 juillet 2018 7 15 /07 /juillet /2018 15:30
Général Gouraud

Général Gouraud

Un certain 14 juillet… 

 

Il y a juste 100 ans, l’action d’un corps franc va avoir une influence décisive sur le cours de la guerre.

Fait peu connu, en tout cas dont on n’a guère parlé : un ‘coup de main historique’ exécuté par la 132eD.I. le 14 juillet 1918.

Dans une note en date du 18 janvier 1918, le GQG insiste sur l’intérêt à multiplier les interrogatoires de prisonniers : « les prisonniers constituent la meilleure source de renseignement. Il appartient à tous les échelons de commandement de stimuler, d’une façon particulière, l’initiative des chefs de corps ou de bataillon, pour qu’ils organisent des coups de main aussi nombreux que possible. » A quelques semaines des grandes offensives allemandes, l’action des corps francs est alors intégrée dans la manœuvre générale. 

L’offensive allemande contre la IVe armée, qui défend Reims, est certaine mais il est essentiel d’en connaître la date et l’heure.

Le 14 juillet 1918, Le général Huguenot, commandant la 132eDivision d’Infanterie, fait exécuter par sa division ‘un coup de main’ dans les lignes ennemies afin d’obtenir des renseignements précis sur l’attaque allemande attendue depuis plusieurs semaines.

Un  coup de main fabuleux :

L’opération est fixée relativement tôt (19h55) pour permettre l’exploitation rapide des renseignements recueillis.

La zone d’action choisie (un carré de 500 m sur 500 coupé de quatre tranchées allemandes ).

Le détachement d’assaut (commandé par le lieutenant Balestie) représente 174 fantassins, renforcé de 16 sapeurs pour les destructions, de trois équipes de lance-flammes et 8 brancardiers est fourni par le 366e RI à partir des groupes de grenadiers d’élite. L’appui d’artillerie comprend quatre batteries de 75 et le groupe de 155 mm de la division.

Les hommes sont en tenue légère sans aucune identification de noms, grades ou unités. L’armement est laissé à leur initiative, les ordres sont seulement de prendre dix grenades par homme et une grenade incendiaire par gradé.

L’opération de brèche dans les barbelés s’effectue par les sapeurs sous la protection de l’artillerie à l’aide de pétards et de cisailles.

La brèche effectuée, le détachement d’assaut se fractionne en cinq colonnes (chaque colonne a un itinéraire de tranchée à explorer),  alors qu’un sixième élément garde le point d’entrée. 

L’une de ces colonnes, celle des grenadiers (terme pour qualifier les soldats d’élite) du 4e bataillon est commandée par le sergent Darnand, futur chef de la Milice parvient à la tranchée Cubitus, (objectif extrême du coup de main), attaque l’abri et ramène 18 prisonniers sur un total de 27 et du matériel, notamment une carte du déploiement complet des mortiers de tranchées ( minenwerfers).

L’interrogatoire des prisonniers permit de savoir que l’attaque allemande était prévue pour la nuit du 14 au 15 juillet.  La préparation d'artillerie prévue pour durer de 3 à 4 heures devait commencer à 1 heure du matin.

Tous ces renseignements, transmis par  téléphone par le  général Hugenot en personne à 21h au général Gouraud, commandant la IVe armée, d’envoyer en toute connaissance de cause ses ordres définitifs : déclencher un puissant tir qui va frapper les Allemands sur leur ligne de départ.

En même temps, la première ligne française est évacuée et l’assaut ennemi va tomber dans le vide.

La dernière offensive allemande de la Première Guerre mondiale échoue ainsi grâce à un coup de main qualifié « d’historique » par le général Gouraud.

L’opération coûtera côté français 2 tués et quelques blessés,

Chaque homme ayant participé au coup de main reçoit 10 000 francs.

Ce même jour (14 juillet 1918), à quelques kilomètres, l’aviateur Quentin Roosevelt, fils du président américain, sera abattu. Nous en reparlerons prochainement.

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