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2 septembre 2021 4 02 /09 /septembre /2021 10:00
Photo officielle du Président Valérie Giscard d'Estaing

(Suite article du 13 mai 2021 sur la Vème République)

Troisième président de la Cinquième République française du 27 mai 1974 au 21 mai 1981, il succède à Georges Pompidou.

Communément appelé Giscard ou VGE, il est né le 26 février 1926 à Coblence (Allemagne).

Issu d’une lignée de notables, son trisaïeul Agénor Bardoux (1829-1897) fut ministre de l'Instruction publique (1877-1879), sénateur, membre de l'Institut.

Son aïeul, Jacques Bardoux (1874-1959) fut sénateur, membre de l'Institut.

Après des études au Lycée Blaise-Pascal à Clermont-Ferrand, l’école Gerson, le Lycées Janson-de-Sailly et Louis-le-Grand Paris, il intègre Polytechnique, puis l’ENA (1949-1951)

Parcours politique

Inspecteur des finances, élu député dans le Puy-de-Dôme à partir de 1956.

Secrétaire d’État aux finances (1959-1962), ministre des Finances et affaires économiques (1962-1966), sous la présidence du Général de Gaulle, il exprimera ensuite ses réserves envers le pouvoir gaulliste, notamment lors du référendum de 1969.

Sous la présidence de Georges Pompidou (1969-1974), il occupe à nouveau la fonction de ministre de l’Économie et des Finances.

Il préside alors le FNRI (Fédération nationale des républicains indépendants, deuxième composante de la majorité de droite.

VGE Président

Candidat à l’élection présidentielle de 1974, il élimine au premier tour Jacques Chaban-Delmas et l’emporte au deuxième tour face à François Mitterand, le candidat de l’Union de la gauche avec 50,81% (425 000 voix d’avance. Élection la plus serrée de la Vème République).

A 48 ans, il est le plus jeune président de la République depuis 1895 (Felix Faure)

Prônant une société libérale avancée, il fait voter l’abaissement de majorité civile et électorale (de 21 à 18 ans), la dépénalisation de l’avortement (loi Simone Veil), l’élargissement du droit de saisine du Conseil constitutionnel (permettre à une minorité politique au Parlement de demander le contrôle de constitutionnalité d'une loi) et la fin de la tutelle de la télévision publique.

Sa politique internationale est marquée par le renforcement de la constitution européenne, par l’implication militaire de la France dans la bataille de Kolwezi (Zaïre), l’opération Caban (Centre Afrique) qui renverse Bokassa.

Il développe le projet de train à grande vitesse (TGV), relance l’industrie nucléaire. Les Trente Glorieuses touchant à leur fin, il est confronté des difficultés économiques (choc pétrolier).

Suite à la démission fracassante de Jacques Chirac, il nomme Raymond Barre premier ministre, qui mène une politique de rigueur jusqu’à la fin de son septennal.

En matière d’immigration, il se montre conservateur, créant un contraste avec son image de libéral dans d’autres domaines.

Bien que sa majorité de droite ait remporté les élections législatives de 1978 et qu’il ait longtemps été donné réélu pour un second mandat, il est battu par François Mitterand à l’élection présidentielle de 1981, notamment en raison des réticences du RPR de Jacques Chirac à la soutenir.

L’après l’Élysée

Réélu à l’Assemblée nationale, président du conseil régional d’Auvergne, élu à la présidence de l’UDF (Union pour la Démocratie française), il est l’un des principaux dirigeants de l’opposition au pouvoir socialiste. Fervent partisan de la construction européenne, il est élu député européen et président de la Convention sur l’avenir de l’Europe.

Auteur de plusieurs essais et romans, il est élu à l’académie française en 2003.

En 2004, VGE se retire de la vie politique pour siéger au Conseil constitutionnel, dont il est membre de droit et à vie en tant qu’ancien président de la République.

Il devient en 2017 le président de la République française à la plus grande longévité.

VGE, décède à Authon (Loir et Cher – 41), le 02 décembre 2020 des suites de la Covid.

Décorations et distinctions.

Grand-Croix de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du Mérite. Chanoine d’honneur de Saint-Jean-de-Latran (1978), médaille de Nansen, Prix de la fondation Onassis (Athènes, 2000), Prix du Trombinoscope de la personnalité politique 200, Médaille d’or de la Fondation Jean Monnet pour l’Europe (Lauzanne-2001), Bailli grand-croix d’honneur et de dévotion de l’ordre souverain de Malte.

Œuvres

Démocratie française (1976), Deux Français sur trois (1984, 2e éd. 1985), Le pouvoir et la vie (1988), L'Affrontement (1991), Le Passage (roman, 1994), Dans cinq ans, l'an 2000 (essai, 1995), Les Français, réflexions sur le destin d'un peuple (2000), La Princesse et le Président (2009).

Illustrations familiales

Marié le 17 décembre 1952 à Mlle Anne-Aymone Sauvage de Brantes (4 enfants : Valérie-Anne [Mme Bernard Fixot], Henri, Louis, Jacinte [Mme Jacinte Giscard d'Estaing]).

 

A suivre : Jacques Chirac. Sources : Documentations, Gouv.fr

 

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13 mai 2021 4 13 /05 /mai /2021 22:51

Je reprends le cours des articles sur la Vème République, suite de l'article sur J. Chaban-Delmas)

Pierre Messmer

Le président de la République détermine les grandes orientations de la politique nationale et veille à leur mise en œuvre… Le Premier ministre conduit l’application de cette politique et en répond devant le président et l’Assemblée nationale. Il ne saurait exister de hiérarchie au sommet. 

Né le 20 mars 1916 à Vincennes (Val-de-Marne).

Docteur en droit, diplômé de l’École nationale des langues orientales vivantes, Pierre Messmer entre à l’École d’Administration des Colonies en 1938.

En 1940, il rejoint les forces de la France libre. Affecté à la 13e demi-brigade de la Légion étrangère. Chef de section, puis commandant de compagnie, il est engagé dans les expéditions de Dakar puis du Gabon.

Quelques semaines avant son décès, il dit avec humour :"Embarquer clandestinement à trois ou quatre hommes dans un cargo italien de 10 000 tonnes, puis réussir à le détourner vers Gibraltar pour gagner l'Angleterre marque une vie."

Il fait campagne en Érythrée, en Syrie (1941), en Libye avec Bir Hakeim et El Alamein, (deux des plus glorieux combats de la France Libre (1942-1943)) puis est affecté en Tunisie, participe à la libération de Paris, aux côtés de la 2e Division Blindée, fait la campagne de France et la conquête de l'Allemagne.

De nouveau, avec la 13e demi-brigade de Légion étrangère, il fait un rapide passage à la Direction de la mission française à Calcutta.

Parachuté au Tonkin en 1945, il est fait prisonnier par le Viêt-minh.  Après deux mois de captivité il s'évade et rejoint la mission française à Hanoï. Démobilisé, il devient secrétaire général du comité interministériel pour l'Indochine puis, en 1947 et 1948, directeur du cabinet du haut-commissaire de France en Indochine.

Commandant du cercle d'Atar en Mauritanie (1950-1951), il devient le gouverneur du pays (1952-1954), puis de la Côte d'Ivoire (1954-1956).

Nommé haut-commissaire au Cameroun (1956-1958), en Afrique équatoriale française (1958), et haut-commissaire général en Afrique occidentale française (1958-1959).

Sur cette période de sa vie, il écrira : "J’aimais ce métier à aucun autre pareil. J’y serais resté volontiers jusqu’à l’âge de la retraite, mais il m’a quitté pour cause de décolonisation."

Pendant près de dix ans (1960-1969), il est le ministre des Armées de Charles de Gaulle. Élu député UDR de Moselle en 1968, et Maire de Sarrebourg (1968-1992), il est nommé ministre des Départements et Territoires d'Outre-Mer dans le gouvernement Chaban-Delmas en 1971.

L’ancien gouverneur des colonies et grand officier de la France libre, Pierre Messmer est nommé Premier ministre en juillet 1972 par Georges Pompidou où il dirigera trois gouvernements successifs.

Au décès de Georges Pompidou, il poursuit son mandat sous la présidence par intérim d'Alain Poher. Ses fonctions prendront fin en mai 1974.

Pierre Messmer à l’Hôtel Matignon

Après Jacques Chaban-Delmas, le chef de l’État, choisit un homme dont il attend qu’il soit un chef d’état-major de l’action gouvernementale. Au fil des mois, Pierre Messmer supplée de plus en plus le président de la République en raison de sa grave maladie.

Le Premier ministre, qui aime la simplicité et les rapports directs, ramène à dix le nombre de secrétaires d’État.

Pierre Messmer incarne une certaine fermeté jacobine, notamment en décidant de la dissolution, en janvier 1974, des mouvements autonomistes basques ou bretons et en 1973 le mouvement néofasciste "Ordre nouveau" et de la trotskyste "Ligue communiste".

Malgré l’opposition de l’opinion, la vitesse est limitée à 100 km/h sur route, puis le port de la ceinture de sécurité est rendu obligatoire à l’avant.

Son gouvernement est confronté à la rapide évolution des mentalités, après mai 68.

Sur les questions de l’avortement, de la réduction de la majorité de 21 à 19 ans, de la réduction du mandat présidentiel à cinq ans (projet initié par Georges Pompidou), les ambitions du gouvernement tournent court, il réussit néanmoins, à imposer la création de la fonction de médiateur de la République.

Il poursuit la politique d’investissement et de grands équipements : inauguration du boulevard périphérique de Paris en avril 1973, lancement du programme de TGV Paris-Lyon, ouverture de l’aéroport Charles-de-Gaulle en mars 1974… Amplifie le programme de centrales nucléaires (accélération confirmée après le premier choc pétrolier, qui voit les prix de l’énergie fossile s’envoler).


Le gouvernement Messmer bénéficie encore du souffle des Trente Glorieuses :

  • Relèvement des allocations familiales de 12 %,
  • Hausse du Smic de 11,6 %,
  • Mensualisation des ouvriers et extension des mesures participatives.

Mais, déjà, avec le premier choc pétrolier, la forte inflation vient grever ces avancées sociales.

L’ère Pompidou-Messmer renforce aussi l’ancrage de la population rurale dans le gaullisme. Jacques Chirac, devenu ministre de l’Agriculture, est particulièrement populaire chez les agriculteurs. En décembre 1973, la loi Royer vise à limiter la prolifération des grandes surfaces en milieu rural.

Le décès de George Pompidou des suites d’une longue maladie, le 2 avril 1974, met un terme au mandat de Pierre Messmer à Matignon. De nombreux gaullistes tentent en vain de le convaincre de se présenter à la nouvelle élection présidentielle.

 

L'APRÈS-MATIGNON
En 1978, il est élu président du conseil régional de Lorraine et député RPR de Moselle, député européen de 1979 à 1984.

De 1986 à 1988, il occupe les fonctions de président du groupe RPR à l’Assemblée nationale.

Maire de Sarrebourg de 1971 à 1989, il renonce à se représenter aux élections pour la mairie de Sarrebourg en 1989 en déclarant :

"Si j'étais élu, j'aurais 79 ans en fin de mandat. Il faut parfois se déterminer par rapport à soi-même. C'est la sagesse qui le veut."

Pierre Messmer reçoit plusieurs distinctions :

  • Élu à l'Académie des sciences morales et politiques en 1988, (et secrétaire perpétuel de 1995 à 1998)
  • Élu à l'Académie française en 1999 ;
  • Chancelier de l'Institut de France (1999 à 2006) ;
  • Chancelier de l’Ordre de la Libération (2006 à sa mort).

Il est également président de l'Institut Charles-de-Gaulle de 1992 à 1995.

Pierre Messmer décède le 29 août 2007, à l'âge de 91 ans. Ses obsèques sont célébrées en l'église Saint-Louis des Invalides à Paris.

Le président de la République Nicolas Sarkozy salue celui qui "restera dans la mémoire nationale comme l'un des plus illustres enfants de notre République… la France vient de perdre l'un de ses plus grands serviteurs et la nation tout entière s'incline pour saluer sa mémoire".

L'ancien président Jacques Chirac évoque le "héros de la France combattante… l'homme d'État passionnément engagé pour son pays".

Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel, salue la mémoire de cet "homme droit".

 Sources : Gouv.fr    Suite : Jacques Chirac

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13 février 2021 6 13 /02 /février /2021 17:15

Premier ministre du 1er Gouvernement de Georges Pompidou du 20 juin 1969 au 05 juillet 1972.

Jacques Chaban-Delmas

Georges Pompidou ne croyait qu’aux germinations lentes (…). J’étais, je suis tout autre. Je me refuse aux fatalités. Je pense que l’homme est maître de son destin, qu’il doit s’affirmer comme tel.

Fervent soutien du général De Gaulle, Jacques Chaban-Delmas (Jacques Delmas, dit), très impliqué dans la Résistance, s'ancre à Bordeaux dont il fut le maire pendant quarante-huit ans. Sa carrière politique traverse toute la seconde moitié du XXe siècle (16 ans président de l’Assemblée nationale, Premier ministre du président Georges Pompidou de 1969 à 1972).

 

Jacques Delmas est né le 7 mars 1915 à Paris. En 1933, après son baccalauréat, il entre au quotidien l'Information tout en poursuivant ses études. Diplômé de l’École libre des sciences politiques en 1937, licencié en droit en 1938, titulaire de deux diplômes d'études supérieures, (l'un en économie politique, l'autre en droit public), il sort major de sa promotion à l'école militaire de Saint-Cyr en 1939.

 

Après la défaite de juin 1940, il veut rejoindre la France libre mais ses contacts l’orientent vers la Résistance intérieure. Travaillant au ministère de la Production industrielle, il participe au réseau de renseignement "Hector". Pour mieux servir la Résistance, il entre à l’Inspection générale des finances en 1943 et poursuit son ascension dans la Résistance sous le nom de "Lakanal" puis "Chaban".  Très impliqué dans les opérations de préparation de soutien de la Résistance au débarquement, il joue un rôle central lors de la libération de Paris.

 

A 29 ans, en 1944, il est plus jeune général de brigade de l’armée française depuis le Premier empire, il est élevé à la dignité de compagnon de la Libération. Après la guerre, en 1946, il est élu Député de la Gironde (Parti radical), puis maire de Bordeaux pendant 48 ans, d’octobre 1947 à juin 1995, ce qui lui vaut le surnom de "duc d’Aquitaine’. Dans le gouvernement Mendès France (1954), Il devient ministre des Travaux publics, des Transports et du Tourisme.

 

Il sera ministre d'État chargé des Anciens combattants dans le gouvernement Mollet (1956) et ministre de la Défense nationale et des Forces armées dans le gouvernement Gaillard (1957). C’est un sportif de haut niveau : international de rugby et champion de France de tennis.

Gaulliste, Il participe à la fondation du RPF en 1947, puis à celle de l’UNR. Présidant de l’Assemblée nationale de 1958 à 1969, puis d’avril 1978 à mai 1981 et d’avril 1986 à juin 1988. En 1959, il propose une lecture de la nouvelle Constitution qui distinguerait un "domaine réservé" du président de la République (Défense, Affaires étrangères), de la question des affaires intérieures, prises en main par le Premier ministre.

 

JACQUES CHABAN-DELMAS À L'HÔTEL DE MATIGNON :

Jacques Chaban-Delmas présida l'Assemblée nationale à trois reprises, il sera nommé Président d’honneur de l’Assemblée nationale en 1996). Georges Pompidou, élu à la présidence de la République, le nomme Premier ministre (juin 1969 à juillet 1972). Avec Chaban-Delmas, c’est l’ouverture dans la continuité et, pour Georges Pompidou, il s’agit à la fois de la caution des gaullistes historiques (les "gaullistes de guerre") et d’une certaine ouverture à gauche. En effet, Chaban-Delmas ne veut pas être dans un "camp".

Le Premier ministre a une excellente connaissance du milieu parlementaire et le souci de la préservation des droits du Parlement afin d’équilibrer la République gaullienne. Sur le plan social, les grandes lois de l’ère Chaban-Delmas procèdent d’une certaine vision de la société qui souhaite substituer une organisation contractuelle à une situation conflictuelle.

Parmi ses grandes réformes, la mensualisation des salaires pour tous, qui met fin à la distinction entre les employés payés au mois et les ouvriers payés à l’heure ou au rendement. Le Smic remplace le Smig. Le Premier ministre fait également voter la loi du 16 juillet 1971 garantissant à tout salarié l’accès à la formation, assorti d’un droit au congé-formation.

La réforme de la loi de 1950 sur les conventions collectives, menée par le ministre du Travail Joseph Fontanet, ouvre des possibilités nouvelles en matière sociale. Jacques Chaban-Delmas fait voter, en 1970, une loi qui institue l'autorité parentale partagée entre le père et la mère (auparavant seule l'autorité paternelle était reconnue).

Les divergences entre le Premier ministre et le Président s’accumulent. En délicatesse avec la thématique de la nouvelle société, et en désaccord courtois sur la nature de l’équilibre des pouvoirs entre les deux têtes de l’exécutif, Jacques Chaban-Delmas est invité à démissionner par Georges Pompidou en juillet 1972.

 

LES PRINCIPALES LOIS DU GOUVERNEMENT CHABAN-DELMAS

  • Loi portant création du Smic (janvier 1970)
  • Loi Hoguet réglant les rapports entre bailleurs et locataires (activités commerciales)
  • Loi relative à l'autorité parentale (4 juin 1970)

L'APRÈS-MATIGNON :

A la mort de Georges Pompidou, Chaban-Delmas se présente à l’élection présidentielle de 1974. Avec 15,1% des suffrages, il n’arrive qu’en troisième position après François Mitterrand et Valéry Giscard d'Estaing. Il conserve ses mandats en Aquitaine (président du conseil régional, maire de Bordeaux) ; Jacques Chaban-Delmas est de nouveau élu président de l’Assemblée nationale de 1978 à 1981 et de 1986 à 1988. En juin 1995, il décide de ne pas se représenter à la mairie de Bordeaux et cède sa place à Alain Juppé. Il décède le 10 novembre 2000 à l'âge de 85 ans.


 Sources : Gouv.fr    Suite : Pierre Mesmer

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7 février 2021 7 07 /02 /février /2021 22:43

Le référendum du 27 avril 1969 rejeté par 52,41% de ‘non’, Charles de Gaulle démissionne de la présidence de la République, le gouvernement reste en place durant l'intérim d'Alain Poher du 28 avril au 20 juin 1969.

Maurice Couve de Murville présente la démission de son gouvernement après l'élection présidentielle de Georges Pompidou en juin 1969.

Portrait officiel de Georges Pompidou

2ème Président de la Vème République. Il succède au Général de Gaulle le 19 juin 1969. Il décéde en cours de mandat le 2 avril 1974.

Georges Pompidou est né le 5 juillet 1911 à Montboudif village d'Auvergne de parents instituteurs.

Le futur Président fit ses études à Albi jusqu'au baccalauréat, obtenant un premier prix au concours général de version grecque. Il restera très attaché au pays d'origine de sa famille et se référera constamment aux valeurs de l'école républicaine : "droiture et travail ; respect du mérite et des vertus de l'esprit".

Il vint ensuite préparer l'École Normale Supérieure au Lycée Louis-le-Grand à Paris et réussit le concours en 1931. Premier à l'agrégation des lettres en 1934 et diplômé de l'École libre des Sciences Politiques, il enseignera trois ans à Marseille puis à Paris.

Georges Pompidou a été pendant près de vingt-cinq ans un collaborateur très proche du Général de Gaulle. Il est entré dans l'histoire de France en devenant son Premier ministre durant plus de six ans et en lui succédant à la présidence de la République pendant cinq ans.

En avril 1969 le projet de régionalisation et de réforme du Sénat rejeté par le peuple français, une nouvelle élection présidentielle s'ouvrit le 15 juin 1969.

Georges Pompidou fut élu au deuxième tour avec plus de 11 millions de voix (58,2 % des suffrages exprimés) contre moins de 8 millions à Alain Poher (Président du Sénat, ayant assuré l’intérim après le départ du général de Gaulle).

Après cette élection la Constitution resta appliquée : la prééminence du Président de la République fut confirmée. Une majorité présidentielle se dessine, marquant un nouveau mode de coopération entre le Gouvernement et le Parlement.

La politique internationale a toujours été la première des responsabilités des chefs d'État de la Ve République.

L'Europe étant en crise elle ne progresse plus ; le Marché commun agricole risquait de régresser faute de financement.

Georges Pompidou' convaincu que la prospérité de notre pays et la possibilité pour la France de continuer à jouer un rôle dans le monde dépendaient de la réussite de l'Europe. Il renoue la négociation avec le Premier ministre britannique Edward Heath fervent européen lui aussi.

En décembre 1969 il suscite, le sommet européen de La Haye qui rétablit la concorde entre les six membres fondateurs de la Communauté Européenne.

Il définit les conditions de la négociation avec la Grande-Bretagne, amorce l'Union Économique et Monétaire et ébauche une coopération politique destinée à déboucher sur l'Union Politique inscrite par les négociateurs dans leurs conclusions.

A Paris, les 20 et 21 mai 1971, Georges Pompidou et Edward Heath t annoncent leur accord sur les conditions de l'élargissement (confirmé par la signature du Traité le 22 janvier 1972 et le référendum du 23 avril 1972).

L'Europe peut ainsi repartir de l'avant et l'entente franco-allemande restant un fondement essentiel de notre politique extérieure et la base irremplaçable de la coopération européenne.

La réussite de l'Europe élargie nécessitant une bonne entente avec les dirigeants des États-Unis et de l'U.R.S.S., le Président de la République réserva aux États-Unis son premier voyage officiel à l'étranger en février-mars 1970.

La France n'a pas pour autant renoncé à son indépendance vis-à-vis des États-Unis, il rencontra à trois reprises le Président Richard Nixon, notamment en décembre 1971 aux Açores où ils fixèrent ensemble les grandes lignes d'une réorganisation monétaire mondiale (sans résultat durable).

Avec l'U. R.S.S. alors dirigée par Leonid Brejnev ainsi qu'avec les autres pays de l'Est des relations d’étroites s'établirent. Cinq rencontres eurent lieu, en cinq ans, entre Leonid Brejnev et Georges Pompidou.

La conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe à laquelle s'attacha Georges Pompidou dès septembre 1969, permit de commencer à sortir de l'emprise des deux grands blocs pour déboucher après la mort du Président Pompidou sur l'émancipation des États à leur égard.

Sous son mandat la France poursuivit sa coopération politique et économique avec tous les pays indépendants et en priorité avec ceux d'Afrique francophone.

Pour mener cette politique active avec des chances de succès Georges Pompidou privilégia la croissance dans la préparation du VIe Plan.

En cinq ans de 1968 à 1973, le volume de biens et services mis à la disposition des Français s'accrut de plus de 40 %, et l'industrie fournit chaque année près de 100 000 emplois supplémentaires.

Le nombre des très grandes entreprises et celui des établissements de taille moyenne restant cependant insuffisants comparés à ceux de nos principaux concurrents, il engage une politique pragmatique de regroupement et de restructuration ayant pour objet d'y remédier :

  • Quatre-cents kilomètres d'autoroutes supplémentaires furent mises en chantier
  • Chaque année le retard de notre réseau téléphonique commença à se résorber
  •  La décision de construire le premier T.G.V. Paris-Lyon fut prise et à la suite de la crise pétrolière'
  • Un vaste programme de construction de centrales électro-nucléaires fut lancé ce qui donna à la France une indépendance énergétique sensiblement supérieure à celle de ses voisins.

Cet effort d'équipement s'élargit à une grande partie de l'Europe.

A l'initiative de la France' un programme européen de lanceurs et satellites fut adopté en 1973 qui permet' aujourd'hui encore à l'Europe d'être la première sur le marché mondial.

 

Les fruits de la croissance permirent aussi d'améliorer le cadre de vie et d'offrir à chacun des chances accrues d'épanouissement personnel :

  • La crise du logement fut résorbée avec la construction chaque année de quelque 500.000 logements.
  • Le budget de l'Éducation nationale dépassa désormais celui de la Défense.
  • Un nouveau ministère celui de l'Environnement fut créé pour donner aux villes et aux campagnes de France un visage plus accueillant.
  • L'agriculture grâce aux débouchés du Marché commun et à une politique différenciée selon les régions maintint en vie la plus grande partie de la France rurale.
  • Et une politique ambitieuse de la Culture fut conduite symbolisée par le Centre qui porte aujourd'hui son nom.

En matière sociale un effort sans précédent fut mené pour diminuer les inégalités et réduire les injustices par la loi et la politique contractuelle de :

  • Mensualisation des ouvriers (nouvelle loi sur le salaire minimum)
  • Actionnariat des salariés, extension de la formation professionnelle accroissement et aménagement des retraites
  • Renouveau de la politique familiale et des aides personnelles au logement préparation d'une loi sur les handicapés.

Tout n'avait pas encore abouti à la fin d'un mandat présidentiel qui s'interrompit brutalement le 2 avril 1974 après quatre ans et neuf mois seulement.

Le bilan est néanmoins considérable et la France a été conduite jusqu'au dernier jour ‘avec fermeté et lucidité’ comme en ont témoigné ceux qui assistaient au dernier Conseil des ministres présidé par Georges Pompidou moins d'une semaine avant son décès.

Sources : Association Georges Pompidou, Archives nationales,

INA. Suite : Jacques Chaban-Delmas.

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27 janvier 2021 3 27 /01 /janvier /2021 22:30

3ème Premier ministre sous la présidence de Charles de gaulle du 01/7/1968 au 20/6/1969.

Maurice Couve de Murville

Maurice Couve de Murville (…) a le don. Au milieu des problèmes qui se mêlent et des arguments qui s'enchevêtrent, il distingue aussitôt l'essentiel de l'accessoire, si bien qu'il est clair et précis dans des matières que les calculs rendent à l'envi obscures et confuses. Il a l'expérience, ayant, au cours d'une grande carrière, traité maintes questions du jour et connu beaucoup d'hommes en place. Il a l'assurance, certain qu'il est de demeurer longtemps au poste où je l'ai appelé. Il a la manière, habile à prendre contact en écoutant, observant, notant, puis excellant, au moment voulu, à formuler avec autorité la position dont il ne se départira plus. Il a la foi, persuadé que la France ne saurait durer qu'au premier rang. 

Charles de Gaulle Mémoires d’espoir

Fils de magistrat, Maurice Couve de Murville né le 24 janvier 1907 à Reims (Marne).

Il obtient un doctorat en droit et, est reçu premier au concours de l’Inspection des finances en 1930.

En 1940, il est l’un des représentants français à la commission d'armistice de Wiesbaden. En septembre 1940, il devient directeur des finances extérieures et des changes du régime de Vichy.

Muni d'un passeport diplomatique, il rejoint Alger en mars 1943, après le débarquement allié en Afrique du Nord.

Il rallie dans un premier temps le général Giraud, (rival du général de Gaulle), qui le nomme commissaire aux finances du Comité français de la libération nationale (CFLN) en juin 1943.

Maurice Couve de Murville se rapproche progressivement de De Gaulle.

Diplomate, Maurice Couve de Murville mène une carrière d'ambassadeur : En février 1945, il devient le représentant officiel du gouvernement français à Rome, ambassadeur de France au Caire (1950), chef de la délégation française à l'Otan (1954), puis ambassadeur à Washington (1955) et à Bonn (1957).

Ministre des Affaires étrangères de juin 1958 à mai 1968, Il conduit la politique étrangère de la France pendant dix ans, dans un lien privilégié avec de Gaulle, malgré les changements à Matignon.

Il est ensuite ministre de l'Économie et des Finances dans le dernier gouvernement de Georges Pompidou. 

 

Maurice Couve De Murville à l’Hôtel Matignon.

Selon Michel Droit, le président de Gaulle envisageait de nommer Couve de Murville à Matignon dès 1965.

Sa nomination en tant que Premier ministre intervient en juillet 1968, dans le contexte spécifique de l'après-mai 68. Succédant à Georges Pompidou il est le troisième Premier ministre de la Ve République.

Maurice Couve de Murville forme un des gouvernements les plus restreints de la Ve République. Il sera
l’un des principaux artisans de la construction européenne dans les années 1960 et de la mise en œuvre du marché commun. Il est également un partisan convaincu du rapprochement franco-allemand.

Le nouveau Premier ministre conserve pour l’essentiel la composition du gouvernement Pompidou. 


Tenter de refonder les institutions

Fidèle du général de Gaulle, doit mettre en œuvre les vastes réformes de politique intérieure qu’il avait à cœur : Réaliser la participation, réformer profondément le Sénat et réussir la régionalisation.

  • Le premier projet, précurseur, prévoit de transformer les régions en collectivités territoriales, dotées d’un conseil régional.
  • Le second prévoit la transformation du Sénat en chambre consultative fusionnant le Sénat et le Conseil économique et social. Dans ce projet, l'intérim du président de la République passerait du président du Sénat au Premier ministre.

Le 27 avril 1969, le texte est rejeté lors du référendum par 52,41 % de "non". Charles de Gaulle démissionne de la présidence de la République, le gouvernement reste en place durant l'intérim d'Alain Poher du 28 avril au 20 juin 1969.

Maurice Couve de Murville présente la démission de son gouvernement après l'élection présidentielle de juin 1969.

 

Les principales lois du gouvernement Couve de Murville :

  • Loi d’amnistie pour les faits relatifs à l’Algérie (1968)
  • Loi Edgar Faure d'orientation de l'enseignement supérieur (1968)
  • Loi sur l’exercice du droit syndical dans l’entreprise (1968)

 

L'APRÈS-MATIGNON

Il est battu à l'élection législative partielle d'octobre 1969 par le jeune Michel Rocard.

Maurice Couve de Murville est député UDR puis RPR de Paris (6e circonscription) de 1973 jusqu'en 1986, puis est sénateur jusqu'en 1995.

Il le président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée de1973 à 1981 et ne varie pas sur ses conceptions géopolitiques, soutenant le président Mitterrand dans ses oppositions à la course américaine aux armements durant les années 1980, désavouant la participation de la France à la guerre contre l’Irak en 1991.

Il décède le 24 décembre 1999, à l'âge de 92 ans.

Le président de la République Jacques Chirac déclare que "la diplomatie française prend le deuil", tandis que le Premier ministre Lionel Jospin salue "un acteur important de la vie diplomatique et politique".

 

Sources : Gouv.fr

Suite : Le Président Georges Pompidou

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20 janvier 2021 3 20 /01 /janvier /2021 16:50

 

Georges Pompidou (Assemblée Nationale)

2ème Premier ministre sous la présidence de Charles de Gaulle.

Il présida 4 gouvernements : 14/4/1962 au 28/11/1962 – 28/11/1962 au 8/1/1966 – 8/1/1966 au 1/4/1967 – 6/4/1967 au 10/7/1968.

 

Bien que son intelligence et sa culture le mettent à la hauteur de toutes les idées, il est porté par nature à considérer surtout le côté pratique des choses. Tout en révélant l’éclat dans l’action, le risque dans l’entreprise, l’audace dans l’autorité, il incline vers les attitudes prudentes et les démarches réservées, exerçant dans chaque cas à en embrasser les données et à dégager une issue. Charles de Gaulle (Mémoires d’espoir).

 

 Fils d'un couple d'instituteurs, Georges Pompidou est né le 5 juillet 1911 à Montboudif (Cantal), il incarne l’élévation par le mérite chère au modèle républicain français.

Il étudie d'abord à Toulouse puis au lycée Louis-le-Grand à Paris. En 1931, il intègre l'École normale supérieure puis est reçu premier à l'agrégation de lettres. Il débute alors une carrière de professeur de français, latin et grec au collège à Marseille, puis en hypokhâgne à Paris au lycée Henri-IV.

Chargé de mission au cabinet du général de Gaulle de 1944 à 1946, il devient progressivement l'homme de confiance.

Il est ensuite maître des requêtes au Conseil d’État. Il quitte ce poste pour être directeur général de la banque Rothschild.

Après l'élection présidentielle de Charles de Gaulle en 1958, il est nommé directeur de cabinet de ce dernier.

En mars 1959, il est nommé au Conseil constitutionnel où il siège jusqu'en 1962.

 

Georges Pompidou à l’Hôtel Matignon

Nommé Premier ministre en avril 1962 par le président Charles de Gaulle, Georges Pompidou, succède ainsi à Michel Debré et devra faire face aux évènements de mai 68 en négociant les Accords de Grenelle pour sortir de la crise.

Le premier gouvernement de Georges Pompidou intègre de nombreux non-parlementaires. Le reste du ministère se compose de parlementaires UNR (gaullistes), indépendants et de cinq MRP (centristes). Le nouveau Premier ministre fait clairement entendre qu’il souhaite apaiser les relations entre l’exécutif et le législatif.

La nomination d’un proche du chef de l’État, étranger à la politique et aux arcanes de la négociation parlementaire, marque la présidentialisation du régime. Le Premier ministre coordonne l’action des ministres, mais il le fait "sous la responsabilité du président de la République, qui dirige l’exécutif sans partage", expliquera le général de Gaulle.

Tout au long de son destin politique, Georges Pompidou défend la prééminence du président.
« L’unité de l’exécutif, ça veut dire la prééminence du président : le Premier ministre colle au président. Je pratique ce principe comme Premier ministre. Il faudra que le successeur du Général le pratique comme président ».

Georges Pompidou à Alain Peyrefitte, le 19 décembre 1964

Après l’échec de l’attentat du Petit-Clamart, le général de Gaulle propose aux Français un référendum sur l’élection du président de la République au suffrage universel.

L’Assemblée vote une motion de censure contre le gouvernement, mais le général maintient celui-ci et dissout l’Assemblée.

Engagé avec force dans la bataille du référendum, Georges Pompidou a changé de stature s’imposant, à l’Assemblée, comme un débatteur redoutable. A la télévision, sa ténacité et sa pugnacité ont impressionné les Français.

Le 28 octobre 1962, les Français approuvent largement la réforme constitutionnelle, à 61,75 %. Un mois plus tard, ils donnent un score historique de 32 % à l’UNR gaulliste.

Convaincu que le niveau de vie des Français est lié à la modernisation de l’appareil de production et à sa compétitivité, il entreprend la rénovation de l’industrie française.

Il met sur pied la politique d’aménagement du territoire de la France, avec l’organisation de la Délégation d’Aménagement du Territoire (Datar) confiée à Olivier Guichard, et la création du Fonds d’intervention pour l’aménagement du territoire.

Après la mise en ballottage du Général, en 1965, le Premier ministre est reconnu comme le véritable organisateur de la campagne du second tour et sera par la suite considéré comme l’héritier naturel du général de Gaulle.

Le quatrième gouvernement Pompidou est marqué par les événements de mai 1968. Lancé par les étudiants, le mouvement s'étend aux ouvriers qui se mettent en grève. A la mi-mai, sept millions de grévistes paralysent le pays (sur une population active de 20 millions 440 000 personnes, soit un taux jamais vu de 34 % des travailleurs).

Devant la crise de mai 1968, le Premier ministre semble un temps prendre la main, tous les matins, il préside une réunion de crise à Matignon. Il annonce la réouverture de la Sorbonne.

A l’origine des Accords de Grenelle, qui aboutissent à une augmentation du Smig de 35 %, et de 10 % en moyenne des salaires réels.

Les Accords prévoient aussi la création de la section syndicale d’entreprise, marquant une rupture décisive dans l’histoire sociale du pays.

Après la dissolution de l’Assemblée, l’immense succès du parti gaulliste aux élections apparaît comme celui du Premier ministre (L’UNR détient la majorité absolue).

Georges Pompidou bénéficie désormais d'un poids politique inédit pour un Premier ministre, difficilement compatible avec l’interprétation gaulliste de la Constitution de la Ve République.

De Gaulle l’invite publiquement à se tenir prêt pour "tout mandat que la nation pourrait un jour lui confier."

Un an après, la victoire des "non" au référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation provoque le départ immédiat du général de Gaulle.

 

Principales lois des gouvernements Pompidou

  • La réorganisation de l'Île-de-France avec l'éclatement des anciens départements de la Seine et de la Seine-et-Oise en sept nouveaux départements (loi appliquée en 1968)
  • Retrait de la France du commandement intégré de l'Otan (1966)
  • Création de l'Agence nationale pour l'emploi (1967)
  • Loi relative à l'exercice du droit syndical dans les entreprises
  • Loi Neuwirth qui autorise la fabrication et l'importation de contraceptifs oraux (1967-1969)

L’après Matignon

Georges Pompidou a été Premier ministre d'avril 1962 à juillet 1968, ce qui constitue un record de durée sous la Ve République

Le 15 juin 1969, Georges Pompidou est élu président de la République avec plus de 58 % des suffrages face à Alain Poher.

Il nomme Jacques Chaban-Delmas au poste de Premier ministre.

Gravement malade, souffrant de la maladie de Waldenström, diagnostiqué en 1969, le président Pompidou décéda au cours de son mandat le 2 avril 1974.

Il souhaita être inhumé à Orvilliers (Yvelines), sans discours ni gerbe, en parfaite simplicité.

Un hommage lui fut rendu par une journée de deuil national et une cérémonie à Notre-Dame de Paris, devant près d’une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement.

 

Sources : Gouv.fr

Suite : Maurice Couve de Murville

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10 janvier 2021 7 10 /01 /janvier /2021 17:00

Suite des articles ‘la Vème République’ (6-11-25 juil. 16-22-28 août. 5-20 sept. 8-26 oct. 9 nov.2020.)

Michel Debré, père de la Constitution de la Ve République.

1er ministre du 1er gouvernement de la Présidence de Charles de Gaulle,

du 8/1/1959 au 14/4/1962.

 

Comme il est bon que les idées et l’action du chef de l’État soient complétées, soutenues et même quelquefois compensées par une initiative, une capacité, une volonté autres que la sienne, il faut que le Premier ministre affirme sa personnalité. Michel Debré le fait vigoureusement. Charles de Gaulle (Mémoires d’espoir).

 

Né le 15 janvier 1912 à Paris, fils du professeur de médecine Robert Debré, Michel Debré est docteur en droit.

Reçu en 1934 au concours du Conseil d'État, dont il devient maître des requêtes et entre au cabinet du ministre des Finances Paul Reynaud, en novembre 1938.

Dès 1942, Miche Debré est actif dans la Résistance intérieure, il a notamment pour mission de préparer la désignation des futurs préfets de la Libération.

En 1945, Commissaire de la République, il est chargé de préparer une réforme de la Fonction publique qui se traduit notamment par la création de l’École nationale d’administration (ENA).
Fidèle du général de Gaulle, il participe à la fondation du RPF en 1947.

Sénateur d’Indre-et-Loire pendant dix ans, il s’oppose à la création de la Communauté européenne de défense.
Garde des Sceaux et ministre de la Justice en 1958, Michel Debré, il est le principal inspirateur, avec de Gaulle, de la nouvelle Constitution.

En janvier 1959, au lendemain de son élection à la présidence de la République, le général de Gaulle le nomme Premier ministre.

Michel Debré à l’Hôtel de Matignon

Premier ministre de janvier 1959 à avril 1962, il loge à Matignon avec sa famille, comme la plupart de ses successeurs sous la Ve République. La charge de Premier ministre exige, selon lui, d’être prêt à tout moment à faire face aux événements et à décider en conséquence".

Si le général de Gaulle conduit la politique extérieure de la France, secondé par deux proches aux Affaires étrangères et à la Défense, Michel Debré est en première ligne devant l’Assemblée pour défendre la nécessité de disposer d’un arsenal national de dissuasion nucléaire à travers une loi de programme.
Face à la crise algérienne, il fut un ardent défenseur de la présence française en Algérie.

Son sens de l'État et sa fidélité au général le poussent à accepter le principe d’un référendum sur l’autodétermination algérienne.

Son gouvernement est à l’origine, en 1961, du premier ministère de la Coopération.

Partisan de la promotion sociale par le mérite, il ouvre certaines filières de l’enseignement supérieur aux non-bacheliers. Il crée également un second concours d’entrée aux écoles d’ingénieurs, y compris Polytechnique et Centrale.

Il s'emploie à favoriser le maintien de la rémunération pour les travailleurs qui souhaitent suivre une formation complémentaire et assure un statut aux chercheurs et crée le Centre national d’études spatiales.

Après un débat souvent vif, il met fin à la querelle scolaire ‘privé-laïc’ en faisant voter une loi associant les établissements privés d’enseignement à l’État (427 voix contre 71).

Il met en application la réforme des centres hospitalo-universitaires inspirée par son père, réforme la Sécurité sociale en réorganisant les différentes caisses, et institue le conventionnement du tarif des médecins.

C’est à Michel Debré que revient l’initiative de la première loi Malraux, (1ère loi de programme de restauration des monuments historiques.)

Au terme de trois ans de fonction comme Premier ministre, Michel Debré passe le relais, et se trouve "placé en réserve" de la République.

Principales lois du gouvernement de Michel Debré :

Parmi les nombreuses réformes entreprises par Michel Debré, on peut noter :

  • La mise en œuvre du plan de redressement économique et financier dit "plan Rueff-Pinay" présenté en décembre 1958 ;
  • La loi dite loi Debré sur l'aide de l'État à l'enseignement privé (31 décembre 1959)
  • La loi sur l'aide de l'État à l'enseignement privé ;
  • L’introduction du nouveau franc le 1er janvier 1960 ;
  • La mise en place d'une nouvelle procédure budgétaire (qui perdurera jusqu'à l'introduction de la Lolf) ;
  • L'instauration de l'impôt unique sur le revenu des personnes physiques (IRPP).

 

L'APRÈS-MATIGNON

  • Michel Debré occupe ensuite des postes ministériels :
  • Ministre de l'Économie et des Finances (avril 1967-juillet 1968) dans le gouvernement Pompidou ;
  • Ministre des Affaires étrangères (juillet 1968-juin 1969) dans le gouvernement Couve de Murville ;
  • Ministre d'État, ministre de la Défense nationale (juin 1969-juillet 1972) dans le gouvernement Chaban-Delmas (il est l'auteur du premier Livre blanc sur la défense nationale, en 1979).
  • Le 24 mars 1988, il est élu au premier fauteuil de l'Académie française.

Les mandats :

  • Il est élu député de la première circonscription de La Réunion le 5 mai 1963.
  • Il est élu maire d'Amboise de 1966 à1989 (23 ans).

Il fut membre de l’UDSR, puis du Parti radical-socialiste, su RFP et de l’UNR.

Michel Debré décède à Montlouis sur Loire (36) le 2 août 1996à l’âge de 84 ans.

 

Sources : Gouv.fr

Suite : Georges Pompidou

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9 novembre 2020 1 09 /11 /novembre /2020 16:55
Portrait officiel de Charles de Gaulle. Photo Jean-Marie Marcel 
Portrait officiel de Charles de Gaulle. Photo Jean-Marie Marcel 

De Gaulle

Le général de Gaulle a donné de lui deux images : celle de l'homme du 18 juin 1940 et celle du fondateur de la Ve République en 1958. Né à Lille le 22 novembre 1890 dans une famille catholique et patriote.

A sa sortie de l'École militaire de Saint-Cyr en 1912, il choisit l'infanterie qu'il juge "plus militaire". Pendant la Première Guerre Mondiale, blessé, il est fait prisonnier en 1916 et après plusieurs tentatives d'évasion, il est enfermé dans la forteresse d'Ingolstadt.

Colonel en 1937, général à titre temporaire à la fin mai 1940, il est appelé le 5 juin, comme secrétaire d'État à la Défense nationale et à la Guerre par Paul Reynaud, Président du Conseil.

Le 16 juin, de retour de mission en Angleterre, il apprend la demande d'armistice. Il repart aussitôt pour Londres afin de poursuivre la guerre, et lance un appel à la résistance, sur les ondes de la BBC, le 18 juin.

Grâce à sa détermination et à l'appui de Churchill, il organise :

  • Des forces armées qui deviendront les Forces françaises libres,
  • Crée un Comité national français avec l'aide de René Cassin, qui deviendra
  • Le Comité français de la Libération nationale le 3 juin 1943 puis le Gouvernement provisoire de la République française un an plus tard.

Président du Gouvernement provisoire, de Gaulle, en désaccord avec l'Assemblée constituante sur la conception de l'État, démissionne le 20 janvier 1946.

Le 16 juin 1946, à Bayeux, il expose un véritable projet constitutionnel avec un exécutif fort, germe de ce que sera la Constitution de la Ve République.

Le 14 avril 1947, il lance un mouvement le Rassemblement du Peuple français (RPF).

L'impuissance de la IVe République face à la question algérienne conduit bon nombre de responsables politiques de tous bords à souhaiter le retour du Général.

Suite à la crise du 13 mai 1958 à Alger, le Président de la République, René Coty, décide de faire appel "au plus illustre des Français", Charles de Gaulle.

Le 1er juin, il devient alors le dernier président du Conseil de la IVe République.

Recevant les pleins pouvoirs il fait élaborer une Constitution qui sera adoptée par référendum le 28 septembre 1958, avec 79,2% de "oui". Les différents territoires de l'Empire l'approuvent également, sauf la Guinée devenant ainsi le premier État d'Afrique à obtenir son indépendance.

De Gaulle Président 1er Président de la Ve République. (1958 – 1965)

Il est élu Président de la République française et de la Communauté africaine et malgache par un collège électoral, le 21 décembre suivant.

Pour le général de Gaulle, une France puissante ne se conçoit pas sans institutions stables.

La Constitution de la Ve République en est l'outil principal, mais il veut que l'exécutif soit renforcé par le soutien populaire : le référendum lors de choix importants sur :

  • L’autodétermination des Algériens (8 janvier 1961),
  • Les accords d'Évian (8 avril 1962),
  • La réforme constitutionnelle (28 octobre 1962),

La tâche la plus urgente concerne l'Algérie, De Gaulle s'achemine vers la solution de l'indépendance : après l'offre de "la paix des braves" en octobre 1958, il propose l'autodétermination aux Algériens l'année suivante.

Malgré l’échec du putsch des généraux le 22 avril 1961, les négociations avec le FLN s’ouvrent et les accords d'Évian, signés le 22 mars 1962, acceptés par référendum en France et en Algérie, accordent l'indépendance à celle-ci.

Après la réforme financière de 1958 (passage de l’ancien franc au nouveau franc), la France bénéficie de la croissance amorcée sous la IVe République,  Poursuivant la politique nucléaire de la IVe République, la première bombe atomique française éclate à Reganne en février 1960. Refusant la tutelle des États-Unis il retire peu à peu la France du système intégré de l'OTAN (ce sera chose faite en 1966), tout en restant membre de l'Alliance atlantique.

Cherchant à construire une Europe réellement européenne, il se rapproche de l'Allemagne fédérale en signant le Traité de l'Élysée (22 janvier 1963), et refuse l'entrée de la Grande-Bretagne, dans la Communauté économique européenne la trouvant trop liée aux États-Unis. Il renforce la CEE avec la politique agricole commune en 1963 et reconnait en 1964 la République populaire de Chine.

Après l'attentat du Petit-Clamart, le 22 août 1962, le Général propose l'élection du chef de l'État au suffrage universel, afin de lui assurer une légitimité nécessaire face aux députés.

L'élection présidentielle est, depuis, un des éléments majeurs de la participation des citoyens à la vie politique.

Second mandat (1965 – 1969)

Après son premier mandat de sept ans, l'élection au suffrage universel est mise en pratique pour la première fois en 1965. Il est élu au second tour face à François Mitterrand, avec 54,8% des voix.

Il effectue un long voyage en Amérique latine. Prononce un discours à Phnom-Penh en 1966 dans lequel il stigmatise la politique américaine au Vietnam. En juillet 1967, le "Vive le Québec libre !" accentue l'opposition du Général à l'impérialisme américain, tout en défendant la présence historique de la France en Amérique du Nord.

De Gaulle se rapproche également de l'Union soviétique et de ses États satellites, pour construire "l'Europe de l'Atlantique à l'Oural".

La politique de "Détente, Entente et Coopération" est amorcée par un voyage en URSS en juin 1966. Au demeurant, le général de Gaulle n'a jamais failli à sa fidélité au bloc occidental et par exemple, lors de la crise de Cuba en 1962, il a été le premier à soutenir Kennedy contre Khrouchtchev.

Le Général souhaitait une réforme de la société allant dans le sens de plus de participation à la vie des entreprises notamment, Les événements de Mai 1968 sont le révélateur d’une France qui "s'ennuie". A la contestation des étudiants s'ajoute le mécontentement des ouvriers. Il dissout l'Assemblée nationale le 30 mai.

Un projet portant sur la régionalisation et la réforme du Sénat est soumis au référendum le 27 avril 1969. A cette occasion, Charles de Gaulle engage sa propre légitimité. Le projet proposé aux Français, est rejeté par 52,4% des voix.

Fidèle à sa promesse et respectueux du peuple souverain, de Gaulle démissionne le lendemain.

De Gaulle après l’Élysée.

Il se retire à Colombey-les-Deux-Eglises, s'abstient de toute prise de position publique, et poursuit l'écriture de ses mémoires. Les Mémoires de Guerre avaient commencé de paraître en 1954. Seul le premier volume des Mémoires d'espoir est achevé lors que Charles de Gaulle meurt, le 9 novembre 1970.

Selon ses dernières volontés il est enterré au cimetière de Colombey en présence de sa famille, des Compagnons de la Libération et des habitants de son village, pendant qu'à Notre-Dame de Paris a lieu une cérémonie officielle avec les autorités de l'État et les personnalités étrangères.

Source : Fondation Charles de Gaulle

A suivre : Les 1er ministres. 1- Michel Debré

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26 octobre 2020 1 26 /10 /octobre /2020 17:40

Avant de parler du rôle des épouses des Présidents de la République, faisons le point sur leur situation conjugale.  

À l'exception de Louis-Napoléon Bonaparte qui reste officiellement célibataire, bien qu'étant en ménage avec Harriet Howard, durant tout son mandat de président de la République (1848 à 1852) et François Hollande qui n'a jamais été marié, tous les présidents de la République française étaient mariés quand ils étaient en exercice.

Après le rétablissement de la dignité impériale, le 2 décembre 1852, Napoléon III épouse le 29 janvier 1853 Eugénie de Montijo, qui portera le titre d'impératrice des Français.

Raymond Poincaré, marié civilement, doit régulariser religieusement sa situation maritale avec son épouse Henriette, veuve et divorcée, le 5 mai 1913. Il organise la cérémonie dans le secret, pour ne pas froisser un électorat majoritairement catholique à l'époque.

En 1924, lorsqu'il accède à la présidence de la République, Gaston Doumergue est célibataire. Il entretient cependant une liaison de longue durée avec Jeanne-Marie Gaussal.

Durant son mandat présidentiel, il va tous les matins prendre son petit déjeuner avec elle à son ancien domicile, avenue de Wagram, où il se rend à pied depuis l'Élysée. Douze jours avant la fin de son mandat présidentiel, le chef de l'État épouse, dans le Salon vert du palais de l'Élysée, sa compagne au cours d'une cérémonie civile, en juin 1931. 

En novembre 1955, un peu plus d'un an après son entrée en fonction, le président René Coty devient veuf après le décès de son épouse Germaine, (qui était aimée des Français). Le magazine américain Life publie dans ses pages quelques jours plus tard une tribune consacrée à la défunte première dame.

En 2007, le président Nicolas Sarkozy divorce de sa seconde épouse, Cécilia Ciganer Albéniz, cinq mois après le début de son mandat et le 2 février 2008 il épouse Carla Bruni, qui donnera naissance trois ans plus tard à une fille, Giulia, ce qui constitue une première à l'Élysée.

Jamais marié, le président François Hollande partage sa vie avec Valérie Trierweiler jusqu'au 25 janvier 2014, date à laquelle il officialise sa rupture avec sa compagne, deux semaines après que la presse lui a attribué une liaison avec l'actrice Julie Gayet.

Epouses et compagnes des présidents de la République française

Selon la Constitution, le conjoint du président de la République française n'a aucune fonction officielle auprès de lui mais « exerce, en vertu tant de la tradition républicaine que de la pratique diplomatique, un rôle de représentation, de patronage et d’accompagnement du chef de l’État dans ses missions »

L'appellation de « Première dame » apparaît en France, dans la seconde moitié du XIXème siècle. Elle est attribuée à Marguerite Lebrun (par transposition de l'expression américaine de First Lady, lors d'une visite au couple présidentiel américain Roosevelt).

Pendant longtemps, on appelait l'épouse du président « la présidente »

En 1906, lors de l’élection présidentielle, le journal L'Illustration titrait « Qui sera la présidente ? », se questionnant sur l'identité de l'épouse du nouveau chef de l'État

Des journalistes français utilisent l'expression « Première dame de France », pour désigner l'épouse ou la compagne du président de la République française.

Mais ce n'est que sous la Quatrième République, avec l'arrivée de René Coty, que l'épouse du président de la République, Germaine Coty, commence à exercer un certain rôle public, en traitant l'important courrier que les Français adressaient à « la dame de l'Élysée ».

Le conjoint du président n'a jamais eu de fonction légalement établie, que ce soit sous la IIIe, la IVe ou la Ve République. En pratique le conjoint a cependant une place dans le protocole institutionnel, elle est fréquemment présente lors des dîners officiels au palais de l'Élysée et lors de voyages diplomatiques à l'étranger.

Même s'il n'est pas encore président, Charles de Gaulle associe en 1940, son épouse Yvonne de Gaulle (à la demande des dirigeants britanniques, dont Winston Churchill) à un reportage visant à le faire connaître au Royaume-Uni, en tant que chef de la France libre et représentant de la France qui poursuit la lutte aux côtés des Alliés.

Marraine, du paquebot France, Yvonne de Gaulle le baptise en 1960.

Anne-Aymone Giscard d’Estaing avait résumé son rôle de conjointe de chef d’État lors de l’entrée en fonction de son époux : « Ce soir, comme ma sœur Marguerite, j’entre dans les ordres ».

Le 31 décembre 1975, Valéry Giscard d’Estaing associe son épouse à ses vœux à la nation.

 C’est réellement Danielle Mitterrand qui est la première à s'impliquer en matière de politique, en faisant part aux médias de ses vues sur le monde. D'autres femmes de président mènent également une carrière politique :

  • Anne-Aymone Giscard d'Estaing est ainsi brièvement conseillère municipale de Chanonat (Puy-de-Dôme), quant à
  • Bernadette Chirac, elle est conseillère générale de Corrèze depuis 1979.

Le rôle de Première dame, s'il n'est en rien défini, est finalement adopté par chacune, en fonction de sa personnalité.

Après le rôle diplomatique joué par Cécilia Sarkozy en tant que « représentante du président de la République », alors épouse du président, dans l'affaire des infirmières bulgares, Patrick Devedjian plaide pour attribuer un statut légal en dotant ces dames d'un pouvoir comme c'est le cas dans les monarchies. Cette proposition ne fut pas suivie d'effets.

Emmanuel Macron, élu président le 7 mai 2017, a souhaité qu'un cadre officiel soit défini pour sortir de l'hypocrisie existante, mais au cours de l’été 2017, une pétition rassemblant 220 000 signatures est lancée contre la création de ce statut.

Faute d’un statut possible, l'Élysée publie le 21 août 2017 une charte de transparence relative au statut du conjoint du chef de l’État.

Cette charte officialise le statut du conjoint du chef de l’État et lui reconnaît un « rôle de représentation » de la France aux côtés du président, notamment lors des réunions internationales. 

Elle (ou il) lui assure également :

  • Un rôle de « supervision » des réceptions à l'Élysée, et
  • Peut « Prendre part à des actions nationales et internationales,
  • Mettre en place avec d'autres conjoints de chefs d'État » (notamment pour lutter contre le changement climatique ou encore les violences faites aux femmes et aux enfants)
  • Répondre aux « sollicitations » des personnes souhaitant la rencontrer, personnalités étrangères ou citoyens français.
  • Apporter, par son parrainage ou sa présence, son soutien à « des manifestations à caractère caritatif, culturel ou social ou qui participent au rayonnement international de la France ».

La charte précise que le conjoint ne bénéficie pas de rémunération, ni de frais de représentation ou de budget propre.

Deux conseillers présidentiels sont mis à sa disposition ainsi qu'un secrétariat. Les moyens pour sa fonction sont pris sur le budget de la présidence, et soumis au contrôle de la Cour des comptes

Fondations et actions caritatives

Les Premières dames de France, notamment depuis Yvonne de Gaulle, s'illustrent à travers la création et le développement d'une fondation ou des actions caritatives

Toutes les épouses des présidents de la Ve République ont créé leur propre fondation (ou se sont impliquées dans une créée précédemment) :

  • Yvonne de Gaulle : Fondation Anne-de-Gaulle (créée en 1945 alors que son mari est président du Gouvernement provisoire de la République française) ;
  • Claude Pompidou : Fondation Claude-Pompidou ;
  • Anne-Aymone Giscard d'Estaing : Fondation pour l'enfance ;
  • Danielle Mitterrand : France Libertés - Fondation Danielle-Mitterrand ;
  • Bernadette Chirac : Association le Pont Neuf (créée en 1990, avant l'accession de Jacques Chirac à la présidence de la République) ; elle préside la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France de 1994 à 2019 et la Fondation Claude-Pompidou, après la mort de Claude Pompidou, en 2007.
  • Cécilia Sarkozy : Fondation Cécilia Attias pour les femmes.
  • Carla Bruni-Sarkozy : Fondation Carla-Bruni-Sarkozy.
  • Valérie Trierweiler : en septembre 2012, elle devient ambassadrice de la fondation Danielle-Mitterrand.
  • Brigitte Macron : à partir de 2019, elle préside la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France.

Sources : Gouv.fr    Suite :  Les Présidents (De Gaulle)

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8 octobre 2020 4 08 /10 /octobre /2020 08:52

Le Président de la République

Clé de voûte des institutions de la VRépublique, le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct, mode de désignation lui conférant une légitimité démocratique en rapport avec l’étendue de ses pouvoirs.

Ceux-ci sont soit personnels :

  • Recours au référendum législatif,
  • Droit de dissolution de l’Assemblée nationale,
  • Pouvoirs exceptionnels de l’article 16,
  • Nomination du Premier ministre,
  • Droit de saisine du Conseil constitutionnel, etc.),

Soit soumis au contreseing du Premier ministre :

  • Nomination des ministres,
  • Convocation du Parlement en session extraordinaire,
  • Signature des ordonnances, promulgation des lois, droit de grâce, etc.).

Plus généralement, c’est au Président de la République qu’il incombe de veiller au respect de la Constitution, d’assurer le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et de garantir l’indépendance nationale et l’intégrité territoriale.

Il est le garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire.

La réalité des pouvoirs du Président de la République peut être modifiée dans certaines circonstances :

  • Lorsque la majorité présidentielle et la majorité législative coïncident, la fonction présidentielle prédomine ; à l’inverse,
  • La « cohabitation » confère une suprématie politique de fait au Premier ministre.

 

L’élection du Président de la République

Tout citoyen français âgé de dix-huit ans révolus peut se porter candidat à l’élection présidentielle à condition d’avoir obtenu le parrainage de cinq cents élus nationaux ou locaux.

le Conseil constitutionnel vérifie la validité des candidatures.

La campagne électorale officielle s’ouvre quinze jours avant le premier tour et se prolonge, le cas échéant, pendant les deux semaines séparant les deux tours.

L’élection a lieu au scrutin majoritaire à deux tours. Seuls les deux candidats arrivés en tête au premier tour restent en compétition pour le second.

Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct.

Cette règle, est la conséquence de deux réformes institutionnelles essentielles :

  • La révision de la Constitution de 1962, réalisée par référendum, instaurant l’élection du Président de la République au suffrage universel direct, a conféré à la fonction une légitimité plus en rapport avec l’étendue de ses pouvoirs (avant cette réforme, le Président était élu par un collège constitué des parlementaires et d’élus locaux) ;
  • La révision de la Constitution de 2000, effectuée par la voie parlementaire et approuvée par référendum a réduit de sept à cinq ans la durée de son mandat, mettant ainsi fin à la tradition républicaine française du septennat et optant pour une solution proche de la durée moyenne des mandats présidentiels applicables dans les autres pays.

Le terme du mandat est avancé en cas de décès, de démission ou de destitution du Président de la République et dans ces cas, l’intérim est assuré par le Président du Sénat, qui dispose alors des pouvoirs du Président de la République, à l’exception du droit de dissolution de l’Assemblée nationale, du droit de recourir au référendum et du droit d’initiative en matière de révision constitutionnelle.

L’article 6, alinéa 2, de la Constitution dispose, depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, que « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ».

 

La responsabilité du Président de la République

Le Président de la République bénéficie de l’immunité traditionnelle pour les actes commis dans l’exercice de ses fonctions et une inviolabilité temporaire concernant tous ses autres actes, inviolabilité qui prend fin avec le mandat présidentiel.

Il s’agit d’un principe républicain traditionnel qui ne connaît que deux exceptions :

  • L’une tenant à la compétence de la Cour pénale internationale,
  • L’autre pour manquement par le Président de la République à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat

 

Les pouvoirs du Président de la République

  1. – Les pouvoirs propres

Il s’agit des pouvoir que le Président de la République exerce sans contreseing :

 

En matière constitutionnelle

  • La Constitution (art.5), en proclamant que « le Président de la République veille au respect de la Constitution », lui accorde en pratique un pouvoir d’interprétation de la Constitution (pouvoir dont il a usé à plusieurs reprises : usage du référendum pour la révision constitutionnelle, refus de signature des ordonnances par exemple).
  • La nomination de trois membres du Conseil constitutionnel et le droit de saisine de cette institution (articles  56 et 61 de la Constitution) dont dispose le Président de la République relèvent également de son rôle de garant des institutions.

 

En matière judiciaire

Le Président de la République est garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire (art. 64 de la Constitution) ; dans l’exercice de cette fonction, il est assisté par le Conseil supérieur de la magistrature.

 

Pouvoirs de crise : Pouvoirs exceptionnels de l’article 16 de la Constitution.

Cette disposition, qui confère au Président de la République des pouvoirs exceptionnels de salut public, trouve une justification historique dans les événements de 1940 (le Président de l’époque, Albert Lebrun, personnellement hostile à l’armistice, ayant dû s’incliner et laisser les pouvoirs au Maréchal Pétain. La situation de crise que connaissait la France au moment de l’adoption de la Constitution de 1958 (guerre d’Algérie) est un autre élément d’explication).

L’article 16 n’a été appliqué qu’une seule fois en 1961, à la suite de la tentative de putsch militaire survenue à Alger.

Pour que le Président de la République puisse recourir aux pouvoirs exceptionnels de l’article 16, deux conditions de fond doivent être réunies :

  • Une « menace grave et immédiate » doit peser sur « les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux (sont en particulier visés les guerres et tous les mouvements insurrectionnels),
  • Le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels doit être interrompu.

Les conditions de forme se limitent à une consultation du Premier ministre, des Présidents des deux assemblées et du Conseil constitutionnel (dont l’avis motivé doit être publié au Journal officiel).

 

Le droit de dissolution

Le droit de dissolution appartient souverainement au Président de la République qui est simplement tenu, avant de l’exercer, de consulter les Présidents des assemblées et le Premier ministre.

La dissolution ne peut ainsi être prononcée : Pendant l’intérim de la présidence, pendant la période au cours de laquelle le Président de la République dispose des pouvoirs exceptionnels prévus par l’article 16, pendant les douze mois suivant une précédente dissolution.

La dissolution n’a été décidée que trois fois (1962, et 1968, 1981, 1988 et 1997).

 

Prérogatives liées aux relations avec les autres institutions :

Avec le Gouvernement :

Le Président de la République nomme le Premier ministre et met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement ; il convoque, approuve l’ordre du jour et préside le Conseil des ministres.

Avec le Parlement :

Le Président de la République communique par messages avec le Parlement, ces messages étant lus par les Présidents de chaque assemblée et ne donnant lieu à aucun débat ; depuis la révision constitutionnelle de 2008, le Président peut également prendre la parole devant le Parlement réuni à cet effet en Congrès, sa déclaration pouvant donner lieu, hors sa présence, à un débat sans vote. Cette nouvelle procédure a été mise en œuvre pour la première fois le 22 juin 2009, puis le 16 novembre 2015 à la suite des attentats commis à Paris et à Saint-Denis et enfin, le 3 juillet 2017.

 

2. – Les pouvoirs partagés

Il s’agit des pouvoirs que le Président de la République ne peut exercer qu’avec le contreseing du Premier ministre et, le cas échéant, du ou des autres ministres concernés.

  • Pouvoir de nomination

Le Président de la République nomme les ministres sur proposition du Premier ministre (art. 8, alinéa 2).

Le Président de la République (art.13) nomme aux emplois civils et militaires de l’État (Cette compétence partagée avec le Premier ministre (art. 21) se traduit par le fait que les hauts fonctionnaires ainsi que les dirigeants des établissements et entreprises publics sont nommés en Conseil des ministres.

  • Signature des ordonnances et des décrets

Le Président de la République signe les ordonnances (Il est arrivé, au cours d’une période de cohabitation, que le Président de la République refuse de signer les ordonnances ; on peut donc en conclure que le Président de la République n’a pas, en la matière, une compétence liée).

Le Président de la République signe également les décrets délibérés en Conseil des ministres.

  • Le pouvoir de convocation du parlement en session extraordinaire

Le Président de la République peut convoquer le Parlement en session extraordinaire par décret sur un ordre du jour déterminé, à la demande du Premier ministre ou de la majorité des membres composant l’Assemblée nationale (art. 29).

  • Recours au référendum

On distingue trois types de référendum au plan national ; seule la décision de recourir au référendum législatif n’est pas soumise à contreseing, mais elle nécessite une intervention préalable du Parlement ou du Gouvernement.

  • Pouvoir en matière de diplomatie et de défense

La Constitution instaure une compétence partagée dans ces domaines :

le Président de la République est le « chef des armées » (art 15), il « négocie et ratifie les traités » (art 52) ; de son côté, le Gouvernement, qui « détermine et conduit la politique de la Nation », « dispose de la force armée » (art 20).

La pratique institutionnelle fait de ces matières un « domaine réservé » du Président de la République lorsqu’il dispose d’une majorité parlementaire et un domaine partagé en cas de cohabitation.

  • Pouvoir de promulgation des lois

Le Président de la République, par décret contresigné du Premier ministre, promulgue les lois dans les quinze jours suivant la transmission du texte définitivement voté au Gouvernement.

Pendant ce délai, il peut demander une nouvelle délibération de la loi votée (également avec contreseing du Premier ministre).

  • Droit de grâce

Il s’agit d’une prérogative traditionnelle des chefs de l’État héritée de la monarchie qui permet de dispenser un condamné d’effectuer tout ou partie de sa peine.

Depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, la grâce doit être accordée individuellement, ce qui ne permet plus des grâces collectives.

La pratique institutionnelle

Le chef de l’État ne peut rester cantonné, comme il l’était sous les Républiques précédentes, dans un simple rôle de représentation ; il ne peut, selon la formule du Général de Gaulle, limiter son action à « inaugurer les chrysanthèmes ».

Au-delà de la répartition constitutionnelle des pouvoirs entre les deux têtes de l’exécutif, l’élection au suffrage universel direct est l’élément déterminant qui donne au Président de la République une prééminence sur le Premier ministre.

En pratique, l’étendue des pouvoirs du Président de la République varie selon que la majorité de l’Assemblée nationale coïncide ou non avec celle qui l’a élu.

Dans le premier cas, le chef de l’État choisit librement le Premier ministre qui lui est donc subordonné (Il a même la latitude de lui demander sa démission).

Dans les situations de « cohabitation », c’est-à-dire lorsqu’une majorité hostile à sa politique est élue à l’Assemblée nationale, il en va autrement. Le Président de la République doit choisir le Premier ministre en son sein pour que le Gouvernement dispose du soutien de l’Assemblée.

S’agissant des ministres, la pratique a montré que le Président de la République dispose tout au plus d’un droit de veto pour certaines fonctions dites de souveraineté.

Dans le domaine de la politique intérieure, l’influence du chef de l’État se trouve réduite.

Dans le domaine de la politique étrangère, la Constitution lui reconnaît des pouvoirs propres, il conserve l’essentiel de ses prérogatives, encore doit-il les exercer en concertation avec le Premier ministre.

 

Sources : Gouv.fr    Suite : Les Conjoints (e) du Président

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