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19 mars 2020 4 19 /03 /mars /2020 16:21
Le Grand Saint Antoine

Le Grand Saint Antoine

XVIIIe siècle : La peste à Marseille

 

Les victimes du ‘Grand Saint-Antoine 

Le Grand-Saint-Antoine est mis en quarantaine « douce » : les marins sont débarqués et enfermés dans un lazaret (dispensaire), près de l'île de Pomègues.

L’équipage, une fois à terre, jettent leurs ballots de linge sale infecté du virus de la peste, par-dessus la palissade du lazaret à des lavandières… En deux mois, la ville de Marseille va perdre la moitié de ses 100 000 habitants, la peste va tuer dans l'ensemble de la région pas moins de 220 000 personnes !

20 juin, 1720, rue Belle-Table, quartier misérable de Marseille, Marie Dunplan, une lavandière de 58 ans meurt après quelques jours d'agonie. Elle a un charbon sur les lèvres. Les médecins n'y prennent pas garde. Comment feraient-ils le rapprochement avec la Peste noire des temps médiévaux ? 

Le 28 juin, dans le même quartier, meurt un tailleur de 45 ans, Michel Cresp et deux jours plus tard, c'est au tour de sa femme…

Le 9 juillet enfin, deux médecins, les Peyronnel père et fils, se rendent rue Jean-Galant au chevet d'un enfant de treize ans. 

Ces deux médecins comprennent de suite que c’est la peste et avertissent les autorités.

Le 22 juillet, un gros orage, accompagné de chaleur et d'humidité, accélère la prolifération du bacille. 

Les victimes de la contagion meurent en moins de deux jours, l'épidémie fait un millier de morts par jour dans la ville. 

On mure les maisons des victimes. On poudre les cadavres de chaux...

 

L’Héroïsme de l’évêque et de l’échevin

Né dans la religion réformée, il se converti au catholicisme à 16 ans, devint prêtre, puis évêque de Marseille, Henri-François-Xavier de Belsunce de Castelmoron. 

Conseiller du roi et éminent personnage du royaume, il se signale par son dévouement exceptionnel. Il parcourt les rues, assiste et secourt les malades, au mépris de la mort qui finalement l'épargnera. Il met le palais épiscopal au service du corps médical en veillant à la propreté du linge.

Plus tard, il refusera le titre de pair de France, préférant terminer sa vie comme évêque de Marseille. 

Le cours Belsunce et le lycée du même nom rappellent son héroïsme.

 

Un autre personnage, le chevalier Nicolas Roze, se détache des secouristes.

Cet échevin offre la liberté à des galériens en échange de leur assistance. Sous sa conduite, les bagnards et 40 soldats volontaires s'entourent le visage de masques en tissu et enlèvent, puis incinèrent, les 8 000 cadavres qui pourrissent sur la place de la Tourette et alentour.

Tâche indispensable et ô combien dangereuse ! Sur 200 bagnards libérés le 1er septembre, 12 sont encore en vie le... 6 septembre. 

Le chevalier Roze, renouvelant ses effectifs, poursuit inlassablement sa tâche. Lui-même est atteint par la peste mais il en réchappe par miracle, alors que les chances de survie ne dépassaient pas 1 pour mille.

 

La lutte contre la peste

Chef de l'escadron des galères, Monsieur de Langeron est nommé commandant de la ville et, avec 6 compagnies de soldats, fait rapidement fermer les lieux de rassemblement (églises, tripots....) et arrêter les pilleurs. 

La mortalité dans la ville commence à baisser en décembre avec seulement un ou deux morts par jour.

Le 29 septembre 1721, après 40 jours sans nouvelle victime, la population rend grâce à Dieu pour l'avoir enfin délivrée du fléau.

Mais on s'est décidé trop tard à boucler Marseille, début septembre, et le bacille a pu se répandre dans l'intérieur des terres de sorte qu'il faudra encore deux années de luttes pour éradiquer la peste du Languedoc et de la Provence.

Quant au ‘ Grand-Saint-Antoine’ il est remorqué sur l'île Jarre, en face des calanques, et brûlé le 26 septembre 1720 sur ordre du Régent Philippe d'Orléans (on peut encore voir ses restes). 

Quant au capitaine Chataud, il est emprisonné sur l'île d'If.

Après cet épisode dramatique, on n'entendra plus jamais reparler de la peste en Europe... mais les sociétés vont découvrir que l'on n'est jamais à l'abri d'une épidémie… 

(A suivre : Variole, Syphilis….

(source : Hérodote – Charlotte Chaulin)

 

 

 

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17 mars 2020 2 17 /03 /mars /2020 16:04
La Peste d'Asdod, Nicolas Poussin. Vers 1630, Paris, musée du Louvre

De locale, une épidémie peut se transformer en pandémie, avec une portée intercontinentale ou mondiale. 

Ce que nous vivons aujourd’hui avec le Coronavirus n’est pas la première épidémie mortelle … ni la dernière. 

Retour sur les terribles épidémies que le monde a connu depuis des millénaires : la peste noire, la peste de Marseille, la variole, la syphilis, la grippe espagnole, etc… et les découvertes des chercheurs pour remédier à ces fléaux.

  1. De l’Antiquité au XVIIe siècle : la peste

Le plus grand fléau : la peste

La plus ancienne et la plus effroyable des pandémies demeure la peste.

La première épidémie, rapportée par l'historien Thucydide, est la « peste d’Athènes » qui a ravagé la Grèce de 430 à 426 av. J.-C. et aurait causé la mort de dizaines de milliers de personnes, dont Périclès, reste un mystère pour les scientifiques qui continuent d’en chercher la cause. 

 

Chaque année ou presque, elle a fait son lot de victimes dans la population de l'empire, 

A partir de 767, au temps de Charlemagne, les chroniques occidentales en ont perdu la trace... mais elle est restée endémique en Orient, en Inde et en Chine.

 

Après plusieurs siècles d'absence, la peste bubonique fait sa réapparition en 1320 en Mongolie.

En 1344, les Mongols assiègent la ville de Caffa (aujourd'hui Féodossia, en Crimée), envoient des cadavres contaminés par-dessus les murailles. Des marins génois fuyant la ville emportent avec eux le terrible bacille et le 1er novembre 1347, les responsables du port de Marseille acceptent un bateau génois dont ils savent pourtant qu'il est porteur de la peste. Ils déclenchent ce faisant une catastrophe à l'échelle du continent...

Un mois plus tard, la peste atteint la Corse et Aix-en-Provence. 

En janvier 1348, elle est à Arles et en Avignon où, en six semaines, elle fait onze mille morts. 

En avril, la voilà en Auvergne, à Toulouse et Montauban. 

En juin à Lyon, en juillet à Bordeaux et dans le Poitou. 

Le 20 août 1348, on la signale à Paris. En décembre, elle atteint Metz...

Durant les premiers mois, le fléau progresse à une moyenne de 75 km par jour.

La « Grande Peste » ou « Peste noire » va ainsi tuer en quelques mois jusqu'à 40% de la population de certaines régions, ressurgissant par épisodes ici ou là. 

En quatre ans, 25 à 40 millions d'Européens vont en mourir.

 

La Chine n’est pas épargnée. La dynastie des Yuan, (fondée par les Mongols), disparaît en 1368, peu avant que meure son dernier empereur, Toghon Teghur, non de la peste mais de la dysenterie. 

Les itinéraires commerciaux reliant l'Europe au reste du monde deviennent les grand-routes mortelles de la transmission de la peste noire. 

 

À la Renaissance, les recherches scientifiques ont permis de mieux cerner les causes des épidémies. 

Jérôme Fracastor (Italien) suggère une contagion de la peste d'homme à homme ou d'animal à homme (et non par voie aérienne comme on le croyait).

En 1478, il fut décidé en Catalogne d'isoler les villes et les régions contaminées (technique dite de la « ligne »). Malgré de réels succès de cette technique, la peste fit son retour en Europe et de tua encore quelques centaines de milliers de personnes en 1575 puis en 1630 à Venise, et dans plusieurs villes françaises entre 1628-1631 de Toulouse à Dijon.

 

En 1656, pendant 6 mois l'épidémie fait rage à un rythme incontrôlable à Naples, certains jours très chauds, elle emporte dix à quinze mille personnes. La ville va perdre la moitié de sa population.

 

En France, en 1662, Un corps de médecins est spécialement chargé de détecter l'épidémie et l'armée se doit d'isoler avec rigueur les zones contaminées, Colberintroduit la technique de la « ligne ».

C'est un succès et l'on n'entend bientôt plus parler de foyers d'infection. 

 

Au fil des années, la vigilance se relâche et c'est ainsi que va survenir en 1720 ‘le drame de Marseille’, dernière manifestation du fléau en Europe.

 

A suivre… Le retour de la peste à Marseille

(source : Hérodote – Charlotte Chaulin)

 

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20 janvier 2020 1 20 /01 /janvier /2020 06:58
Le guide rouge 2020

Redouté pour certains, espoir d’être étoilé pour d’autres, attendu par les gastronomes, le guide rouge 2020 sort le 27 janvier avec les nouveaux étoilés et les déclassés.

Après Bernard Loiseau en 2003, Marc Veyrat en 2019, c’est autour de Paul Bocuse de perdre une étoile cette année.

Depuis plusieurs années, beaucoup de chefs ont décidé de ne plus être inscrit dans le ‘guide Michelin’ : trop de contraintes, de pression, une opacité sur l’attribution où le retrait des étoiles.

Quatre inspecteurs Michelin, dans l'anonymat total, sillonnent la France pour déguster entrées, plats et desserts dans divers établissements et ce plusieurs fois au cours de l’année.

Les critères de jugement : la qualité intrinsèque des matières premières (viande, les légumes), la personnalité culinaire du chef, la maîtrise des cuissons et saveurs, le rapport qualité/prix et la régularité de la qualité tout au long de l'année. 

 

Retour sur l'histoire du Guide Michelin.

Inventeurs du pneumatique démontable pour bicyclettes, puis pour automobiles, André Michelin, ingénieur centralien et Édouard, artiste-peintre forment un parfait tandem.

Un jour de 1894, Edouard voit un empilement de pneus évoquant la forme d'un homme cela lui donne l’idée de créer une mascotte publicitaire faite d'un tas de pneus : personnage surmonté de la phrase d’Horace « Nunc est bibendum » (« C'est maintenant qu'il faut boire »), Bibendum est né.

Pour l'Exposition universelle de 1900 à Paris, les frères créèrent le « Guide Michelin »afin d’aider les voyageurs dans leurs déplacements en donnant des renseignements pratiques ainsi qu'une liste d'hôtels et de restaurants.

Tiré à 35 000 exemplaires pour sa première édition (1900) , il est offert avec l'achat de pneumatiques. 

C’est un succès. Mis à jour chaque année, il déjà redouté par les hôteliers et restaurateurs. Si un hôtel baisse en qualité, il est tout bonnement rayé du guide l'année suivante. 

Voulant le garantit de l’indépendance et sa qualité de jugement dans leur ‘guide rouge’ les frères Michelin font en 1908, disparaissent les publicités suite à une annonce humoristique des créateurs : « Tout comme la femme de César, Bibendum ne doit pas être soupçonné. »

La légende raconte qu’André Michelin vit un jour dans un garage, une pile de ses guides servant à caler un essieu. « L'homme ne respecte que ce qu'il paye », il décide donc que le guide devient payant (7 francs). 

La naissance de l'étoile, récompensant les meilleures tables est créée en 1926 :

  • Une étoile indique « une bonne table dans la localité »
  • Deux une « cuisine excellente, valant le détour » et 
  • Trois étoiles « une des meilleures tables de France, vaut le voyage ».

Parmi les établissements qui « méritent un détour » : Le Commerce de M. Lameloise à Chagny, La Côte d'Or d'Alexandre Dumaine à Saulieu ainsi que L'Hôtel de la Poste à Avallon... 

Ce n’est qu’en 1933 qu’est décernée le Graal des restaurateurs, la récompense suprême : les trois étoiles. 

A Paris : le Café de Paris et l'illustre Foyot, rue de Tournon, Larue, Carton (sole à la crème), la Tour d'Argent (canard au sang), La Pérouse (bouillabaisse).

En province : le restaurant de la mère Brazier à Lyon est auréolé des trois étoiles. 

Eugénie Brazier (38 ans) qui pour formera Paul Bocuse, lequel recevra ses trois étoiles au même âge, en 1965.

Juste avant sa suspension pendant la deuxième guerre mondiale, seize enseignes possèdent les prestigieuses trois étoiles.

En 1946, c’est deux cent trente restaurants qui reçoivent la célèbre étoile, quatre cent cinquante l'année suivante et en 1951, sept grandes maisons obtiennent les ‘trois étoiles’ (Point à Vienne, Bise à Talloires, Dumaine à Saulieu…) Le guide rouge est devenu la bible des gastronomes. 

L'anti-Michelin 

Le guide Michelin ne fait l’unanimité, Edmond Saillant (1872-1956), écrivain et gastronome, se pose en rival des guides Michelin.

Parcourant la France au volant de sa Bugatti à la recherche de trésors culinaires, Edmond Saillant, prend le pseudonyme Curnonsky pour impressionner la clientèle des palaces (principalement russe), 

En 1927 il s'autoproclame « prince des gastronomes », en héritier de Brillat-Savarin et fonde en 1928 avec quelques amis l'Académie des gastronomes sur le modèle de l'Académie française. (elle est toujours en activité)..  

Les inspecteurs du Michelin se contentaient de signaler les bonnes adresses, Curnonsky et Rouff (un ami journaliste) se laissaient aller dans leurs commentaires autour des plats qu'ils dégustaient...

La concurrence

Christian Millau, journaliste au quotidien Paris-Presse, critique la froideur du guide Michelin :

« Les trois étoiles, c'était le temple de la cuisine bourgeoise avec le maître d'hôtel à l'entrée, un sommelier compassé et des spécialités savantes servies dans des plats d'argent ».

Avec son collègue de bureau Henri Gaultils se posent la question : pourquoi un civet de lièvre serait-il moins bon sur la table en bois d'une petite auberge que sur la nappe blanche damassée d'un grand restaurant parisien ? ».

S'inscrivant clairement en concurrence avec le guide Michelin ils créent la rubrique « Les oubliés du Michelin » dans laquelle ils donnent des étoiles aux restaurants qui le mériteraient. 

Ils dévoilent leurs bonnes adresses en expliquant les raisons de leurs préférences, en faisant part de leurs émotions, de leurs coups de cœur.

Leur premier ‘Guide de Paris ‘est publié chez Julliard en 1962 : Le Gault et Millau devient un incontournable et en 1969 après la disparition de Paris-Presse, ils lancent alors leur propre magazine.

Proposant des adresses qui privilégie une cuisine allégée en calories, (surfant sur la vague de rejet de la société de consommation de Mai 68), la première édition, se vend à quarante-cinq mille exemplaires. 

Pour se distinguer des étoiles, ils attribuent des toques, allant d'une toque pour les bonnes tables à 5 pour les tables exceptionnelles.

 

(Sources : Saga du guide Michelin – Hérodote : Charlotte Chaulin)

 

 

 

 

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4 janvier 2020 6 04 /01 /janvier /2020 17:42

La station Europe 1, anciennement Europe N°1, a choisie de ne plus diffuser ses programmes sur les Grandes Ondes (GO- 182 KHz).

Si l’origine de la station qui prend le nom d’Europe n°1 sur une idée de Louis Merlin remonte en 1945, lorsque le financier Charles Mischelson veut poursuivre ses investissements dans le secteur de la communication, il faudra attendre le 1er janvier 1955, pour sa première émission expérimentale.

Retour sur l’histoire.

En 1945, le gouvernement français instaure un monopole d’État de la radiodiffusion et de la télévision à travers la Radiodiffusion française (ce qui interdit tout émetteur de radiodiffusion privé à s’installer sur le territoire).

Les français ont toutefois la possibilité d’écouter trois stations de radio privées à l’étranger (Radio-Andorre, RMC, Radio-Luxembourg qui deviendra RTL).

Après la Seconde Guerre mondiale, la région de la Sarre est placée sous tutelle de la France et considérée comme protectorat (Suite aux accords de Luxembourg d’octobre 1965, la Sarre sera rattachée à la République fédérale d’Allemagne le 1er janvier 1957).

Le choix d’implantation de l’émetteur de la nouvelle station radion se porte donc vers le plateau du Felsberg (Sarrelouis), intéressant par ses caractéristiques techniques : 367m d’altitude et très prêt de la frontière française.

A 6h 30, le 1er janvier 1955, Micheline Francey par un ‘Bonjour l’Europe’’ diffuse une chanson de Gilbert Bécaud. 

Perturbant d’autres émetteurs, notamment le radiophare de l’aéroport de Genève, 30 minutes plus tard l’émission est interrompue,  

Pendant quelques jours Europe n°1, change plusieurs fois de fréquence, brouillant d’autres stations européennes (de Suède, de Norvège et du Danemark notamment).

Le 8 janvier 1955, Radio Luxembourg, bien qu’elle n’ait aucune autorisation officielle pour diffuser ses programmes, proteste vigoureusement. 

A malheur est bon, les nombreux articles de journaux consacrés à cet événement, font une publicité à Europe n°1, station quasi inaudible et sans ressources.

La station fait appel au soutien financier de ses auditeurs qui en huit jours lui font parvenir 19 millions de francs, sauvant ainsi sa disparition.

Il faudra attendre le 3 avril 1955, pour qu’Europe n°1, reprenne l’ancienne fréquence (185 KHz) de la station ‘Deutschlandsender’ de la RDA, orientée vers l’est, en se fixant sur 182 KHz (1647m GO), l’Allemagne de l’Est ayant accepté cette fréquence à condition d’en diriger son rayonnement uniquement vers la France.

Les studios localisés à Paris sont reliés par câbles spécial des PTT vers l’émetteur situé en Sarre (aujourd’hui la liaison s’établie par satellite mais aussi par une ligne spécialisée).

Son antenne directionnelle, orientée approximativement vers Bordeaux est composée de 2 pylônes (280 et 282 mètres de haut), d’une puissance de 2000 Kilowatts, mais réduite à 1500 figure parmi les plus puissants émetteurs européens.

Le 31 décembre 2019 à minuit l’émetteur Grandes Ondes d’Europe 1 a arrêté définitivement d’émettre.

L’approche environnementale à également motivé cette décision de quitter les GO, en évitant les fortes consommations d’énergie.

Europe 1,  a toujours fait preuve d’innovation dans sa manière de penser et de concevoir l’écoute de ses programmes (exemple en 1968 où le gouvernement insatisfait de la couverture médiatique des événements de mai, envisage une coupure de la liaison entre les studios et l’émetteur).

(Source: Merci à mon ami F1BKH)

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31 décembre 2019 2 31 /12 /décembre /2019 17:20
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15 décembre 2019 7 15 /12 /décembre /2019 17:30
Alambic (Guy Pontarlier)

On nous a parlé de ‘La clause du grand-père’, maintenant c’est de l’âge pivot, de l’âge de l’équilibre…  Peut-être qu’un jour on nous parlera du déséquilibre des montants des retraites par rapport au cout de la vie !!

Quant à la «’Clause du grand-père’ J’ai toujours pensé que c’était sortie tout droit d’un cerveau d’énarque … et bien non, elle est d’origine est américaine.

 

 Au lendemain du conflit qui a déchiré les États-Unis : la guerre de Sécession (1861-1865), le droit de vote est accordé à tous, y compris aux esclaves noirs américains nouvellement émancipés.

Toutefois sept États du Sud s’y opposent et imposent des restrictions (pour exclure les Noirs du droit de vote). 

Dans ces états il fallait savoir lire et écrire ou posséder une surface minimale de terre, pour avoir le droit de voter. Conditions quasi impossibles à remplir pour d’anciens esclaves, mais cette disposition posait également problème à certains Blancs, qui ne savaient ni lire ni écrire et n’étaient pas propriétaire de terre. 

Afin d’éviter d’exclure du droit de vote ces électeurs blancs ne remplissant pas les nouveaux critères, une mesure dérogatoire a été instaurée :

Pouvaient voter les personnes dont le père, ou le grand-père, possédaient le droit de vote avant la fin de la guerre de Sécession. 

Cette clause a, un demi-siècle plus tard, été déclarée anticonstitutionnelle.

Voilà pour l’origine de cette clause, que les français ont utilisé pour la première fois dans les années 1950.

 

Le droit français appelle ça la « clause d’antériorité », c’est plus sympa que la ‘clause du grand-père’ : 

Les conditions de l’ancienne loi s’appliquent à celles et ceux qui en bénéficiaient. 

Ainsi, les travailleurs déjà en place au moment du vote de la loi peuvent continuer de bénéficier des avantages dont ils jouissent, les effets de la nouvelle loi ne s’appliquant qu’aux nouveaux embauchés.

En France cette clause a été utilisée pour en finir avec les bouilleurs de cru (manque à gagner sur les taxes et pour lutter contre l’alcoolisme).

Les paysans récoltants de fruits (prunes, raisins, pommes, poires…) avaient sous l’Ancien Régime le droit de distiller leur récolte exclusivement pour leur consommation familiale. Aboli sous la Révolution, ce droit a été rétabli par Napoléon Ier.

Transmissible aux héritiers, (au début du XXe siècle il y avait trois millions d’exploitants), ces derniers pouvaient avec un alambic, produire de l’eau-de-vie dans la limite de mille degrés d’alcool (environ 10 litres d’alcool pur) avec exemption des taxes.

Ils pouvaient également faire appel aux services d’un « distillateur ambulant ».

 

Des sous, des sous !

Lors de sa séance du 10 juillet 1953, le Conseil de la République (Sénat), estime que ce privilège fiscal (exemption des taxes), représente pour les finances de l’État un manque à gagner de 20 milliards de francs.

Il faut donc récupérer cet argent. Le lendemain 11 juillet le gouvernement de Joseph Laniel relève considérablement les droits sur l’alcool, limite la qualité de bouilleur de cru aux personnes pour laquelle l’agriculture était l’activité principale tout en laissant subsister des droits acquis (sans aucune limitation de durée) au profit de tous ceux qui avaient pu bénéficier de la qualité de bouilleur de cru au cours des trois campagnes antérieures. 

 

Dans le cadre de la lutte contre l’alcoolisme Pierre Mendès France président du Conseil publie le 13 novembre 1954 un décret limitant l’exonération fiscale à la récolte de 1954-1955 pour les récoltants dont l’agriculture n’était pas l’activité principale.

Première étape concrète dans la disparition progressive des bouilleurs de cru. 

 

Par ce décret, près d’un million de bénéficiaires vont disparaitre à la fin de l’année 1955., ce qui déclenche l’hostilité du milieu rural.

Il faut donc calmer le jeu, des instructions sont envoyées aux services départementaux pour que l’application du décret Mendès France soit faite « avec le maximum de compréhension »

« Le maximum de compréhension » fut tellement bien respectée que ledit décret ne fut jamais appliqué, étant prorogé très régulièrement, sans pour autant régler la question. 

Mais la question était loin d’être réglée. Périodiquement, elle revint à l’ordre du jour du Parlement pendant plusieurs décennies au cours desquelles s’affrontèrent partisans et adversaires des bouilleurs de cru.

Périodiquement, est pendant plusieurs décennies s’affrontèrent au Parlement partisans et adversaires des bouilleurs de cru.

 

 « Les régimes spéciaux » font déjà l’objet de comparaisons !

La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), souligne en 1959

 « On ne peut empêcher les producteurs agricoles de bénéficier d’une partie de leur récolte comme les ouvriers de la S.N.C.F. ou de l'Électricité de France ont droit à des tarifs spéciaux pour leurs voyages ou leur consommation de courant »

Sous la présidence du général de Gaulle, le gouvernement de Michel Debré dans le cadre de la lutte contre l’alcoolisme, programme l’extinction des bouilleurs de cru à terme avec l’ordonnance du 30 août 1960 :

Que « l’allocation en franchise du code des impôts est supprimée. Toutefois, les personnes physiques qui pouvaient prétendre à cette allocation pendant la campagne 1959-1960 sont maintenues à titre personnel, sans pouvoir le transmettre à d’autres personnes que leur conjoint survivant. » … Fini le privilège de « la goutte » !

 

Et voilà la « clause du grand-père » !

Dans les exploitations agricoles où cohabitent plusieurs générations, on va pendant plusieurs décennies continuer de distiller de l’eau de vie « à l’œil » en faisant valoir le privilège détenu par le grand-père, autrement dit la « clause du grand-père »

En 1978, trente députés du RPR (Rassemblement pour la République) relancent la polémique : 

« Dans quelques années, si les dispositions de l'ordonnance du 30 août 1960 sont maintenues, on parlera des bouilleurs de cru au passé. » 

Ils demandent le rétablissement de « cet usage très ancien reconnu à nos campagnes », rappelant que depuis 1960, « seuls les exploitants, et ensuite leurs veuves, disposaient de la faculté de faire procéder, en franchise de droits, à la distillation d'une partie de leur production viticole, cidricole, fruitière et de gentiane ».

Bien que les défenseurs des bouilleurs de cru fassent valoir « qu’en Grèce, au Portugal, en Espagne, les bouilleurs de cru ne supportent aucune taxe ; en Allemagne, les bouilleurs artisanaux ont droit à un rabais de 21,5% sur la taxe officielle », la bataille va se poursuivre pendant une trentaine d’années… Sans résultat. 

 En 1995, le nombre des bouilleurs français titulaires du privilège (distillation non taxée de 10 litres d'alcool pur) est tombé à quatre cent mille (les propriétaires de vergers gardent la liberté de distiller leur récolte mais à condition de payer de lourdes taxes dissuasives), ils étaient deux millions et demi au début des années 1950, 

En 2002, il a été décidé de supprimer complètement l’exemption à la fin 2007, avant qu'une prolongation, votée en 2007, reporte l'échéance au 31 décembre 2012. 

Fin 2011 les parlementaires ont obtenu, dans le cadre de la loi de Finances pour 2012, de prolonger à vie le statut des bouilleurs de cru dits « privilégiés » (les bénéficiaires des 10 litres détaxés). 

Cette décision n’a guère suscité de remous chez les bouilleurs de crus concernés (environ 70 000) et vu leur âge (80 ans en moyenne), l’extinction naturelle de cette population à brève échéance d’autant que les enjeux financiers de cette exonération est devenu dérisoire. 

Cette « clause du grand-père » se sera finalement étalée sur près de 70 ans.

 

Conclusion

Comme on le constate avec les bouilleurs de cru, la « clause du grand-père » a pour but d’éteindre une protestation immédiate ou de calmer les inquiétudes et incertitudes, mais n’empêche pas de nourrir des contestations persistantes au fil du temps.

La « clause du grand-père » n’a pas été appliquée qu’aux bouilleurs de cru.

Ce dispositif a été mis en place chez France Télécom, (plus de recrutement de fonctionnaires à partir de 1996), ainsi qu’à La Poste depuis 2002.

En juin 2018, suite à la réforme ferroviaire les nouvelles embauches à partir du 1er janvier 2020 ne se feront plus sous le statut de cheminot, tandis que les agents en place garderont leur statut et leurs droits.

Source : Hérodote (JP Bedeï)

 

 

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8 décembre 2019 7 08 /12 /décembre /2019 17:22
241P7

Maman, nous emmenait parfois ‘aux remparts’, et au travers des grilles de protection, ma sœur et moi -même on attendait le coup de sifflet annonçant le passage imminent du train partant pour Avignon.

Qu’elle était notre joie de voir à la fenêtre de la cabine, papa nous faisant signe de la main et le mécanicien donnant un nouveau coup de sifflet, rien que pour nous, les enfants.

La gare était loin pour nos petites jambes de 5 ans, mais cela ne faisait rien… On allait pouvoir voir ‘papa’ sur sa machine.

Le train était déjà à quai… sans la machine. Quelques minutes plus tard, on entendait le bruit de la locomotive 241P7 qui arrivait en marche arrière pour s’accrocher au train.

La casquette sur la tête, les lunettes de protection des escarbilles remontées sur son front, le mécanicien venait nous faire un signe de main et repartait sur le côté gauche de la locomotive. 

Papa, après avoir garni le foyer descendait de la plateforme pour venir nous embrasser et essayer de me faire monter sur la loco… mais pas question, je n’étais pas rassuré !!! (quel regret avec l’âge).

Au coup de sifflet du chef de gare, dans un bruit assourdissant pour nos petites oreilles, dans un nuage de fumée et de vapeur, le train s’ébranlait pour Paris. Pendant presque 4 h, tout au long des 315 kms, papa allait étaler dans le foyer sur la grille de combustion 25 kg de charbon au km. Le mécanicien surveillant la pression de la vapeur dans les pistons consommant environ 100 litres d’eau au km. … Il ne fallait pas que le chauffeur ‘plante un chou’, dans la montée de Blaisy (rester en panne sur la ligne, à cause d’une baisse de pression catastrophique. Dans ce cas non seulement la machine ne peut plus tracter le train, mais il est impossible d’attiser le feu, la demande de secours est obligatoire, ce qui est une honte pour tous les roulants).

A machine de prestige, ligne de prestige ... Fleuron des grandes lignes du réseau français, Paris - Lyon – Marseille, les premières ‘Mountain’ unifiées  sont livrées au dépôt de Dijon-Perrigny en mai et juin 1948.

L’enthousiasme des agents de la gare de Dijon-Ville pour cette locomotive innovante et révolutionnaire à leurs yeux est très bien décrit dans Mémoire d'un enfant du rail d'Henri Vincenot.

Les cheminots (agents et ingénieurs) prononçaient Mountain à la Française: "Moutin".

Histoire de la Moutain.

 

Après la 2ème guerre mondiale, la S.N.C.F. prévoit des remorquer des trains de voyageurs de 700 à 800 tonnes.

Pour cela elle doit concevoir une locomotive à grande adhérence capable de rouler à 120 km/h de manière continue pour les lignes à profil difficile avec des rampes de 8mm/m à gravir (Paris-Lyon, Paris-Nancy, Paris-Belfort).

L’utilisation de locomotives de ce type : 4 essieux accouplés et ayant une puissance au crochet d'environ 2500 ch, impose de grandes roues d'un diamètre voisin de 2 m.

Ce type de machine existe aux États-Unis c’est la ‘Mountain’.

 

Ayant besoin d'engins de grande puissance de traction pour circuler sur des lignes montagneuses (d'où leur nom ‘Mountain’) et à vitesse élevée, ces locomotives étaient équipées d'un moteur à simple expansion et de roues motrices d'un diamètre maximal de 1 800 mm, à la différence des Mountainfrançaises qui étaient de type compound (système où la vapeur agit successivement dans plusieurs cylindres) et équipées de roues motrices allant jusqu'à 2 mètres de diamètre, faisant des 241 P des locomotives de vitesse destinées à des lignes de profils moyens.

 

Les 241 P ont été étudiées par le bureau d’Études des Ets Schneider, spécialistes en construction de locomotives à vapeur. Les bureaux d’études menées par deux grands ingénieurs (Georges Chan et André Chapelon), sorte une machine d’une grande élégance, d’une puissance et d’un rendement au top niveau.

Le 3 octobre 1945, la SNCF passe commande de 35 machines 241 P (1 à 35), qui seront construites et mises en service entre juin 1948 et juillet 1952.

 

Les 241-P étaient les plus grandes locomotives à vapeur d'Europe de l'Ouest, elles pouvaient franchir des courbes d'un rayon minimal de 140 mètres et capables de remorquer :

En palier, des trains de 750 tonnes à la vitesse de 120 km/h

En rampe de 4,4 pour mille, des trains de 800 tonnes à 80 km/h

En rampe de 21 pour mille, des trains de 500 tonnes à 25 km/h

Avec 174 tubes traversant leurs chaudières, elles pouvaient produire 20 à 22 tonnes de vapeur à l'heure ... brûlant dans le même temps 2500 kg de charbon.

La boîte à fumée mesurait 3 m de longueur et supportait un échappement type double « à trèfle » PLM.

La disposition d'essieux 2 ;4 ; 1 (2 essieux porteurs, 4 essieux moteurs et 1 essieu porteur).

Ces machines furent accouplées aux tenders unifiés du type 34 P d'une capacité de 34 m3 d'eau et 12 tonnes de charbon, (quelques-unes eurent des tenders du type 36 P, contenant 36 m3 d'eau et 9 tonnes de charbon).

 

Elles servirent pendant une vingtaine années et furent progressivement retirées du service (l’électrification des lignes sonnant le début de la fin de la vapeur !).

La 241 P 1 fut la première radiée le 31 décembre 1965, les 241 P 9 et 16 furent les dernières radiées le 20 novembre 1973.

Le dernier train régulier tracté par une ‘Mountain’ a été assuré par la 241 P 17 le 28 septembre 1969 entre Nantes et le Mans.

Quant à la 241 P 30 mise en service, le 28 septembre 1951 au dépôt de Lyon-Mouche et mise hors service le 12 novembre 1969 au Mans aura parcouru la bagatelle de 1 793 710 km !

Que la  Moutain  P7 est belle... 

Livrée en 1949 à Dijon au dépôt de Perrigny, en juin 1952 elle rejoint le dépôt de Marseille-Blancarde. Par la ensuite selon les besoins du service elle fait différents aller et retour entre les dépôts de Lyon – Le Mans pour terminer sa carrière à Nevers et prendre sa retraite dans les années 1967-68 en ayant parcouru 1 669 05 km !

 

Caractéristiques techniques de la 241P

Générale

Longueur hors tout de la locomotive seule : 17,172 m

Longueur totale locomotive + tender : 27,127 m (locomotive : 17,172 m ; tender : 9,955 m)

Masse à vide : 120,15 tonnes ; en ordre de marche : 131,4 tonnes

Vitesse maxi en service : 120 km/h

Roues

Diamètre des roues motrices : 2, 020 m ; les roues du boggie : 1 m ; les roues du bissel : 1, 35 m

Rayon minimal d’inscription en courbe : 140 m 

Poids :

Masse totale en ordre de marche : 131,400 t

Poids adhérents : 81,600 t ; poids par essieu moteur : 20,400 t

Chaudière

Longueur de la grille : 2,51 m pour une surface de 5,052 m2

Surface de chauffe : 244,57 met 108,38 m2 la surface de surchauffe.

Pression de la chaudière : 20 kg/cm2

Diamètre de la chaudière : 1,80 m

Tender :

Longueur du tender : 9,955 m pour une tare de 36,7 tonnes

Capacité en eau :  Le tender a une capacité de 12 tonnes en charbon et 34 men eau.

Masse du tender en ordre de marche : 82,7 tonnes (locomotive + tender : 214,1 tonnes).

Service :

Avec sa mythique plaque " MISTRAL " fixée sur la boîte à fumée, la 241P a assuré la traction du prestigieux train Paris – Marseille le " MISTRAL ".

Que la  Moutain est belle...

 

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16 novembre 2019 6 16 /11 /novembre /2019 18:02

J’ai fait le métier que je voulais, j’ai épousé la femme que j’aime et j’ai eu les enfants que je souhaitais, voilà ce que notre père nous disait le jour de ses 90 ans.

Aujourd’hui, il n’est plus là, mais nous avons toujours au fond du cœur son sourire, sa joie et l’amour qu’il nous donnait.

 

J’ai fait le métier que je voulais… Oui et avec passion et courage. Pendant la dernière guerre, alors que certaines équipes demandaient à être ‘descendues’ des machines, tu as fait partie de ces hommes qui sont restés ‘rouler’.

Les mitraillages en ‘rase motte’ par les italiens arrivant par derrière, les allemands par devant en enfilade et les américains par largage haute altitude, la découverte de colis, de lettres, ou de personnes qui voulaient passer la démarcation (avant que la France soit complétement occupée) n’ont pas altéré la passion de votre métier à toi et au mécanicien.

 

Pendant que le mécanicien préparant la ‘bécane’ et toi ‘astiquant’ les cuivres de la cabine (avec le ‘Miror’, acheté par maman), il arrivait qu’un collègue passe au pied de ‘la plateforme’ et lance discrètement : Au Km tant, on saute ! cela voulait dire qu’un sabotage aurait lieu sur la voie, le train allait dérailler. Maintenant restait à faire comprendre et à convaincre la sentinelle allemande qui vous accompagnait qu’il devait sauter également… et surtout qu’il ne vous tire pas dessus.

Cette passion de ‘faire l’heure’ (arriver à l’heure en gare), comme les décalages horaires, la conduite de nuit, des dimanches et jours fériés faisaient partie du métier, vous l’acceptiez.

Aujourd’hui les choses ont bien changé !!!

Tu nous disais : Le mécanicien, le chauffeur et la machine ne font qu’un ! 

 

La SNCF vous octroie une nouvelle machine… La fameuse 241P, qu’il faut aller chercher à Marseille (elle était exposée à la foire). 

Pour ‘Bobèche’, le mécanicien pas question de réceptionner et de roder la machine durant le retour avec un autre chauffeur que toi, c’était tous les deux. 

Il te faut écourter de huit jours tes vacances prisent à l’occasion de ton mariage… Mais il faut se résigner…. dans quatre jours, tu seras de retour au dépôt de Périgny… Point sans faut, le déplacement durera  trois longues semaines !

 

Puis un jour, la ‘vapeur’ a fait place ‘aux électriques’… Plus vite, plus loin… Mais plus d’équipe.

Ah, cette 241P7, comme tu l’aimais.

 

Il y a 8 ans, tu as quitté ceux que tu aimais pour rejoindre ceux que tu as aimés.

Aujourd’hui, tu aurais 100 ans. La femme que tu as aimée, les enfants que tu souhaitais, nous te souhaitons un bon anniversaire.

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31 octobre 2019 4 31 /10 /octobre /2019 15:28
Pierre-Auguste Renoir  - Le bouquet de chrysantème (collection Musée des Arts de Rouen)

Pierre-Auguste Renoir - Le bouquet de chrysantème (collection Musée des Arts de Rouen)

La Toussaint n’a pas d’origine biblique, ni dans l’Ancien et le Nouveau Testament on ne trouve trace de cette fête.

On en trouve une première « codification » en 610 par le pape Boniface IV, qui déplace la fête au 13 mai (célébration annuelle dédiée à Marie, mère de J.C. et aux martyrs chrétiens assassinés sous l’empire romain) 

Ce jour-là, « il fait transporter dans l’ancien temple païen du Panthéon toutes les reliques des martyrs des catacombes romaines », explique le quotidien ‘La Croix’.

C’est la fin du culte des divinités romaines au profit des Saints Catholiques.

Il faudra attendre le XXe siècle pour que le pape Pie X intègre la fête des saints dans la liste des huit fêtes les plus importantes du calendrier catholique, mais la fête officielle des défunts catholiques est le 2 novembre, le lendemain de la Toussaint.

Nos ancêtres avaient une vision de la mort marquée par la peur : les morts expulsés de la cité, les cimetières étaient hors des villes.

Le christianisme inaugure une vision différente, en faisant vénérer les reliques des saints dans les basiliques. On se fait enterrer autour des églises, afin de participer à la vertu et à la force des saints. On édifie les cimetières à l'intérieur des villes.

Retour à la Rome antique au XVIIIe siècle : Sous l'influence de médecins hygiénistes (mauvaises odeurs que dégagent les corps), les cimetières sont réédifiés hors des villes. 

L’Église ayant placée symboliquement l'ensemble des défunts sous la protection des saints en fixe la Toussaint au 1er novembre et fait du 2 novembre, la Fête des morts. 

Nous avons donc pris l’habitude d’honorer nos morts le 1er novembre en allumant une bougie sur les tombes pour veiller les défunts.

Au milieu du XIXème siècle le chrysanthème signe de l'immortalité remplace la bougie et devient le symbole du souvenir qui nous lie aux défunts (manière de montrer que nous ne les oublions pas).

De plus cette plante fleurit longtemps, résiste au froid et n'a pas besoin de trop de soins.

Le chrysanthème a gagné en « popularité » après la première guerre mondiale. 

 

Clemenceau selon certains historiens ou Raymond Poincaré, alors président de la République, selon d’autres, exigea le 11 novembre 1919, que tous les monuments aux morts de France soient fleuris.

Le chrysanthème devient ainsi en France et en Belgique, la fleur des morts et des veuves « de guerre », alors qu’en Asie, il est un symbole de félicité.

Pourtant l’histoire de cette fleur avait commencé sous de meilleurs auspices. 

Chrysanthème, vient de deux mots grecs : «chrusos» (or) et «anthemis» (fleur), mais sa naissance, elle, nous vient d’Asie. 

La fleur d’or était déjà cultivée en Chine il y a 3000 ans, nommés « Ju Hua ».

Les Chinois la vénéraient et la travaillaient à la manière des bonzaïs. Le chrysanthème était cultivé pour l’ornement, l’alimentation et la pharmacopée (celles de couleur jaune et blanche sont notamment utilisés en infusions, pour leurs vertus calmantes et anti-vieillissantes).

Si vous souhaitez être heureux pour une vie, cultivez des chrysanthèmes dit un proverbe chinois.

Introduit au Japon à partir du VIIIème siècle, la légende Japonaise lui prête une naissance divine : « Un jour que Dieu Izanagi se purifiait dans l’eau d’un fleuve, ses vêtements jetés à terre se changèrent en douze dieux et ses bijoux en trois fleurs : un Iris, un Lotus et un Chrysanthème » (Dominique  Pen Du dans Le petit livre des fleurs, paru aux éditions du Chêne).

Son succès fût tel qu’il devint le symbole de l’empereur et l’emblème du pays (l’ordre du chrysanthème est la plus haute distinction Japonaise, décernée aux personnalités d’honneur, on retrouve d’ailleurs le symbole de la fleur sur les passeports japonais).

Sa symbolique d’amour et de bonheur en fait une plante privilégiée pour les mariages (On jette ses pétales sur les mariés) : le blanc traduisant un amour pur, symbolisant la fidélité, le rouge incarnant l’amour et le jaune tout comme le rose, symbolisant un amour plus fragile.

En Orient et en Extrême-Orient le chrysanthème jaune est un symbole de longévité et d'immortalité.

Aux États-Unis, la fleur est considérée comme positive (sauf à La Nouvelle-Orléans). 

En Australie, les chrysanthèmes sont offerts aux mamans pour la fête des mères.

 

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15 octobre 2019 2 15 /10 /octobre /2019 06:27

 

Alexeï Leonov, premier homme à flotter dans l'espace vient de rejoindre les étoiles à l'âge de 85 ans.

Après le lancement de Spoutnik (4 oct. 1957), le vol de Gagarine (12 avr. 1961), les américains se lancent dans la conquête à la lune. 

Avec le programme spatial Gémini, commencé en 1964, La NASA prévoit la sortie d'un homme dans l'espace, mais l'URSS entend bien garder son leadership dans cette conquête… 

L'événement ne tardera pas, le pilote de l'armée de l'air soviétique, Alexeï Leonovdoit être le premier piéton de l'espace.

 

Pour devancer les américains les techniciens soviétiques fabriquent rapidement un scaphandre, ajoutent un sas gonflable à leur unique vaisseau spatia‘Vostpok’ qui a emporté Gagarine, vaisseau aux capacités limitées.

C'est de ce sas que Leonov sortira et rentrera. Pavel Beliayev, son compagnon, restera dans le vaisseau ‘Voskhod’ (Lever du jour en russe).

"Le 18 mars 1965 a été lancé le vaisseau spatial !" s'exclame l'agence russe et l’on a pu voir en direct à la télévision, le premier homme à effectuer une sortie extravéhiculaire…

Une mission semée d’embûches et tenue secrète (nous sommes en Russie…) jusque dans les années 70.

Une heure et demie après avoir quitté Baïkonour, Alexeï Leonov s’extrait de son vaisseau Voskhod pour flotter dans le vide interstellaire pendant plus de douze minutes, retenu par un câble de quelques mètres.

"Je m'avançais vers l'inconnu et personne au monde ne pouvait me dire ce que j'allais y rencontrer", avait-il expliqué par la suite (Pierre Baland, auteur du livre De Spoutnik à la Lune).

 

Aveuglé par le Soleil, il rejoint péniblement son vaisseau, de plus son scaphandre s'étant dilaté sous l'effet du changement de pression atmosphérique, il n'arrivait plus à rentrer. Il a donc dû ouvrir une valve du scaphandre pour le dégonfler est réussir à rentrer…

Mais les ennuis continus, pour regagner son siège, il doit absolument arriver les pieds en avant, mais Leonov rentre la tête la première. 

Après son exploit, il expliquera à la télévision russe, "je me suis demandé comment j'allais me retourner. Il y avait une telle tension, j'avais des mouches dans les yeux. Je ne comprends toujours pas comment j'ai réussi." (Pierre Baland, auteur du livre De Spoutnik à la Lune).

 

La fin de la mission est tout aussi galère…

Au moment d'entamer le retour sur terre, la rétrofusée qui doit freiner le vaisseau ne s'allume pas. 

Une procédure d'urgence est enclenchée, les 2 hommes atterrissent à 400 km de l'endroit prévu.

Et quand ça ne veut pas ça ne veut pas…

Avec le choc à l’atterrissage, leur radio se casse, l'armée ne sait pas où ils sont. 

Ce n'est que 48 heures après qu'ils sont retrouvés, hélitreuillés et présentés à la presse.

Les Soviétiques prétendront qu'il se reposaient.

 

En réalité ils étaient dans la neige, leur vaisseau été entouré par des loups affamés… Pour les Russes Leonov restera le héros d'un exploit historique et impeccable.

Alexeï Leonov aurait aussi pu devenir le premier homme à marcher sur la Lune, mais dans la course à l'espace les États-Unis dépassèrent l’URSS et c’est Neil Armstrong qui passa à la postérité en juillet 1969.  

 

Alexeï Leonov fut tout de même le commandant soviétique de la première mission conjointe Apollo-Soyouz en 1975, première marche d'une collaboration technologique qui se poursuit encore.

Décédé le 11octobre, la Russie lui rend hommage le 15.

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