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18 mai 2020 1 18 /05 /mai /2020 16:36
Metz, De Gaulle commandant du 507e régiment de chars

La bataille de Montcornet

 

17 mai 1940 – 17 mai 2020, 80ème anniversaire de la bataille de Montcornet (Aisne - 02)

Retour sur cette opération vite stoppée, faute de moyens suffisants.

En langage militaire, on appelle cela une escarmouche, mais l’évènement a pris une grande importance car il marque l’entrée en guerre d’une figure de l’histoire de France : Charles de Gaulle.

L'offensive allemande a débuté le 10 mai contre les Pays-Bas et la Belgique, les défenses françaises ont rompu dans les Ardennes et les Panzerdivisions allemande se ruent vers l’ouest pour isoler les armées alliées engagées en Belgique et dans le Nord. 

En ce 17 mai 1940, la situation militaire française est extrêmement préoccupante.

C'est dans ce contexte le colonel de Gaulle (théoricien des chars), et ses hommes s'apprête à livrer bataille avec le 46ème bataillon de chars de combat.

Ils sont envoyés dans l’Aisne avec pour mission de gagner du temps afin de permettre aux renforts de se déployer et défendre la route de Paris.

Tout commence le 26 avril. 

Le colonel de Gaulle avait été désigné pour commander par intérim la nouvelle 4e DCR (division cuirassée) qui n'était encore qu'une unité dispersée en cours de formation, composée de moins d'une centaine de chars. 

Le 15 mai le général Doumenc confie à De Gaulle d'opérer une percée sur l'Aisne, le point stratégique étant le village de Montcornet pris par les Allemands.

La bataille

A l’aube du 17 mai, De Gaulle engage le combat en lançant sur le front gauche les chars lourds (B1 Bis), tandis que les chars légers attaquent par la droite. 

Faute de reconnaissance, quelques chars lourds s'embourbent dans les marais, tandis que les autres sont pris à partie par les canons allemands (Pak-37). 

Les Français avancent mais la faible autonomie des chars en carburant ralentit leur progression. 

En milieu d'après-midi, vers 16 heures, le commandant Bescond lance une nouvelle offensive au cours de laquelle il trouvera la mort.

La Luftwaffe met fin vers 18 h 30 à la contre-offensive française. 

Sur les 85 chars français engagés, 23 ont été mis hors d'usage, alors que les Allemands n'ont perdu aucun blindé, mais les pertes humaines sont supérieures du côté allemand. Ce qui permet à de Gaulle de dire au cabinet de Paul Reynaud « j'ai aplati l'ennemi ». 

Il écrira dans ses Mémoires : « Il y a sur le terrain plusieurs centaines de morts allemands et nombre de camions ennemis brûlés (…) Le bruit court (…) que les troupes françaises ont avancé ».

Le lendemain, le combat continue avec la même issue, les français se replient et poursuivront le combat pour une nouvelle bataille à Abbeville (Somme – 80), conduite part que De Gaulle avec le grade de général.

Une victoire morale

Le véritable succès de la bataille de Montcornet fut avant tout moral : cette bataille fut l'une des rares en 1940 où les français sont parvenus à repousser pendant quelques heures les troupes allemandes.

À l’époque, elle n'est pourtant pas relayée par les récits adverses :  le communiqué du commandement allemand (OKH) signale simplement que les stukas ont anéanti « une colonne blindée ennemie se dirigeant de Laon vers le nord. Elle a été forcée de se retirer ».

À Londres, le général de Gaulle va très vite être présenté comme le « vainqueur de Montcornet », on dira qu'il a « tenu en échec les chars de Guderian » et, après-guerre, le souvenir de cette bataille ne cessera de s'amplifier au point de devenir une « légende ».

Dans ses Mémoires de Guerre, Charles de Gaulle décrit en parlant de Montcornet : "lamentables convois de réfugiés", les "militaires désarmés" qui ont jeté leurs fusils. "Alors au spectacle de ce peuple éperdu et de cette déroute militaire, au récit de cette insolence méprisante de l’adversaire, je me sens soulevé d’une fureur sans bornes. Ah ! c’est trop bête ! La guerre commence infiniment mal. Il faut donc qu’elle continue. Il y a pour cela, de l’espace dans le monde. Si je vis, je me battrai où il faudra, tant qu’il faudra, jusqu’à ce que l’ennemi soit défait et lavée la tache nationale. Ce que j’ai pu faire par la suite, c’est ce jour-là que je l’ai résolu."

Une division avec peu d'expérience

La quatrième division cuirassée a été bâtie de bric et de broc. Les chars lourds français sont redoutables, mais leurs équipages les manient depuis peu de temps : un seul exercice de tir a été mené avant l’entrée dans la bataille. 

Les unités de chars légers sont disparates, certaines aguerries, d’autres sans expérience. 

De jeunes officiers tout juste sortis de Saint-Cyr grimpent pour la première fois dans un blindé ! 

Ces néophytes sont encore en chemin, le 17 mai, et seront engagés les jours suivants. 

Interrogé par France 3 en 1990, le général de Nadaillac qui faisait alors partie de l’état-major de De Gaulle se souvient :

"Nous étions déjà à utiliser des fonds de tiroir. Cette division n’était pas en état de faire la guerre".

 

Photo : Fondation Charles de Gaulle

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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